Un revirement à 180 degrés pour les Foyers Don-Bar

« En tant que fabricant de foyers, nous cherchons à distribuer nos produits en Ontario. Nous voulons aller aux États-Unis. Nous voulons faire connaître le produit à plus grande échelle», affirme Bobby Filion, qui a travaillé sept ans chez le manufacturier avant de gravir les échelons.

Ce dernier a levé la main pour acquérir les Foyers Don-Bar après que l’unique actionnaire, Gilbert Dion, soit décédé des suites d’un cancer à l’âge de 68 ans.

« L’ancien propriétaire souhaitait qu’il y ait une continuité. Il ne voulait pas qu’on le vende à n’importe qui», explique M. Filion, au téléphone avec Le Soleil.

« De nombreuses personnes ont exprimé leur intérêt à racheter, mais ont été écartéparce qu’ils voulaient construire des maisons sur une chaîne de montage. Cela a changé la vision de Don-Bar », explique-t-il.

Depuis 23 ans, les Foyers Don-Bar sont établis dans le quartier Saint-Sauveur, où ils fabriquent des foyers à la main. (Caroline Grégoire/The Sun)

En juin, il prend les rênes de l’entreprise basée rue Saint-Vallier Ouest. Christopher Gagné est devenu son associé en affaires en novembre.

Tous deux étaient conscients du défi qui les attendait.

En effet, depuis le 1er janvier, Québec interdit l’installation d’un nouveau foyer au bois décoratif ou d’ambiance non certifié. Toute la production de Don-Bar exploite cette niche.

Le chiffre d’affaires de la petite entreprise chute alors de 40 %, tandis que l’équipe passe de 25 salariés à une quinzaine.

«Au Québec, on n’a plus le marché qu’on avait», résume M. Gagné, alors que les résidents de la région représentaient le tiers de la clientèle.

En alerte

Dans le magasin Foyers Don-Bar adjacent à l’usine, des produits approuvés ont été commandés pour répondre à la demande locale.

M. Filion estime qu’il faudrait un million d’investissements pour certifier la grande majorité de leurs appareils.

« Nous essayons de travailler sur un produit qui répondra aux exigences de la Ville. Mais les montants sont exorbitants.

— Bobby Filion, copropriétaire des Foyers Don-Bar

Impossible d’accéder à des aides financières pour le moment, déplore l’acquéreur de 42 ans.

« Il y a toujours une petite virgule quelque part qui nous empêche d’être éligible aux subventions. Il faut un produit innovant, il faut un produit avec un brevet”, énumère celui qui affirme être “coincé dans les rouages”.

Une quinzaine d’employés travaillent dans l’usine et la boutique des Foyers Don-Bar. (Caroline Grégoire/The Sun)

La crainte que d’autres communes durcissent leur réglementation reste forte.

« Boischatel, Stoneham, Lac-Beauport et L’Ancienne-Lorette : toutes les autres villes aux alentours sont un peu en difficulté, car elles ne savent pas si la réglementation va y arriver », s’inquiète celui qui voit les ventes. ralentir dans les environs.

Au-delà du Québec

Avec une réglementation plus stricte sur le chauffage au bois au Québec, les copropriétaires n’ont pas ménagé leurs efforts pour stimuler les ventes dans d’autres régions.

En quelques mois, le duo parvient à multiplier ses points de vente. Les Foyers Don-Bar comptent maintenant 31 détaillants à travers la province. «Il y en a encore qui nous appellent pour faire venir nos produits», se réjouit M. Filion.

« Il est clair que nous avons travaillé dur pour y arriver plus rapidement. Sinon, nous ne pourrons pas produire nos chiffres. Nous n’avions pas le choix”, a-t-il ajouté.

« Mon grand-père a ouvert un magasin de foyers en 1976 à Granby. Mon père possède un magasin de foyers à Saint-Hyacinthe. Je suis né dans un poêle», raconte le copropriétaire Christopher Gagné. (Caroline Grégoire/The Sun)

De son côté, Christopher Gagné constate qu’il est devenu nécessaire d’ouvrir ses horizons. Au cours des dernières semaines, Don-Bar a également signé avec un distributeur ontarien pour faire une percée dans ce nouveau marché.

«Nous venons de recevoir notre première commande de deux 53 pieds pour l’Ontario.»

— Christopher Gagné, co-owner of Foyers Don-Bar

En mars 2025, Foyers Don-Bar exposera également ses produits au Hearth, Patio & Barbecue Expo en Louisiane, aux États-Unis. Une manière de mettre la table pour ouvrir la porte à nos voisins du Sud, anticipe l’entrepreneur.

MAISONS DON-BAR EN CINQ ANS

  • 1966 : Les premiers modèles de cheminées alors commercialisées en Europe furent réalisés par Charles Dombard en Belgique.
  • 1980 : Gilbert Dion croise la route de M. Dombard et décide de créer la première entité Don-Bar outre-Atlantique.
  • 1988 : M. Dion devient l’unique actionnaire de l’entreprise, alors basée à Lévis.
  • 2003 : Foyers Don-Bar are moving to 741, rue Saint-Vallier Ouest in the Saint-Sauveur district.
  • 2024 : Bobby Filion et Christopher Gagné ont racheté l’entreprise après le décès de M. Dion. L’argent de la vente est versé dans la petite caisse du Festival de Jazz de Québec.
 
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