Bilan du SPVM Antigang

Une enquête d’envergure autour des révélations d’un ancien tueur à gages qui plane comme une épée de Damoclès sur le crime organisé montréalais, une autre qui plane sur un clan mafieux du secteur LaSalle, des frappes à répétition contre les gangs de rue, des saisies records de cocaïne : les criminels montréalais ont vécu en appréhension depuis le milieu de l’année 2024, indique le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

« Il y en a quelques-uns qui ont plus de difficulté à dormir la nuit. C’est ce que nous dit actuellement la rue», affirme le commandant de la Division du crime organisé (Antigang) du SPVM, Francis Renaud.

Depuis l’été 2022, un ancien tueur du crime organisé montréalais, Frédérick Silva, collabore avec la police et depuis près de trois ans, les enquêteurs du SPVM et de la Sûreté du Québec mènent une grande enquête baptisée Alliance sur une soixantaine de meurtres. , tentatives d’assassinat et complots survenus depuis le début des années 2000, et décortiqués par l’ancien assassin.

PHOTO DÉPOSÉE AU TRIBUNAL

L’ancien tueur à gages du crime organisé Frédérick Silva s’est rendu à Laval en métro le soir où il a tué le concessionnaire automobile Alessandro Vinci, à l’automne 2018.

On ne sait pas exactement quand se terminera cette enquête de la décennie, mais plus le temps passe, plus la communauté criminelle sent approcher la date fatidique.

Par ailleurs, en mai, les enquêteurs d’Antigang ont mené, dans le cadre d’une enquête baptisée Americano, plusieurs perquisitions au domicile de présumés trafiquants liés à un clan mafieux du sud-ouest de Montréal. Les détectives ont notamment saisi 2,5 millions d’argent et 12 armes à feu. Ils ont également obtenu le blocage d’actifs d’une valeur de 5 millions. Les arrestations devraient suivre en 2025.

Toujours en 2024, les enquêteurs d’Antigang ont saisi plus de 300 kilos de cocaïne pour une valeur totale d’environ 5,5 millions, selon la valeur actuelle d’un kilo de cocaïne à Montréal, soit environ 18 000 $.

PHOTO DIVULGÉE AU TRIBUNAL

Une partie des 300 kilos de cocaïne saisis par les enquêteurs du SPVM Antigang en 2024

Ils ont également mis la main sur 150 kilos de crystal meth, 20 kilos de MDMA, une cinquantaine d’armes à feu et 4 millions en liquide.

« En 2024, nous avons touché différentes sphères criminelles et tout cela mis ensemble a fait craindre aux criminels la police. En temps normal, ils ont plutôt peur de leurs ennemis et nous sommes très en bas de leur liste d’appréhensions. Mais depuis le milieu de cette année, nos sources nous disent qu’ils ont peur que quelqu’un vienne frapper à leur porte », explique le commandant Renaud.

Pizzo War : la trêve continue

En 2024, les enquêteurs d’Antigang ont également participé à l’enquête sur l’incendie criminel qui a coûté la vie à une touriste française et à sa fille de 7 ans, dans le Vieux-Montréal, en octobre. Les deux pyromanes présumés ont été rapidement arrêtés.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE ARCHIVES

Décombres de l’incendie mortel qui a coûté la vie à une touriste française et à sa fille de 7 ans qui séjournaient dans une auberge de la rue Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal. La police et les pompiers enquêtent toujours sur les lieux.

Selon nos informations, une tentative d’extorsion contre un restaurateur serait le mobile du crime et depuis cet incendie, la guerre du pizzo – somme réclamée au commerçant par les malfaiteurs en échange d’une prétendue protection – qui fait rage l’été dernier entre trois gangs. et dont les propriétaires et restaurateurs de Montréal et de Laval ont été victimes semble avoir cessé.

« Les commerçants nous parlent beaucoup plus qu’avant. Ils ont moins peur, ils savent que nous sommes là. Nous avons également rencontré la Restaurant Association. Les messages ont été envoyés et la communication est plus facile», affirme M. Renaud.

L’échec du système

Certaines informations qui circulent suggèrent que l’incendie du Vieux-Montréal et d’autres crimes liés à la vague d’extorsion ont été commandités depuis l’intérieur des prisons et des pénitenciers, par des prévenus ou des condamnés qui ont réussi à introduire clandestinement des téléphones. cellules à l’intérieur des murs.

«C’est un fléau», réagit le commandant Renaud.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Commandant Francis Renaud du SPVM

« La société a déjà bénéficié de l’incarcération de ces personnes et cela n’a aucun sens qu’ils puissent continuer à commettre les mêmes crimes qu’ils commettaient à l’extérieur. Cela a un impact sur notre travail», déplore-t-il.

« Cela a un impact non seulement sur le travail des policiers, mais aussi sur celui des citoyens. Quand on voit qu’au final, le même individu continue de commettre les mêmes crimes une fois reconnu coupable, je crois que cela démontre l’échec du système. Il peut faire encore pire, car il n’a plus rien à perdre. Il faudra qu’il y ait des résultats rapidement, si on veut encore croire en ce système», ajoute son collègue l’inspecteur Jean-Sébastien Caron.

«Nous sommes face à eux»

Le nombre d’événements de violence armée a continué de diminuer à Montréal en 2024.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE ARCHIVES

Scène d’une fusillade à Montréal-Nord, début décembre

Francis Renaud explique ce déclin par le travail de ses enquêteurs, mais aussi ceux des régions, des Collectifs, des équipes multisectorielles affectées aux armes à feu, de l’Équipe Intégrée Armes à Feu, des policiers de l’escouade Éclipse, spécialisée dans la collecte de renseignements. sur le crime organisé et la surveillance des établissements agréés et des patrouilleurs.

Les membres de gangs sont particulièrement surveillés.

« Nos policiers sont engagés et agiles. Chaque semaine, nous procédons à des arrestations clandestines. Nous sommes face à eux, comme diraient les entraîneurs de hockey. Et cela signifie que nous obtenons de bonnes informations. Sa qualité facilite nos investigations », précise Francis Renaud.

Le bulletin judiciaire

Enfin, le commandant est également satisfait des résultats obtenus au tribunal cette année.

À la suite de plusieurs saisies de cocaïne et démantèlements de laboratoires de production de méthamphétamine réalisés en 2024, plusieurs suspects ont déjà plaidé coupable, attendent leur peine ou l’ont reçue, et la durée varie en moyenne entre six et neuf ans.

« C’est intéressant, car les citoyens ont rarement une référence. Le public peut se demander ce qui arrive aux suspects que nous arrêtons. Notre vrai bulletin est reçu au tribunal», conclut le commandant Renaud.

Quelques chiffres pour 2024 à Montréal

Décharges d’armes à feu

Au 30 novembre :

  • Meurtres : 12 victimes
  • Tentatives de meurtre : 17 événements
  • Décharges sans victimes : 81 événements
  • Total : 110 événements contre 141 en 2023

Incendies criminels dans des bars et restaurants

Du 1est Janvier au 30 novembre :

  • 2020 : 16
  • 2021 : 17
  • 2022 : 17
  • 2023 : 33
  • 2024 : 25, aucun en novembre

Source : SPVM

Pour contacter Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 21. 4918, écrivez à [email protected] ou écrivez à l’adresse postale de La presse.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV BMW révèle un prototype secret de M2 ​​électrique délivrant une puissance terrifiante
NEXT il participera à son 10ème Dakar avec son fils de 23 ans