François Legault a présenté mercredi une série de représailles prévues pour répondre aux menaces de tarifs douaniers du président Trump. Exigences de contenu québécois, taxe sur le sirop d’érable et appel au boycott des snowbirds : tout est sur la table.
Le premier ministre caquiste a appelé les Québécois à « se serrer les coudes » après une rencontre virtuelle avec Justin Trudeau et ses homologues provinciaux.
« Les choses vont être mouvementées au cours des prochains mois », a-t-il déclaré, soulignant que l’économie du Québec changera radicalement si le président américain met ses menaces à exécution.
«Il y a probablement certains produits que nous n’exporterons plus vers les États-Unis», dit-il.
Le Québec risque également de connaître une récession, concède le premier ministre, tout en rappelant que le Québec possède de « gros atouts » pour y faire face, dont ses ressources naturelles et ses industries spécialisées.
Mais surtout, les provinces et Ottawa ont préparé leur propre liste de sanctions pour forcer l’administration américaine à reculer.
En tête de liste, François Legault propose d’imposer un pourcentage de contenu local aux Américains qui souhaiteraient obtenir des contrats avec nous, comme le font déjà les États-Unis avec les lois Buy American et Buy America.
« Les États-Unis peuvent exiger jusqu’à 70 % de contenu américain. Nous n’avons pas l’équivalent, souligne le Premier ministre. Si M. Trump décide de ne pas respecter l’accord de libre-échange, je pense que nous devrions y réfléchir.»
Sirop d’érable
Comme la veille, François Legault a également évoqué des « contre-tarifs » sur des produits américains, comme les oranges de Floride.
« Cela signifierait que les produits que nous importons des États-Unis coûteraient plus cher. Cela présente l’opportunité de remplacer certains de ces produits » par un équivalent québécois, a-t-il déclaré.
-Le Québec a déjà doublé sa capacité de culture en serre depuis la pandémie, soutient-il.
Même les biens destinés à l’exportation pourraient être visés par ces mesures de rétorsion. « Le sirop d’érable vient en grande partie d’ici. Les Américains auront donc le choix : ils paieront 25 % de plus, s’il y a un tarif de 25 %, ou ils mangeront du sirop qui n’est pas bon », a déclaré M. Legault.
Snowbirds
Le chef caquiste n’est pas allé aussi loin mercredi que son homologue de la Colombie-Britannique, qui a invité ses concitoyens à éviter les États-Unis pour leurs prochaines vacances, si les menaces de Donald Trump se concrétisent.
Mais François Legault souligne que nos snowbirds québécois participent activement à l’économie de la Floride, patrie du nouveau président républicain.
«Je ne veux rien exclure. […] Mais pour l’instant, nous n’avons pas de droits de douane de la part de M. Trump», a-t-il déclaré, sans appeler au boycott de la péninsule ensoleillée.
Bien entendu, les mesures adoptées dépendront du niveau des tarifs douaniers imposés par la nouvelle administration américaine et des secteurs visés.
Par ailleurs, François Legault ne partage pas l’approche proposée par Justin Trudeau d’une réponse « dollars pour dollars ». « Il existe plusieurs manières de riposter », souligne-t-il. Ce n’est pas nécessairement le même nombre de dollars.
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