l’index qui ne corrige jamais ?

Après 2 ans de gains de plus de 20%, la correction du S&P 500 se fait toujours attendre. Un siècle de données sur le S&P 500 permet de compiler des statistiques sur la fréquence et l’ampleur des corrections. Mais à ce stade, Wall Street ne fait que s’améliorer.

Une ascension impressionnante qui ne nous laisse pas le temps de reprendre notre souffle. C’est le sentiment que vous laisse le S&P 500 depuis 2 ans. C’est aussi la réalité des chiffres. La hausse de 60% de l’indice depuis son point bas d’octobre 2022 s’est produite sans correction, c’est-à-dire sans baisse d’au moins 10%. Et avec une nette hausse des multiples de valorisation.

Mettons les choses en ordre. En octobre 2022, le S&P 500 était en baisse de 25 % sur l’année. La séquence de hausses de taux amorcée par la Fed a nui aux valorisations. S’ensuit une augmentation de 60 % sur fond d’exception américaine et d’intelligence artificielle. Et seulement 2 « respirations ». Entre l’été et l’automne 2023, le S&P a chuté de 9,85 %, pénalisé par la hausse des taux longs. 150 points de base en un peu plus de 4 mois pour le 10 ans américain, et un pic à 5% ; un niveau douloureux pour les marchés boursiers.

L’été 2024 a également été chaotique. Une très belle séquence que de nombreux intervenants ont vécue… depuis leur lieu de vacances. La Fed a décidé le 31 juillet de ne pas baisser ses taux car tout va bien dans le meilleur des mondes possible. 2 jours plus tard, un rapport sur l’emploi sort bien en deçà des attentes. Le discours du marché est en train de changer complètement. La Fed est en retard et nous devons de toute urgence baisser les taux. Le marché commence à baisser et le dénouement des positions de carry-trade accroît la pression. Mais plus de peur que de mal. Entre mi-juillet et début août, la baisse a été contenue à 8,49 %.

Une anomalie historique ?

Pour savoir si la période actuelle sort de l’ordinaire, il faut étudier l’histoire du S&P500. Depuis 1928, l’indice phare de la Bourse de New York a connu 56 phases de correction. Soit environ un tous les 18 à 24 mois, soit une baisse moyenne de 23 %. La dernière s’est déroulée entre août et octobre 2022. Une correction d’un peu plus de 16%, juste avant d’entamer le formidable rallye que nous vivons. 27 mois nous séparent du début du marché haussier. Statistiquement, l’indice est donc mûr pour une correction. Sauf que la grande majorité des stratèges prédisent une hausse du S&P 500 en 2025. Mais comme le dit l’adage, le consensus est toujours faux. Ou alors l’année sera mouvementée.

Achetez la trempette

D’un point de vue historique, la période actuelle ne constitue donc pas totalement une anomalie. Mais on peut encore s’inquiéter du rythme de la hausse et de la confiance des investisseurs dans cette bourse. Selon l’enquête du Conference Board de novembre, les Américains n’ont jamais été aussi optimistes à l’égard des actions. Sur le même thème, les positions en liquidités dans les portefeuilles sont au plus bas depuis le début du siècle tandis que l’exposition aux actions américaines est au plus haut, selon la dernière enquête de Bank of America auprès des gérants.

Et ceux qui trouvent que les niveaux du marché sont élevés n’attendent que le retour d’une correction. Cette logique du « buy the dip » est très présente dans la psychologie des investisseurs. En effet, les actions montent sur le long terme donc acheter des baisses ne semble pas stupide. Lorsque les marchés sont hauts, tout le monde attend le retour de la baisse. Mais quand le retrait se produit, quelque chose se passe et personne ne veut plus y faire face. Personne ne sait quand arrivera cette baisse ni même si elle arrivera en 2025. Pour le moment, le marché américain est toujours animé par son « esprit animal ». Pour citer un président socialiste, il faut croire aux forces de l’esprit.

Belgique

 
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