Comment l’Ontario prévoit répondre à ses besoins en électricité d’ici 2050

La demande d’électricité en Ontario a augmenté cette année pour la première fois en deux décennies. L’électrification des industries et des transports, combinée à une forte croissance démographique, fera bondir cette demande de 75 % d’ici 2050, selon l’Opérateur indépendant du système électrique.

En 2023, la province a produit environ 149 térawattheures d’électricité. En 2050, il nous en faudra plus de 260, selon les estimations de l’organisme qui gère le réseau électrique.

C’est comme ajouter au réseau électrique quatre villes et demie de la taille de Toronto.

Une citation de Stephen Lecce, ministre de l’Énergie de l’Ontario

Le ministre y voit un gros défi ce qui le motive à faire plus. Le gouvernement ontarien a multiplié les points de presse depuis la publication de ces prévisions à la mi-octobre.

Nous devons penser au-delà des cycles électoraux de quatre ans. Nous pensons aux 25 prochaines annéesdit-il.

Ministre de l’Énergie et de l’Électrification de l’Ontario, Stephen Lecce.

Photo: - / Philippe de Montigny

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Trop peu, trop tard ?

La province s’est lancée dans la plus grande expansion nucléaire de l’histoire du Canada, mais les experts craignent que ce soit trop peu, trop tard.

Nous savons que développer des projets prend beaucoup de temps. Il suffit de penser aux centrales nucléaires, dont la construction peut durer 10, 12 ans» affirme Jean-Thomas Bernard, économiste spécialisé en énergie à l’Université d’Ottawa.

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La centrale nucléaire de Pickering, en Ontario (photo d’archives)

Photo : - / Patrick Morrell

Située à l’est de Toronto, la centrale nucléaire de Pickering – qui fournit à elle seule 14 % de l’électricité de l’Ontario – sera hors service de la fin 2026 jusqu’au milieu des années 2030.

Un calendrier similaire est envisagé pour la construction de trois nouveaux petits réacteurs à la centrale de Darlington, plus à l’est, à Bowmanville.

Le gouvernement de Doug Ford a également annoncé l’année dernière un projet d’agrandissement du complexe nucléaire de Bruce, sur la rive est du lac Huron. L’ajout d’une troisième centrale (surnommée Bruce C) doublerait presque sa capacité de production d’électricité, mais la province n’a pas donné de calendrier précis pour sa mise en service.

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Lors des travaux de rénovation de la centrale de Pickering, une partie de la production d’électricité dépendra du gaz naturel, souligne David Devereaux, directeur de la planification des ressources de la ELLE.

Nous voyons également un rôle pour le gaz naturel à long terme, à mesure que nous ajoutons davantage de sources intermittentes au réseau. comme l’énergie solaire et éolienne, a-t-il déclaré.

Le ministre Lecce insiste sur le fait que le gaz naturel n’est utilisé que dans de rares cas, lorsque les besoins sont criants, comme lors des journées d’hiver les plus froides de l’année. Pourtant, d’ici 2023, environ 13 % de la production d’électricité de l’Ontario proviendra de centrales électriques alimentées à des combustibles fossiles.

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Actuellement, le moyen de combler ce manque d’énergie, quand on en a besoin, ce sont les centrales électriques au gaz naturel, qui émettent évidemment des gaz à effet de serre et c’est ce que nous voulons combattre en prônant l’électricité.souligne l’économiste Jean-Thomas Bernard.

Ce n’est pas là un gain net.

Et les énergies renouvelables ?

L’une des premières décisions du gouvernement Ford après son entrée en fonction en 2018 a été d’annuler des centaines de projets d’énergie verte, dont un parc éolien déjà en construction. Ces ruptures de contrat ont coûté aux contribuables de l’Ontario un total de 231 millions de dollars.

Six ans plus tard, tant le ministre de l’Énergie que le ELLE soutiennent que les énergies renouvelables ont leur place dans cette expansion du réseau électrique. La province a récemment lancé un appel d’offres pour augmenter la production d’énergie de 5 000 mégawatts propretous types confondus.

Pourquoi cette volte-face ? Selon le ministre Lecce, les contrats signés sous l’ancien gouvernement libéral étaient trop coûteux et trop restrictifs. L’annulation de ces projets a finalement permis à l’Ontario d’économiser près de 800 millions de dollars, souligne-t-il.

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Le sud de l’Ontario possède déjà certains des plus grands parcs éoliens au pays.

Photo : La Presse Canadienne / Frank Gunn

L’énergie renouvelable est importante et peut être abordable maintenant que nous disposons d’une capacité de stockage. Avant, nous n’avions aucun endroit pour stocker cette électricitédit Stephen Lecce.

Interrogé sur les quelque 6 milliards de dollars que le gouvernement dépense annuellement pour maintenir les tarifs de l’électricité à un niveau bas, le ministre a répondu que les subventions sont encore nécessaires pour le moment, mais qu’il compte peut-être les éliminer.

Vous pourriez avoir le réseau électrique le plus propre au monde, mais si les familles s’appauvrissent à cause des prix de l’énergie, je suis désolé, mais je ne vois tout simplement pas cela comme une option viable.dit-il.

La salle de contrôle du réseau électrique de l'Ontario.

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C’est dans cette salle de contrôle que la SIERE coordonne en temps réel la production, l’exportation, l’importation et le transport d’électricité partout en Ontario.

Photo: - / Philippe de Montigny

Des centres de données énergivores

Autre facteur qui va contribuer à l’envolée de la demande : l’intelligence artificielle et la multiplication des datacenters.

Ils sont très énergivores et ils sont de plus en plus nombreux, précise M. Devereaux. Ils consomment beaucoup d’électricité, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, en raison de leur puissance de calcul, mais aussi pour alimenter leurs systèmes de refroidissement.

Un homme debout devant le logo de la SIERE sur un mur.

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David Devereaux est directeur de la planification des ressources pour l’opérateur indépendant du réseau électrique.

Photo: - / Philippe de Montigny

Selon les projections du ELLEla consommation électrique des centres de données grimpera à 14 térawattheures d’ici 2038. En revanche, au-delà des 13 prochaines années, l’organisation suppose que cette demande restera stable, ce qui pourrait ne pas être le cas.

Tout dépendra de la manière dont l’économie se décarbonera. Certaines études que nous avons examinées estiment que la demande d’électricité en Ontario doubleradit David Devereaux.

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