Après les provocations de Musk, la Commission européenne renforce son enquête sur le réseau social

Après les provocations de Musk, la Commission européenne renforce son enquête sur le réseau social
Après les provocations de Musk, la Commission européenne renforce son enquête sur le réseau social

Les enquêteurs exigent davantage d’informations internes à l’entreprise sur les algorithmes
de la plateforme sociale, soupçonnée d’être un outil d’ingérence dans le débat européen.

Aux provocations d’Elon Musk sur les futures élections législatives allemandes, la Commission européenne répond par une enquête accrue sur son réseau social. L’enquête lancée sur les éventuels abus et dangers de la plateforme sociale se concentrera davantage sur le fonctionnement des algorithmes de recommandation de X, qui décident du messages placés sous les yeux des utilisateurs.

« Aujourd’hui, nous prenons de nouvelles mesures pour déterminer si les systèmes de recommandation de X sont conformes aux obligations DSA »a annoncé la commissaire européenne à la souveraineté technologique, Henna Virkkunen. “Nous nous engageons à garantir que toutes les plateformes opérant dans l’UE respectent notre législation, qui vise à rendre l’espace en ligne sûr et démocratique pour tous les citoyens européens.”

Concrètement, les enquêteurs exigent de X l’accès, d’ici le 15 février, à sa documentation interne concernant le fonctionnement de ses algorithmes de recommandation et toutes leurs mises à jour récentes. Elle enjoint à l’entreprise de conserver tous les documents sur les évolutions futures de son système de recommandation pour l’ensemble de l’année 2025. Elle ordonne enfin l’accès à certaines interfaces techniques (API) pour faciliter ses investigations. .

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appelle à une réponse ferme

Cette enquête pourrait répondre à une question devenue pressante au sein de l’Union : Elon Musk abuse-t-il de son réseau social pour mieux déstabiliser le Vieux Continent ? « Elon Musk soutient l’extrême droite dans toute l’Europe, en Grande-Bretagne, en Allemagne et dans de nombreux pays. C’est inacceptable et cela met en danger le développement démocratique de l’Europe.»Le chancelier allemand Olaf Scholz l’a déclaré ce vendredi lors d’une conférence de presse. « L’internationale réactionnaire, comme l’a dit il y a quelques jours le président Macron, (…) dirigée par l’homme le plus riche de la planète, attaque ouvertement nos institutions, incite à la haine et appelle ouvertement au soutien des héritiers du nazisme en Allemagne lors des prochaines élections »Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez l’a déclaré le 8 janvier.

Le patron de Tesla et SpaceX, devenu un proche conseiller de Donald Trump, réclame haut et fort la victoire du parti d’extrême droite AFD aux élections législatives allemandes du 23 février. Jeudi dernier, il s’est entretenu avec Alice Wiedel, cheffe de l’AFD et candidat à la chancelière, en direct sur son réseau social. Il multiplie les messages de soutien à l’AFD sur son compte personnel, suivi par 212 millions d’internautes. X est accusé d’amplifier la portée des messages de ses actionnaires et de les mettre sous les yeux d’utilisateurs qui ne le suivent pas encore. L’enquête de Bruxelles permettrait de vérifier ce point, ainsi que de déterminer si la révélation de la conversation avec Alice Wiedel a été amplifiée ou non en Europe.

La Commission a répété à plusieurs reprises qu’Elon Musk avait droit à ses opinions, qui relèvent de sa liberté d’expression. Mais sa plateforme se retrouverait en violation du DSA si le fonctionnement de ses algorithmes représentait un danger. Les voix au Parlement européen se sont multipliées ces derniers jours pour exhorter l’exécutif à réagir fermement à ce qui est perçu comme une ingérence. La Commission « doit immédiatement activer ses pouvoirs d’enquête pour vérifier que les algorithmes qui peuvent pousser certains commentaires de manière arbitraire et orientée n’ont pas été conçus ou modifiés à cet effet. Elle a même l’obligation »» déclarait l’ancien commissaire au Marché intérieur, Thierry Breton, dans Les Echos du 8 janvier. Il semble avoir été écouté.

suisse

 
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