Braincoach, l’application luxembourgeoise qui aide à prévenir la démence

Braincoach, l’application luxembourgeoise qui aide à prévenir la démence
Braincoach, l’application luxembourgeoise qui aide à prévenir la démence

« Quel âge as-tu ? », « Quelle est ta taille ? », « Quel est ton poids ? ». Ces questions ne sont pas posées par le médecin traitant, mais par l’application Braincoach. Conçu au Luxembourg, il vise à prévenir la démence. Il s’agit d’une altération des capacités liées à la mémoire, à la réflexion et à l’autonomie. Elle touche principalement les personnes âgées.

«Braincoach est utilisé pour détecter le potentiel de développement de maladies neurodégénératives», explique le Dr Rejko Krüger, coordinateur du programme de prévention de la démence (PDP). Braincoach est développé dans le cadre de ce programme. “L’utilisateur se voit poser une série de questions lors de sa première connexion. Leurs réponses nous permettent de savoir s’il existe des facteurs de risque potentiels.”

Le médecin et son équipe se basent sur quatorze variables scientifiquement prouvées. Ils comprennent l’activité physique, l’obésité et la dépression. « En agissant sur ces facteurs de risque modifiables, on peut prévenir jusqu’à 45 % des démences », estime le professionnel.

Un outil gratuit et accessible

Braincoach a donc été créé pour anticiper la neurodégénérescence. « L’âge moyen des personnes qui viennent dans notre programme avec des troubles cognitifs initiaux est de 68 ans », explique Amna Skrozic, neuropsychologue au PDP. Ils sont envoyés par le médecin traitant.

«Avec Braincoach, nous voulons atteindre les gens avant qu’ils ne remarquent les premiers symptômes», ajoute le Dr Krüger. « L’application est gratuite et ne dépend pas d’une prescription d’un professionnel de santé. Toutefois, en cas de facteurs de risque identifiés, il est recommandé d’en discuter avec votre médecin traitant.

Actuellement, tous les résidents du Grand-Duché peuvent télécharger l’application sur leur téléphone. Pour s’adapter au multilinguisme du pays, le contenu est disponible en français, anglais et allemand. Chacun choisit la langue qu’il préfère.

Les résidents de la Grande Région, qu’ils soient du côté français ou belge, peuvent accéder au contenu via la page web.

Rester en bonne santé de manière ludique

Selon le docteur Krüger, 22.000 personnes souffrent de troubles cognitifs au Luxembourg. Avec Braincoach, il souhaite toucher une population plus jeune. « Tous les adultes sont visés, particulièrement les quadragénaires. De leur côté, les jeunes dans la vingtaine ne ressentent pas le besoin d’agir contre ce fléau. La vieillesse leur semble bien loin. En fin de compte, l’application est recommandée à ceux qui n’ont pas encore d’altérations de la mémoire.

Le principe de Braincoach reste simple et ludique. Chaque jour, l’utilisateur se connecte et ouvre un écrou. A l’intérieur se trouvent des conseils, un défi personnalisé ou encore des informations sur un facteur de risque identifié. « L’application peut vous mettre au défi de cuisiner un plat équilibré ou vous proposer une balade au Grand-Duché. »

« La force de Braincoach réside dans son ancrage local », ajoute Amna Skrozic. Nous recevons des commentaires des participants au programme qui ont téléchargé l’application. Ils croient tous que ces défis quotidiens constituent une bonne motivation pour rester actif. Ils peuvent rester tranquillement chez eux et obtenir une grande variété d’informations. Ils sont également encouragés à réfléchir. Par exemple, ils connaissent le Luxembourg, mais découvrent de jolis endroits où se promener.»

« Détection précoce de la neurodégénérescence »

«Les personnes qui s’inscrivent sur l’application pourront être invitées à participer à des questionnaires», ajoute le Dr Krüger. Les réponses seront utilisées pour de futures recherches. Nous voulons savoir dans quelle mesure Braincoach influence leur vie.

« De plus, cet outil est une aide pour ceux qui ne souffrent pas encore de troubles cognitifs. L’Association luxembourgeoise Alzheimer nous dit souvent qu’elle voit les patients déjà tardivement pour ralentir la progression de la démence. Braincoach a donc pour objectif de sensibiliser le grand public. Et permettre une détection précoce de la neurodégénérescence.

« Par exemple, si vous faites des mouvements brusques ou si vous parlez pendant votre sommeil, cela pourrait être un signe d’avertissement. Le risque que vous développiez la maladie de Parkinson ou une maladie apparentée au cours des dix prochaines années est de 80 %.

“En matière de maladies neurodégénératives, on a l’impression de ne pouvoir rien faire”, explique la neuropsychologue Amna Skrozic. Cependant, si nous vivons tous sainement et parlons de ces facteurs de risque autour de nous, les symptômes peuvent être en partie anticipés.

«Le Braincoach représente une motivation pour vieillir en bonne santé», poursuit le professeur de neurosciences. L’espérance de vie est aujourd’hui d’environ 85 ans. Le défi aujourd’hui n’est pas d’atteindre un âge encore plus avancé, mais d’obtenir une meilleure qualité de vie.»

Les Pays-Bas comme exemple

L’application a été développée dans le cadre du programme de prévention de la démence, soutenu par le ministère de la Santé. « Ce programme existe depuis sept ans. Son objectif est d’inciter les patients à améliorer leur rythme de vie.

Le Dr Krüger et ses collègues se sont inspirés d’une initiative lancée à Maastricht il y a quelques années. « Ils ont lancé Braincoach avec brio et nous avons choisi de les utiliser comme modèle. »

Bien que l’application soit devenue fonctionnelle au Luxembourg, le travail des professionnels ne s’arrête pas. «C’est un processus continu», souligne le médecin. Nous recueillons les premiers retours des inscrits. Dans le même temps, nous intégrons dans l’application de nouveaux facteurs de risque scientifiquement prouvés.

Désormais, les conséquences sanitaires de la pollution de l’air seront prises en compte, tout comme le taux de cholestérol et la perte de vision.

A ce jour, plus de 3 000 participants se connectent chaque jour à Braincoach. La majorité d’entre eux résident au Luxembourg. À long terme, le Dr Krüger veut être ambitieux. « Le Luxembourg compte plus de 672.000 habitants. Notre objectif est donc de sensibiliser tout le monde à la démence », sourit-il.

 
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