Quatre pays, l’Algérie, l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche, souhaitent voir le projet aboutir Couloir SudH2. En quoi consiste ce projet d’envergure dont on parle tant des deux côtés de la Méditerranée ?
Il s’agit d’un projet de production d’hydrogène vert dans des usines en Algérie pour l’acheminer vers les pays européens, notamment l’Allemagne, l’Italie et l’Autriche.
Il permet à l’Algérie de renforcer sa position de fournisseur énergétique fiable et aux pays européens concernés de sécuriser leurs approvisionnements tout en atteignant les objectifs de transition énergétique et de réduction de la dépendance aux énergies fossiles.
Hydrogène vert : pourquoi l’Algérie mise sur le Corridor SudH2
L’approche de l’Algérie est pragmatique. Avant de se lancer dans l’industrie de l’hydrogène, le pays souhaite d’abord sécuriser les marchés pour la production future, expliquait en octobre dernier le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi.
Plusieurs pays européens ont manifesté leur intérêt pour l’idée, notamment l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie. Ce dernier pays est déjà un client important du gaz naturel algérien transporté via le gazoduc Transmed.
Le corridor SoutH2 fournira aux trois pays 4 millions de tonnes par an d’hydrogène vert algérien.
Lors de la visite en Algérie de la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, en janvier 2023, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a évoqué la relance du projet de construction d’un deuxième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie, le Galsi, qui permettra doivent transporter, outre le gaz, l’électricité, l’ammoniac et l’hydrogène.
L’Algérie dispose de nombreux atouts, dont un ensoleillement constant pour produire de l’hydrogène à moindre coût.
Selon le PDG de Sonatrach, l’hydrogène produit en Algérie coûtera entre 1,2 et 2 dollars le kilogramme, contre 5 à 6 dollars en Europe. A ce prix, et compte tenu des quantités qui seront produites (4 millions de tonnes par an), les gains seront substantiels pour l’Algérie.
-En juin 2023, Meloni a évoqué le projet lors d’une réunion à Rome avec son homologue allemand Olaf Scholz. “Nous travaillons avec la Commission européenne pour soutenir le projet de corridor SouthH2, qui reliera à l’avenir les flux d’hydrogène vert en provenance d’Italie, d’Allemagne et d’Autriche”, a-t-elle déclaré.
Corridor Sud 2 : 4 millions de tonnes par an d’hydrogène vert algérien pour l’Europe
Plusieurs sociétés européennes se sont immédiatement impliquées, parmi lesquelles Sonatrach, Sea Corridor et Snam (Italie), VNG (Allemagne) et Verbund (Autriche). Les dirigeants de ces entreprises se sont réunis à Alger en juillet 2024 et il a été convenu d’accélérer la réalisation du projet.
Un protocole d’accord pour le lancement des études de faisabilité, de viabilité et de rentabilité a été signé le 14 octobre à Oran.
« Le projet SouthH2 Corridor jouera un rôle central dans la réduction de la dépendance énergétique aux combustibles fossiles, ainsi que dans la promotion de la transition énergétique vers une économie durable et bas carbone », a expliqué Sonatrach.
Grâce à ce corridor, l’hydrogène algérien arrivera jusqu’en Allemagne via la Tunisie, l’Italie et l’Autriche, en exploitant les installations existantes ou via de nouvelles installations.
Une autre réunion, à un niveau supérieur, est organisée en Italie ce mardi 21 janvier 2025 avec la participation du ministre algérien de l’énergie, Mohamed Arkab, et de ses homologues des pays européens concernés, ainsi que du ministre tunisien de l’énergie. Énergie. La Commission européenne et la Suisse, en tant que pays observateur, participent également à cette réunion.
Outre ce projet d’envergure, l’Algérie a entamé des discussions avec l’énergéticien espagnol Cepsa pour la fourniture d’hydrogène à ce pays, également client important du gaz algérien. Un protocole d’accord pour la réalisation de l’étude de faisabilité a été signé en octobre 2024 entre Sonatrach et Cepsa.