Muriel Robin dénonce l’homophobie au cinéma

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Muriel Robin dénonce l’homophobie au cinéma

L’actrice a affirmé avoir été rejetée en raison de son homosexualité. Sylvie Cachin, directrice du festival « Everybody’s Perfect », évoque les discriminations dans ce milieu.

Publié aujourd’hui à 10h00

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Cet article du 19 septembre 2023 a été importé de Femina.ch et republié sur notre site le 7 janvier 2025.

C’est une déclaration poignante dont tout le monde parle depuis ce week-end. Muriel Robin a parlé avec franchise de l’homophobie au cinéma, revenant sur ses 30 années d’expérience dans le milieu.

L’actrice était présente le 16 septembre 2023 sur le tournage de l’émission Quelle époque !présenté par Léa Salamé sur 2. L’interprète de la pièce Laponie a dénoncé ne pas avoir été davantage contactée pour des films car elle était ouvertement lesbienne. Et elle ne serait pas la seule. « Nommez-moi dans le monde, un acteur ou une actrice homosexuelle qui mène une belle carrière. Il n’y en a pas ! assura-t-elle.

Muriel Robin explique alors que le problème est lié à une question d’une certaine « désirabilité » souhaitée au cinéma : « Si on est homosexuel, on n’est pas désirable, on n’est pas pénétrable, et dans cette société et au cinéma, si on peut’ Si tu ne te laisses pas pénétrer, tu ne vaux rien. Elle a ajouté que c’était pareil, « si tu es vieux ou laid ».

«C’est totalement vrai», réagit Sylvie Cachin, directrice du festival de films queer Everybody’s Perfect. Selon elle, en matière de cinéma, “on parle de tout un système dominé par les hommes et où les femmes ne peuvent guère exister sans être traitées comme des objets de désir”. Une discrimination qui existe « à tous les niveaux, pas seulement pour les actrices ».

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Un point de vue dominant

Concernant les rôles des personnes LGBTQIA+, Sylvie Cachin avance que les scénarios mettant en scène des protagonistes lesbiennes se heurteront souvent à des producteurs qui demanderont à les remplacer par des hétérosexuels, « ainsi appelés parce que ce n’est pas intéressant commercialement ». Il y a ainsi une volonté de montrer « une seule réalité des choses, du point de vue dominant, masculin et hétérosexuel ».

Le cinéaste franco-suisse met également en avant une double discrimination, “parce qu’elles sont femmes, elles existeront moins socialement et économiquement, mais aussi parce qu’elles sont lesbiennes, elles seront perçues comme indésirables pour les hommes hétérosexuels, dominants”.

Espoir et optimisme

La Française Muriel Robin a également évoqué l’impact de cette discrimination sur sa confiance en elle : “J’ai pleuré tous les jours, mais aujourd’hui je vais bien.” Elle a souhaité prendre la parole pour alerter les plus jeunes, allant jusqu’à leur dire que cela « ne valait pas la peine de faire ce métier ».

“Je comprends qu’elle ait évolué dans une époque très fermée sur ces questions, mais aujourd’hui, après le mouvement #MeToo, les femmes peuvent plus facilement dire ce que c’est”, relativise Sylvie Cachin, qui porte davantage en elle d’espoir pour les plus jeunes. génération et optimisme, « même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir ». Elle salue particulièrement les récompenses décernées aux films aux thématiques LGBTQIA+ dans les grands festivals de cinéma et une plus grande visibilité pour « des rôles en dehors du modèle binaire et hétéro ».

Le contexte culturel joue aussi: «En Suisse, on prête moins attention à ces questions», constate Sylvie Cachin. Elle reconnaît que cela peut être dû à la petite taille de l’industrie et au fait qu’il y a « moins de problèmes économiques ». Organisant elle-même une manifestation sur le cinéma queer en Suisse, elle affirme ressentir « moins de tension qu’en France ».

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Lors de la 10ème édition du festival Everybody’s Perfect qui aura lieu du 6 au 10 octobre 2023 à Genève, de nombreuses productions queer seront projetées. “Nous proposons un concentré de culture et d’expression artistique LGBTQIA+ et cette représentation à l’écran a un effet très positif, car c’est encore quelque chose qui manque”, précise le cinéaste. Le documentaire Lavage de cerveau : sexe-caméra-pouvoirqui aborde la question de la place des femmes au cinéma, sera projeté les 6, 9 et 12 octobre.

Sonia Imseng est journaliste à la rédaction numérique. Il couvre des thèmes sociaux et culturels ainsi que l’actualité. Elle a également travaillé pour Femina, la RTS, Le Temps, Le Courrier.Plus d’informations @SoniaImseng

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