Par
Frédéric Bourgeois
Publié le
21 janvier 2025 à 12h12
Investi lundi 20 janvier 2025, Donald Trump est désormais officiellement président des États-Unis. À la tête d’un nouveau ministère de « l’efficacité gouvernementale », le milliardaire Elon Musk a prononcé un discours et a une nouvelle fois fait la une des journaux avec un geste qui ressemblait à un salut nazi.
« En aucun cas un simple élan du cœur »
Sur les réseaux sociaux, Bertrand Bouyx, député (Horizons) de la 5e circonscription du Calvados, affirme que « le geste d’Elon Musk ne peut être interprété autrement que pour ce qu’il est : un salut fasciste ou nazi, et en aucun cas une simple impulsion du cœur. Le parlementaire du Bessin ajoute : « Chercher des justifications, en atténuer la portée ou tenter de minimiser son impact, c’est déjà entrer dans une dangereuse complaisance. »
« Musk finance les mouvements d’extrême droite en Europe »
Pour le locataire de la rue de l’Orangerie, à Bayeux, « un leader politique majeur, que ce soit comme ministre dans l’une des plus grandes puissances mondiales ou comme entrepreneur milliardaire revendiquant une influence mondiale, chaque geste, chaque parole, a un poids incommensurable. Et c’est d’autant plus vrai pour quelqu’un comme Elon Musk, qui se présente comme un modèle de communication. » C’est pourquoi le geste d’Elon Musk « ne peut être minimisé ni considéré comme anecdotique ».
Le geste d’Elon Musk s’inscrit dans une stratégie de normalisation de ses idées. Car il est de notoriété publique que Musk finance des mouvements d’extrême droite en Europe, partage des idées qui résonnent avec celles de Trump et soutient une doctrine suprémaciste blanche, raciste et belliqueuse.
« Où va l’Amérique de Trump ? » »
Face à ce qu’il qualifie de « dérive », Bertrand Bouyx estime qu’il est urgent de se poser cette question : « Où va l’Amérique de Trump et de ses alliés idéologiques ? Une Amérique qui, sans complexes, revendique le Groenland, lorgne sur le Canada et projette ses ambitions jusqu’au Panama. Ce n’est pas seulement une Amérique impérialiste qui se tient devant nous, mais une Amérique autoritaire et dominante, prête à imposer sa vision au mépris de nos valeurs démocratiques communes. »
Le monde a tout à craindre de cette Amérique, non seulement pour ses libertés politiques, mais pour la survie des principes humanistes que beaucoup d’entre nous veulent encore défendre.
Le député de Bessin cite également Hannah Arendt, politologue, philosophe et journaliste connue pour ses travaux sur le totalitarisme et un ouvrage (Les origines du totalitarisme) publié dans les années 1950.
Rappelant qu’elle avait mis en garde ses contemporains : « C’est dans le vide de la pensée que le mal a lieu. » « Ce vide, aujourd’hui, est abyssal », insiste Bertrand Bouyx. « Et c’est très précisément ce que recherchent des personnalités comme Musk en faisant cela : ils creusent plus profondément cet abîme, cette absence de résistance intellectuelle et morale où s’installe le populisme autoritaire. Ne pas réagir, c’est devenir complice. Agir et dénoncer, en revanche, c’est refuser l’inévitable. »
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