La liquidation de Guzzo commence à se dessiner. Le groupe ferme aujourd’hui deux de ses 10 cinémas : son cinéma « emblématique » Marché Central à Montréal, qui compte 18 salles, ainsi que celui de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Publié à 14h49
Mis à jour à 15h34
« Cette décision extrêmement difficile est nécessaire pour assurer la pérennité de notre entreprise familiale, suite aux défis imposés par la crise sanitaire mondiale de ces dernières années. Et ce, malgré tous les efforts déployés par l’équipe et nos collaborateurs pour trouver des solutions », mentionne l’entreprise dans un communiqué diffusé via Facebook.
Les actifs de Guzzo sont officiellement en liquidation depuis le 19 décembre.
Depuis l’automne, la CIBC et les prêteurs privés cherchent à se faire rembourser des dizaines de millions. Ils ont entamé une procédure d’insolvabilité et obtenu la mise sous séquestre du groupe en Cour supérieure.
“Conscients des défis récents et de l’attention accrue du public, nous restons déterminés à mettre en œuvre des mesures concrètes pour renforcer notre stabilité financière et améliorer nos services”, a déclaré Guzzo dans son communiqué. Même si nous nous sommes battus pour préserver tous les emplois, certaines mesures sont devenues inévitables. »
Le groupe fait également face depuis des mois à des poursuites judiciaires de la part de plusieurs propriétaires d’immeubles abritant certains de ses cinémas, dont les deux que le groupe vient de fermer définitivement.
Le propriétaire du marché central, le fonds de pension et d’assurance publique de la Colombie-Britannique (BCIMC), poursuit Guzzo pour un loyer impayé de plus de 1,9 million de dollars.
De son côté, le Centre commercial St-Luc St-Jean réclame une douzaine de millions. Le montant comprend le loyer, mais surtout les neuf millions versés à Guzzo pour des travaux sur sa propriété, que le groupe n’aurait jamais achevés.
-Qu’est-ce qu’une mise sous séquestre ?
Un séquestre est nommé par le tribunal en vertu du Droit de la faillite et de l’insolvabilité pour examiner, gérer, voire liquider les actifs d’un tiers ou d’une entreprise en difficulté financière. Lors d’un « redressement judiciaire », cette tâche incombe généralement à un cabinet d’insolvabilité, comme Raymond Chabot dans le cas du groupe Guzzo.
Des cinémas isolés
Dans sa décision de décembre, le juge Michel Pinsonnault a ordonné une séparation nette dans les comptes de Guzzo, entre l’exploitation des cinémas et le reste de ses activités dans l’immobilier, la construction et la restauration.
Le séquestre Raymond Chabot a ensuite établi avec la direction des prévisions de revenus de 1,3 million de dollars et un surplus de 320 000 $ pour ces activités, après paiement des dépenses, sur 13 semaines.
«Le syndic pourra saisir le tribunal en cas de déficit d’exploitation du groupe Cinémas Guzzo afin d’en faire rapport au tribunal et d’obtenir les redressements appropriés», a prévenu le juge.
108 millions de dettes
Au total, les créanciers de Guzzo réclament près de 108 millions $, selon le dernier rapport du contrôleur Raymond Chabot.
Parmi les créanciers, les différents paliers de gouvernement réclament plus de 10 millions en retenues à la source et taxes de vente que l’entreprise gardait dans ses coffres, en taxes et taxes municipales.
