Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) a annoncé mettre fin à son programme de fact-checking aux Etats-Unis, marquant un revers majeur dans la politique de modération des contenus du réseau social, selon les spécialistes.
« Nous allons supprimer les fact-checkers et les remplacer par des notes communautaires, à l’instar des réseaux sociaux.
Selon M. Zuckerberg, « les auditeurs ont été trop orientés politiquement et ont fait plus pour réduire la confiance que pour l’améliorer, notamment aux États-Unis ».
L’annonce de Meta intervient alors que les républicains et le propriétaire du réseau social rival X, Elon Musk, se sont plaints à plusieurs reprises des programmes de vérification des faits, qu’ils assimilent à de la censure.
“Les récentes élections semblent être un tournant culturel donnant, une fois de plus, la priorité à la liberté d’expression”, a déclaré le patron de Meta.
Dans le même temps, le groupe devrait revoir et « simplifier » ses règles concernant les contenus sur l’ensemble de ses plateformes et « mettre fin à un certain nombre de limites concernant des sujets, comme l’immigration et le genre, qui ne sont plus dans l’ordre dominant ». discours.
“Il s’agit d’un revers majeur dans la politique de modération des contenus, à une époque où la désinformation et les contenus dangereux évoluent plus rapidement que jamais”, a déclaré le cofondateur du Centre de résilience de l’information (CIR), Russ Burley, dans un communiqué.
« Les efforts visant à protéger la liberté d’expression sont essentiels, mais renoncer à la vérification des faits sans alternative crédible ouvre la porte à un flot de contenus encore plus dangereux », a-t-il insisté.
“C’est cool”, Elon Musk a quant à lui simplement commenté sa tentative sur les réseaux sociaux de +restaurer+ la liberté d’expression”, et qui continue avec la phrase : “Mark Zuckerberg dit que les modérateurs de contenus sont +politiquement biaisés+ tout en promettant un système similaire”. à celui de X. »
Cette annonce intervient alors que M. Zuckerberg a multiplié les gestes à l’égard du président élu Donald Trump, notamment à travers un don d’un million de dollars pour le fonds finançant les cérémonies d’investiture du mandat, prévues le 20 janvier.
Le candidat républicain s’était montré particulièrement critique à l’égard de Meta et de son patron ces dernières années, accusant l’entreprise de partialité et soutenant les discours progressistes.
Donald Trump a été suspendu de Facebook après l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021, mais son compte a été réactivé début 2023.
-Plus de contenu politique –
Mark Zuckerberg a dîné en novembre avec M. Trump à la résidence de ce dernier à Mar-a-Lago (Floride), dans un geste perçu comme une volonté d’apaiser les relations avec le futur président américain.
Dans un autre geste adressé aux conservateurs, Meta a nommé un fidèle de M. Trump, Joel Kaplan, à la tête de ses affaires publiques, en remplacement de l’ancien vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, démissionnaire.
“Trop de contenus inoffensifs ont été censurés, trop de personnes ont été injustement enfermées dans la ‘prison Facebook'”, a déclaré Kaplan dans un communiqué, insistant sur le fait que l’approche actuelle était allée “trop loin”.
Autre geste d’apaisement de la part de Meta, la nomination de la patronne de l’Ultimate Fighting Championship (UFC), Dana White, également proche de Donald Trump, au conseil d’administration de Meta.
Parmi les développements futurs, Meta devrait déplacer son équipe « confiance et sécurité » de la Californie, généralement plus progressiste, vers le Texas, un État plus conservateur.
“Cela nous aidera à renforcer la confiance nécessaire pour accomplir le travail en nous souciant moins des préjugés au sein de nos équipes”, a déclaré Zuckerberg.
Un mouvement qui s’accompagne aussi de la volonté de revenir sur sa décision, en 2021, de réduire les contenus politiques sur ses plateformes.
L’entreprise souhaite désormais adopter une approche plus personnalisée, en donnant aux utilisateurs un meilleur contrôle sur la quantité de contenu politique qu’ils souhaitent voir sur Facebook, Instagram ou Threads.
L’AFP participe dans plus de 26 langues à un programme de fact-checking développé par Facebook, qui rémunère plus de 80 médias dans le monde pour qu’ils utilisent leurs « fact-checking » sur sa plateforme, sur WhatsApp et sur Instagram.