« La souche Clade 1b semble plus contagieuse que les précédentes »

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L’apparition en début janvier d’un premier cas lié au nouveau variant du Mpox (anciennement appelé Monkeypox) pourrait-elle faire craindre une épidémie sur le territoire ? La Dépêche du Midi s’est entretenu avec Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS.

Un premier cas du nouveau variant Mpox (aussi appelé Monkeypox) a été identifié en France lundi 6 janvier. Les autorités sanitaires se veulent rassurantes sur le risque d’infection pour la population générale mais rappellent des mesures de prévention pour les publics cibles. Explications avec Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS.

Étienne Decroly, virologue et directeur de recherche au CNRS.
RD

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Faut-il craindre une épidémie de Mpox en France ?

La circulation du virus est étroitement surveillée par les autorités sanitaires, qui ont mis en place des outils de santé publique relativement importants permettant de contrôler l’infection, notamment en isolant efficacement les patients pour limiter la propagation. Cependant, avec l’apparition sur le territoire de la souche Clade 1b, qui semble plus contagieuse que les précédentes, il pourrait être nécessaire de renforcer les recommandations de santé publique. Notamment en ce qui concerne la vaccination des populations à risque.

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Justement, comment se transmet le virus Mpox clade 1b ?

La transmission du Mpox via le variant clade 1b peut se produire par contact direct avec des fluides corporels lors des rapports sexuels, mais également avec des lésions cutanées (plaies, croûtes) d’une personne infectée.

Cependant, si en Afrique l’épidémie est relativement importante, la propagation du virus en Europe est limitée à ce jour : quelques cas ont été enregistrés en Suède, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Belgique en 2024. En France, 215 cas d’infections ont été enregistrés. l’année dernière (le tout lié à un autre variant, appelé clade 2, NDLR), auquel s’ajoute désormais la personne contaminée par le clade 1b ces derniers jours.

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Avec cette souche, les symptômes sont-ils différents ?

Non, les symptômes n’ont pas changé et commencent par de la fièvre et des douleurs musculaires. Deux semaines après l’exposition au virus, des lésions cutanées apparaissent sur la peau et peuvent se propager. Ils sont symptomatiques de la maladie et peuvent facilement être identifiés par un médecin ou un dermatologue. En règle générale, l’infection disparaît spontanément en deux semaines environ. Mais il arrive bien sûr que le patient développe des formes plus graves de la maladie, comme des surinfections.

Quelles populations sont les plus à risque ?

Les personnes les plus exposées sont principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels. Les populations de moins de 55 ans n’ayant pas terminé leur schéma vaccinal sont également plus exposées. Je dis cela parce que les personnes âgées étaient normalement vaccinées contre la variole lorsqu’elles étaient plus jeunes. Ils disposent donc d’une immunité acquise résiduelle contre ce virus.

Comment limiter la propagation du virus Mpox ?

Les autorités sanitaires recommandent aux personnes présentant un risque élevé d’exposition au virus, c’est-à-dire celles qui ont eu des contacts étroits avec une personne infectée ou qui peuvent avoir plusieurs partenaires sexuels, de se faire vacciner préventivement.

Cette recommandation s’applique également aux personnes immunodéprimées. La vaccination est gratuite et offre une couverture efficace (efficacité de 85 % selon les données du site Vaccination info service). Sur tous les cas d’infection enregistrés en France l’année dernière, on sait qu’au moins 107 personnes n’étaient pas immunisées contre le virus.

 
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