Devant le juge Benoit Gagnon de la Cour du Québec, l’homme de 48 ans, dont le nom ne peut être révélé en raison d’une interdiction de publication empêchant la divulgation de quelque information que ce soit permettant d’identifier la victime, a plaidé coupable de possession et de production de pornographie juvénile ainsi que voyeurisme. Les faits se sont produits entre octobre 2020 et mars 2021.
C’est la victime elle-même qui s’est rendu compte qu’elle était filmée alors qu’elle était déshabillée. « L’individu a ensuite été arrêté. Lors de son interrogatoire, il a mentionné que cela s’était produit deux ou trois fois», raconte le procureur criminel et pénal dans le dossier, Me François Houle.
Les vidéos ont été supprimées. «Il les a supprimés et ne les a jamais consultés», a ajouté l’avocat de l’accusé, Me Christian Raymond.
La victime n’était pas présente et n’avait aucun commentaire à faire au tribunal. Elle a cependant écrit une lettre qui a été lue en silence par le délinquant et le magistrat.
«Les actes en tant que tels ont été commis sur une période de temps assez courte», a fait valoir l’avocat Raymond. Ce n’est pas une chose impulsive, parce que c’est arrivé plusieurs fois, mais [mon client] Je ne sais pas vraiment ce qui l’a poussé à prendre ces mesures. »
« La procédure judiciaire était éprouvante pour lui. Il a toujours été un élément actif de l’entreprise. La valeur du travail est plus qu’acquise par lui. Il s’agit plutôt d’un manque d’éducation sexuelle, sur la façon dont il doit gérer ses pulsions. C’est ce qui ressort des rapports”, a-t-il déclaré, ajoutant que le risque de récidive est “inférieur à la moyenne”.
Par ailleurs, l’accusé affirme « n’avoir aucun problème » en matière de déviance sexuelle. Selon son avocat, il comprend toutefois les conséquences que ses actes ont eues sur la victime.
De plus, l’accusé entretient toujours une relation avec la mère de la victime.
Le juge Gagnon a déploré que l’accusé n’ait pas joué « son rôle protecteur » auprès de l’enfant de sa compagne. « Dans les rapports, on parle de distorsion cognitive. Vous avez vu une tentative de séduction. Même si c’était vrai, tu étais l’adulte et c’était à toi de mettre un terme à tout ça », a-t-il suggéré.
Pour le magistrat, il s’agit « d’une peine clémente compte tenu des circonstances ».
«Je veux m’assurer de vous envoyer un message, à vous et à tous ceux qui pourraient être tentés de faire des choses comme celle-ci, qu’il peut y avoir des conséquences. Même si vous êtes bien intégré dans la société, êtes un bon citoyen ou avez un bon travail, ces actes seront punis.»
À sa sortie de prison, l’homme devra purger une peine de deux ans avec sursis. Son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels pour les 20 prochaines années. De plus, il lui sera interdit de communiquer avec la victime et d’être en présence de mineurs, à moins d’être en présence d’un adulte responsable et conscient de la situation.