En Allemagne, les ventes de voitures électriques ont chuté de 27 % en 2024, notamment à cause de la suppression du bonus écologique. Et cela risque de compliquer la tâche des constructeurs, qui risquent de lourdes amendes.
Si vous lisez régulièrement les colonnes de Suralimentétu sais sans aucun doute que l’industrie automobile n’est pas au meilleur de sa formebien au contraire. En fait, elle traverse même une crise majeure, personne n’est épargné. Même si ce n’est absolument pas la faute des voitures électriques, elles paient néanmoins un très lourd tribut.
Une baisse drastique des ventes
C’est le cas dans toute l’Union européenne et particulièrement en France, mais pas seulement. En effet, chez un de nos voisins, la situation est encore plus préoccupante pour ce moteur. C’est l’Allemagnequi a montré ces derniers mois un net désenchantement à l’égard des voitures électriques. Et la situation est particulièrement catastrophique, comme le rapportent les informations du site. l’Office fédéral des transports routierségalement connu sous le nom de KBA. Cela tire la sonnette d’alarme, car les ventes ont fortement chuté l’année dernière.
Certes, les immatriculations de voitures neuves, toutes motorisations confondues, ont baissé de 7,1%, mais qu’en est-il des voitures électriques ? Malheureusement, c’est encore pire, car ce moteur a baissé de 27,4% sur l’ensemble de l’année dernière, par rapport à 2023. Un chiffre pour le moins alarmant, qui a eu pour effet de faire chuter également la part de marché de ces voitures. Cette dernière est tombée à seulement 13,5%, contre 19% il y a un an. Notons une chute vertigineuse de Tesladont les ventes ont chuté de 41%, mais aussi Polestar, qui a vu ses ventes presque divisées par deux (-49,4%).
En tout, seulement 381 000 voitures électriques ont été vendus entre janvier et décembre 2024 en Allemagne. Une situation qui peut être sérieusement inquiétante, surtout si on la compare à la France qui traverse elle aussi une crise majeure. Ici, les immatriculations de voitures électriques ont diminué de 2,6% « seulement »avec une part de marché stable à 16,9%. Cependant, moins d’exemplaires ont été vendus, avec 291 143 vendus l’année dernière.
Mais quelle est la raison de cette situation catastrophique pour l’industrie automobile allemande ? En fait, c’est très simple, et cela a un lien direct avec la suppression du bonus écologique l’année dernière. Depuis cette mesure, les ventes n’ont cessé de baisser, et un phénomène similaire a été observé en France puisque les aides ont également été réduites. Par exemple, les immatriculations des Dacia Spring et MG4 ont plongé depuis que ces dernières ne sont plus éligibles au coup de pouce gouvernemental.
De lourdes amendes attendues
Certes, l’Allemagne a mis en place de nouvelles incitations financières pour les entreprises, afin de les inciter à acheter des voitures électriques, mais cela n’a visiblement pas suffi à relancer les ventes. Que ce soit chez nos voisins ou en France, il reste encore un problème majeur : ce moteur coûte beaucoup trop cher. Le prix reste encore un frein particulièrement important pour les automobilistes. Et l’arrivée de modèles moins chers comme la Citroën ë-C3, la Fiat Grande Panda ou la Hyundai Inster devrait alors changer la donne.
Et les constructeurs ont tout intérêt à tout mettre en œuvre pour augmenter leurs ventes de voitures électriques. Car outre le fait qu’ils doivent rentabiliser leurs lourds investissements, le spectre de la réglementation CAFE se dresse devant eux. Si celle-ci est déjà en vigueur, elle deviendra encore plus stricte cette année. Donc, entre 21 et 23% des ventes des constructeurs ce doivent être des voitures électriques. Dans le cas contraire, ils risquent des amendes particulièrement élevées.
Pour mémoire, il faut compter 95 euros par gramme de CO2 au-dessus des seuils et par voiture vendue. Autant dire que la facture pourrait s’alourdir très rapidement pour les entreprises qui ne sont pas prêtes. Problème : émissions moyennes de CO2 des voitures immatriculées en Allemagne l’année dernière augmenté de 4,2%passant de 114,9 à 119,8 g/km en 2024.
Évidemment, le pourcentage de ventes de voitures électriques est directement lié aux choix des clients. S’ils ne souhaitent pas acheter ces véhicules, ce sera au constructeur d’assumer la sanction. C’est par exemple le cas de Volkswagen, Audi ou encore Mercedes, qui sont encore loin des objectifs pour l’instant.