L’année 2024 n’a pas été facile ; 2025 ne s’annonce pas beaucoup plus reposante pour Karina et Nabil El Mjidi. Le 21 juin, ce jeune couple dynamique a repris le supermarché Vival de la place Jean-Jaurès. Grâce à des investissements, soutenus par la population et l’association des acteurs économiques toninquais, ils ont développé de façon exponentielle la fréquentation, accueillant en moyenne 200 clients par jour, dont de nombreux seniors ou personnes handicapées, sans solution de courses de proximité. tous les jours.
« Certains d’entre eux nous disent que sans nous, ils seraient totalement démunis », raconte, ému, le couple qui n’avait pas forcément apprécié le rôle de lien social dont ils sont aujourd’hui les dépositaires. « C’est pour eux, mais aussi pour les travailleurs et pour pallier le manque de commerce le lundi, que nous avons décidé d’ouvrir 7 jours sur 7 (sauf le dimanche après-midi), à partir du 20 janvier », annonce Nabil.
L’incertitude pénible
En parallèle, Karina et Nabil souhaitent étendre leur service de livraison gratuite à domicile. « Nous souhaitons nous rapprocher des structures qui accompagnent et accueillent les personnes âgées, pour leur offrir cette contribution à leur autonomie à domicile. D’autant que notre arrivée permet parfois de détecter des situations d’urgence et de prévenir les personnes compétentes, en cas d’isolement extrême ou d’abus de faiblesse. » Ils imaginent ce service comme une fenêtre essentielle sur l’extérieur et une manière de continuer, par l’entraide, à faire société ensemble.
Avec autant de projets, l’heure devrait être à l’enthousiasme. Pourtant, c’est la lassitude et la colère qui ressortent. En cause : la dernière annonce du maire lors des vœux municipaux concernant le chantier Habitalys, au-dessus du magasin, qui avait déjà fait grand bruit il y a quelques mois. « Dante Rinaudo annonce partout que c’est là, ça va arriver. Mais personne n’a eu la décence de venir nous en parler, alors même que lors d’une précédente réunion, il avait été établi que la concertation serait la règle (1). Il y a quelques semaines, il est venu nous dire que cela n’arriverait pas en raison de délais non respectés. Nous aimerions simplement travailler en paix», s’agacent les entrepreneurs.
Techniquement, aujourd’hui, nous n’avons toujours pas connaissance d’un chantier qui pourrait tuer notre magasin »
Le projet prévoit la construction d’appartements dans la friche industrielle actuelle, avec la création obligatoire de six poteaux de soutènement qui perceraient de part en part la surface de vente, entraînant une longue fermeture. « Techniquement, aujourd’hui, nous n’avons toujours pas connaissance d’un chantier qui pourrait tuer notre magasin, et auquel nous nous opposerons pendant toute la durée de notre bail, qui court jusqu’en mai 2027. Chaque mois de fermeture devrait être indemnisé à hauteur d’un minimum. de 60 000 euros, entre paiement et rachat de stock, perte de chiffre d’affaires, salaires des salariés, sans aucune garantie de trouver des clients, avec un magasin défiguré et inaccessible aux PMR. »
Le délai annoncé de deux mois de chantier leur paraît « totalement irréaliste ». Aujourd’hui, rien ne se fera sans notre accord ; c’est non. »
(1) Contacté par nos soins, le maire de Tonneins n’a pas souhaité réagir.