Trente minutes d’exercice par jour, des protéines à chaque repas, un cercle d’amis : il est possible de rester en bonne santé jusqu’à 100 ans. La Revue vous propose des conseils simples et réalistes pour parer à la maladie et les secrets des centenaires sur leur longévité.
Le nombre de centenaires a presque quadruplé au Québec depuis l’an 2000 et plusieurs d’entre eux franchissent le cap des 100 ans en pleine forme et toujours indépendants, a souligné La Revue grâce à plusieurs témoignages.
« Je n’aurais jamais pensé y arriver ! » avouait candidement Jean Brassard, 105 ans, lors d’une entrevue au Journal en novembre dernier. J’aime la vie et elle me la rend.
Le nombre de centenaires continue de croître au Québec, comme ailleurs dans le monde. En 2024, 2 620 Québécois auront franchi ce seuil impressionnant, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). La grande majorité étaient des femmes (2 177). En 2071, le nombre de centenaires pourrait s’élever à 18 500, prédit l’ISQ.
Selon nos informations, le plus vieux membre vivant du Québec est âgé de 112 ans et réside à Montréal. Toutefois, aucun organisme public au Québec n’a été en mesure de confirmer l’âge du doyen du Québec.
Source : Institut de la statistique du Québec
L’une des femmes les plus âgées du Québec profite toujours de la vie à l’âge vénérable de 107 ans, même si la perte de mobilité pèse sur son moral.
« J’aimerais plus que tout pouvoir marcher à nouveau », confie Margaretha Blain en regardant tristement ses jambes qui ne peuvent plus la soutenir. « C’est très dur, ce n’est pas moi. Je suis indépendant !
«Mais je veux vivre plus que tout!» » clame la résidente d’un CHSLD de Rigaud, qui était vêtue d’une élégante robe noire pour rencontrer La Revue.
Elle porte des lunettes uniquement pour lire et sa mémoire est impressionnante. Elle fait encore des blagues et s’amuse à poser pour le photographe.
Né le 27 novembre 1917 aux Pays-Bas, cet immigré a connu un parcours mouvementé. A 27 ans, M.moi Blain est arrivé par bateau à Longueuil après avoir épousé une Québécoise à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Trois semaines après son arrivée, elle a commencé à travailler comme serveuse. Elle ne parlait ni français ni anglais.
«Je pourrais dire : oui monsieur, non madame, merci», raconte la dame anglophone. Il fallait que je gagne ma vie. »
Elle a quitté son mari
Artiste dans l’âme, la femme a toujours peint. Dix ans après son arrivée, elle quitte son mari et se retrouve seule avec un fils à charge. Comme elle ne pouvait pas gagner sa vie avec son pinceau, elle a travaillé dans l’industrie de la sérigraphie.
«J’ai toujours faitau fil du temps. A 65 ans, on m’a demandé de continuer à travailler, j’ai dit oui”, se souvient la dame, fière de son indépendance.
Elle a finalement pris sa retraite à 72 ans.
Mme Margaretha Blain, âgée de 107 ans.
Photo Joël Lemay, Agence QMI
«J’ai eu une vie difficile. Mais j’ai réussi», ajoute la résidente d’un CHSLD depuis seulement six mois.
«je suis désolé pour eux»
« Ici, à la table à côté de moi, les gens ne bougent pas trop. Je suis désolée pour eux», confie la dame, bien plus alerte que la plupart de ses voisins.
Quant à son grand âge, Mmoi Blain admet qu’elle n’aurait jamais pensé vivre aussi vieux.
« Dieu veut que je sois ici pour une raison ! Pour mon fils, mes petits-enfants, les gens que j’aime”, estime-t-elle.