Les entreprises exportatrices s’inquiètent de l’arrivée de Donald Trump et s’organisent pour faire face à la menace d’une augmentation des tarifs douaniers américains.
« L’incertitude du gouvernement canadien et les propos du président élu des États-Unis pourraient rendre nerveux n’importe quel entrepreneur canadien », affirme Christina Santini, directrice des affaires nationales à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).
Selon les statistiques fournies par la FCEI, qui compte près de 100 000 membres à travers le pays, plus du quart des PME canadiennes, soit 26 %, exportent aux États-Unis.
Les voisins du sud sont donc les principaux alliés commerciaux, suivis de loin par l’Union européenne à 8 % et le Royaume-Uni à 5 %.
En faveur des États-Unis.
Mmoi Santini craint que les droits de douane de 25% ne deviennent un facteur supplémentaire pour inciter les hommes d’affaires à se tourner vers les États-Unis.
«Bientôt, ils (les Américains) auront un gouvernement qui réduira les impôts des entreprises et réduira le fardeau administratif», a-t-elle déclaré, ajoutant que les nouvelles mesures de M. Trump seraient un autre irritant pour les entrepreneurs canadiens.
Surtaxer les produits en provenance des États-Unis ne serait pas nécessairement une bonne solution, estime la FCEI, puisque ce sont les consommateurs canadiens qui en paieraient le prix.
D’autant plus que les données indiquent que 53 % des PME canadiennes importent des États-Unis.
Prudence
La majorité des entrepreneurs contactés par La Revue étaient très prudents.
La plupart préfèrent attendre de voir quelles mesures seront prises par Donald Trump à partir du 20 janvier avant de se lancer dans de grands projets.
«Pour l’instant, nous ne pouvons pas faire grand-chose, à part attendre et espérer que l’affaire se règle diplomatiquement», affirme le président du Groupe Guilbault, Éric Gignac.
Le principal transporteur routier admet qu’une telle surtaxe affaiblirait le marché d’exportation et réduirait éventuellement le nombre de transports vers les États-Unis.
« Certains de nos clients vont devoir adapter leurs prix, ce qui aura un impact sur leurs ventes et donc [il y a un] risque de réduction des exportations», prévient M. Gignac.
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