Les senteurs qui s’élèvent à proximité de l’Hôtel de Ville auraient pu être plus agréables en cette période de fêtes. Les employés municipaux de la Ville de Paris ont été contraints d’inhaler des vapeurs d’essence pendant plusieurs semaines. Selon Le Canard Enchaîné, des réservoirs de carburant ont débordé en novembre dernier sous la place Saint-Gervais (IVe), entre l’Hôtel de Ville et les bâtiments dédiés aux policiers municipaux.
Selon la Mairie de Paris, le 20 novembre, un prestataire de la Ville, venu approvisionner la station de distribution d’essence du parking de la rue de Lobau, a « accidentellement renversé du carburant ». Les pompiers, “présents le matin même, ont simplement recommandé une bonne aération des locaux donnant sur la place Saint-Gervais, l’espace pollué correspondant à un périmètre restreint et bien identifié”, ajoute la Ville.
Pourtant, début décembre, plusieurs membres du personnel de la mairie ont alerté sur une odeur d’essence dans l’immeuble situé au 4 rue Lobau. Après l’incident, la Direction de la Santé Publique (DSP) a installé des capteurs pour analyser la qualité de l’air.
“Ceux-ci ont révélé, dans certains espaces donnant sur la place Saint-Gervais, la présence d’une pollution dans l’air, qui serait liée à la contamination, à partir de terrains pollués, d’une galerie souterraine construite entre les bâtiments du 2 et du 4 Lobau”, précise la mairie de Paris. L’essence, qui contient du benzène, est répertoriée par l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) comme « produit dangereux », qui « pénètre dans l’organisme soit par inhalation, soit par contact cutané » et dont les vapeurs « agissent sur le système nerveux et provoquent troubles graves de la formule sanguine.
Pour pallier ce problème, une première opération de ventilation a été organisée. Une deuxième opération a ensuite consisté à évacuer d’importants volumes de sols afin de traiter durablement la pollution sur place. Les zones situées à proximité du chantier ont été fermées et les salariés invités au télétravail. La Ville indique également que « des solutions de relocalisation temporaires pendant la période des travaux leur ont été proposées ».
A la fin du projet, la Direction de la Santé Publique procédera à des analyses complémentaires de l’air. « Si ceux-ci indiquent l’absence de polluants, la réouverture des deux ailes concernées sera possible », conclut la mairie de Paris.