Forum économique de Davos | Venez en Amérique ou payez des impôts, dit Trump

Forum économique de Davos | Venez en Amérique ou payez des impôts, dit Trump
Forum économique de Davos | Venez en Amérique ou payez des impôts, dit Trump

(Davos) Venez produire en Amérique ou préparez-vous à payer des droits de douane : c’est l’avertissement lancé jeudi par Donald Trump aux grands patrons réunis pour l’écouter à Davos.


Publié à 6h22

Mis à jour à 12h29

Sophie ESTIENNE

Agence -

« Mon message à toutes les entreprises du monde est simple : venez fabriquer vos produits en Amérique et vous bénéficierez de taxes parmi les plus basses au monde », a déclaré le nouvel investi 47 ans.e président des États-Unis.

“Mais si vous ne les produisez pas aux Etats-Unis, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane”, a ajouté M. Trump, qui s’exprimait par visioconférence depuis la Maison Blanche lors de la réunion annuelle de le Forum économique mondial dans la station haut de gamme des Alpes suisses.

Son apparition sur un écran géant dans le hall principal du Palais des Congrès de Davos a été saluée par de vifs applaudissements.

L’événement était très attendu après les nombreux décrets pris et menaces proférées depuis son retour au pouvoir lundi. Une centaine de personnes faisaient déjà la queue pour revenir trois quarts d’heure avant le début de la séance, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le président américain a profité de la tribune de Davos pour vanter ses projets de baisse des impôts, de déréglementation et de lutte contre l’immigration clandestine.

Il a également appelé l’Arabie saoudite et l’OPEP à « baisser le coût du pétrole », affirmant que « si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait immédiatement terminée ».

Il a ensuite répondu aux questions posées par certains grands patrons de la finance et de l’énergie.

C’est le PDG du fonds d’investissement Blackstone, Stephen Schwarzman, qui a ouvert le bal.

Viennent ensuite le PDG du géant pétrolier TotalEnergies, le Français Patrick Pouyanné, celui de Bank of America, Brian Moynihan, et enfin Ana Botín, présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander.

Parmi les personnalités remarquées par l’AFP dans l’audience figuraient la présidente de la BCE Christine Lagarde, la patronne du FMI Kristaline Georgieva et celle de l’Organisation mondiale du commerce Ngozi Okonjo-Iweala, l’ancien envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, ou encore Le président polonais Andrzej Duda.

Donald Trump s’est déjà rendu en personne à Davos à deux reprises au cours de son premier mandat, attirant à chaque fois les foules.

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“Reste calme”

Plus tôt dans la journée, l’un des proches alliés revendiqués de Donald Trump, le président ultralibéral argentin Javier Milei, s’était félicité à Davos que l’Argentine « embrasse à nouveau l’idée de liberté ». “C’est ce que je crois que le président Trump va faire dans cette nouvelle Amérique”, a-t-il ajouté.

Il a salué les dirigeants partageant les mêmes idées, Donald Trump, mais aussi le Premier ministre italien Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président salvadorien Nayib Bukele : « Nous avons lentement formé une alliance internationale de toutes ces nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de liberté. »

Javier Milei a également défendu son « cher ami » Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump et accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent rassemblement à Washington. L’homme le plus riche du monde a nié que telle était son intention.

Il “a été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent”, a assuré Javier Milei, qui a également lancé une attaque à grande échelle contre le “virus mental de l’idéologie éveillée”, comparé à un “cancer qu’il faut extirper”.

PHOTO FABRICE COFFRINI, AGENCE -

Le président argentin Javier Mile.

Les élites réunies cette semaine à Davos attendaient avec un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude l’intervention du nouveau leader de la première puissance mondiale,

Le champion de « l’Amérique d’abord » menace ses principaux partenaires commerciaux d’augmentations des droits de douane et d’un protectionnisme accru, bien loin du multilatéralisme et du libre-échange qu’annonce le Forum économique mondial.

Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de « reprendre » le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture le Lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.

“Même si des taxes douanières sont annoncées, restez calmes”, a plaidé Ngozi Okonjo-Iweala jeudi à Davos.

L’intervention du président américain a duré 45 minutes, et comprenait une période de questions-réponses avec les grands patrons, selon le programme établi par le Forum économique mondial, organisateur de la rencontre dans la station des Alpes suisses.

Un calme que tout le monde ne partage pas. “Dieu nous sauve”, a lancé un spectateur ayant assisté à la prestation de Donald Trump en quittant la salle.

 
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