l’essentiel
La prolifération des sangliers et la réduction des zones de chasse inquiètent dans le Tarn-et-Garonne. Face à des dégâts records, les chasseurs se concentrent sur la régulation et la promotion du gibier en circuit court.
En matière de sangliers, l’année 2025 s’annonce comme une année record pour la fédération départementale de chasse. A la mi-saison (en novembre), 2 500 sangliers avaient déjà été collectés, soit 500 de plus que l’année précédente à la même période. “Il faut maintenir la pression sur cette espèce qui prolifère en s’adaptant parfaitement aux conditions climatiques et aux zones où la chasse est interdite”, résume Thierry Cabanes, président départemental des chasseurs.
Selon leurs calculs, la facture des dégâts causés par la faune, et notamment par les sangliers, devrait atteindre pour la première fois 180 000 euros de dégâts dans les vergers et chez les particuliers. « Nous ferons les comptes en fin de saison, en juin prochain, mais nous dépasserons largement les 130 000 euros dépensés l’an dernier. Malgré la mobilisation hebdomadaire de nos 6 000 chasseurs, la régulation de l’espèce reste insuffisante. Le développement continu des zones industrielles et commerciales réduit considérablement les espaces dédiés à la chasse. On ne peut pas filmer à moins de 150 mètres des routes et des habitations, ce qui favorise la prolifération de refuges pour sangliers et. limite nos actions réglementaires. Nous risquons d’arriver à une situation où il ne sera plus possible de rembourser les dommages causés par des animaux devenus inaccessibles à la chasse.»
Anticiper le tracé de la future LGV
C’est donc avec beaucoup d’attention que les services de la Fédération Départementale de la Chasse s’apprêtent à travailler sur les futurs plans de la LGV (ligne à grande vitesse), afin de planifier à l’avance l’emplacement des passages pour la faune dans le cadre de la future emprise ferroviaire. -chemin. « En 2025 et 2026, nos équipes seront à pied d’œuvre aux côtés des équipes de la DDT et des architectes du tracé LGV pour déterminer les meilleurs emplacements de ces traversées pour la faune », explique Frédéric Lecapitaine, technicien supérieur à la fédération départementale des chasses. Sur les 67 kilomètres de lignes LGV, 30 communes et leurs associations de chasse sont concernées dans le Tarn-et-Garonne. Avec une bande non chassable de 100 mètres autour de la LGV, cela représente 670 hectares qui seront bientôt inaccessibles à la chasse, auxquels s’ajouteront les infrastructures routières associées, véritables refuges pour le gibier où les chasseurs ne pourront pas intervenir. Année après année, nous estimons que la LGV créera près de 2 000 hectares de zones inchassables dans notre département. Il est donc crucial de clarifier la situation dès maintenant pour éviter que les chasseurs ne soient tenus responsables des dégâts causés dans ces zones où leurs armes sont interdites.
Nouvelles salles de chevreuil standard
La Fédération Départementale de la Chasse, avec le soutien du Conseil Départemental, a lancé il y a deux ans un ambitieux programme de mise aux normes d’une centaine de salles de découpe de gibier réparties sur tout le département. Trente chambres ont déjà obtenu l’agrément du service vétérinaire départemental, trente autres devraient l’obtenir cette année, et une trentaine supplémentaire seront agréées en 2026. Ce programme, d’un coût total de 2 millions d’euros, est financé à 40 %. par le Département et pour moitié par les associations locales de chasse. « Le projet du gibier nous tient particulièrement à cœur, car il place les chasseurs au centre d’un système de distribution alimentaire en circuit court, parfaitement tracé. En respectant scrupuleusement les normes, le produit de la chasse pourra être distribué au grand public, qui aura accès à une viande locale de qualité », explique Thierry Cabanes.
Parallèlement, les services de la Direction générale de l’alimentation travaillent avec la fédération pour obtenir les autorisations nécessaires à la commercialisation, voire au don, de produits de chasse découpés en morceaux. Cette expérimentation est actuellement menée dans la salle des chevreuils de Lauzerte. « Si ces tests sont concluants, nous espérons obtenir rapidement l’autorisation de transformer sur place les produits de chasse en pâtés et saucissons. Cette avancée constituerait un tournant dans la démocratisation de la consommation de nos produits », conclut le président de la fédération départementale de la chasse. Face à ces enjeux, la fédération départementale de la chasse entend poursuivre ses efforts pour allier préservation de la biodiversité, régulation des espèces et valorisation des produits locaux.