La menace de Donald Trump d’imposer des droits de douane de 25 % au Canada et au Mexique sert de « levier » pour obtenir des concessions de ses voisins, a déclaré mercredi un économiste qui murmurait à l’oreille du président.
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“Donald Trump fait exactement ce que ferait une personne rationnelle ayant une compréhension de l’économie”, a déclaré l’économiste libéral Arthur Laffer dans un entretien à l’AFP.
« Il utilise le commerce comme un outil pour parvenir au changement. C’est son levier», a ajouté M. Laffer, 84 ans, qui fut conseiller économique de Ronald Reagan, mais aussi visiteur du soir de Donald Trump lors de son premier mandat.
Mais, prévient l’économiste, « pour que ce levier fonctionne réellement, il faut être convaincu qu’on va mettre en place ces droits de douane ».
Dès son retour à la Maison Blanche lundi, Donald Trump a déclaré vouloir imposer des droits de douane de 25% sur les produits en provenance des voisins Canada et Mexique, à partir du 1er février.
Dénonçant une « invasion », il les accuse de ne pas freiner l’entrée aux États-Unis de migrants sans papiers et de drogues comme le fentanyl, un opioïde mortel.
-“Je pense que le président Trump pense qu’ils pourraient facilement résoudre le problème de la migration pour les États-Unis et qu’ils pourraient porter un coup dur au problème du fentanyl”, a déclaré Arthur Laffer.
Des générations d’étudiants ont étudié la courbe inventée par l’économiste, et qui porte son nom, illustrant la théorie fiscale selon laquelle il existe un seuil au-delà duquel « trop d’impôt tue l’impôt ».
Arthur Laffer est toujours partisan des réductions d’impôts, des réductions des dépenses publiques et de la déréglementation.
Bien qu’il considère la menace de surtaxes sur les produits importés comme un levier opportun, il a expliqué mercredi qu’il espérait voir les droits de douane « considérablement réduits » à l’avenir.
Les barrières douanières promises par Donald Trump suscitent la désapprobation des pays visés et le scepticisme de nombreux économistes selon lesquels la facture sera finalement payée par les consommateurs américains.
Cette perspective est écartée par Donald Trump et ses équipes, qui annoncent au contraire un nouvel « âge d’or » pour le pays.