Pour Germain Breugnot, directeur général de Titane Conseil International, il faut réussir à faire baisser les coûts des services télécoms en Afrique, pour que toutes les populations puissent y avoir accès. Il estime malgré tout que ce secteur est en croissance sur le continent, grâce aux services numériques.
Quels sont les moteurs de croissance du secteur des télécoms, alors que son rôle économique est désormais vital ?
L’Afrique est un continent en développement, avec un nombre croissant de consommateurs. La demande est donc forte. C’est un moteur pour le secteur des télécoms. L’essor des smartphones connaît également une dynamique soutenue. Les services numériques et toutes les offres pratiques liées aux télécoms favoriseront également la croissance et le développement de ce secteur en Afrique.
Quels sont les défis qui persistent, malgré ce développement du secteur des télécoms en Afrique ?
Il s’agit notamment des disparités d’accessibilité entre les zones urbaines et rurales, ainsi qu’entre les pays. De même, les coûts des télécommunications restent élevés pour de nombreuses personnes. Cela limite l’accessibilité pour une grande partie des populations à faible revenu. Il faut réussir à faire baisser les coûts des services télécoms en Afrique, pour que toutes les populations puissent y avoir accès. Cela pourrait également faciliter le gouvernement électronique. Enfin, l’aspect réglementaire doit également être pris en considération, car il freine, dans certains pays, l’émergence du secteur des télécoms.
Quelles sont les perspectives de développement et de croissance du secteur des télécoms en Afrique ?
Les revenus liés à la voix sont en baisse, mais sont compensés par les revenus liés aux données. Aujourd’hui, la data et le mobile money sont les deux facteurs de croissance du secteur des télécoms en Afrique. Avec l’essor des smartphones abordables et la généralisation des données, les services financiers numériques, tels que le paiement mobile, l’argent mobile, le transfert d’argent, se sont développés et sont devenus incontournables pour le e-commerce.
Quels sont les grands opérateurs télécoms qui dominent le secteur en Afrique ?
Le groupe Maroc Telecom est l’un des acteurs majeurs en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, grâce à sa marque « Moov Africa ». Depuis 2021, cette marque regroupe ses dix filiales subsahariennes. On peut également citer l’opérateur français Orange, présent dans 18 pays, tandis que le groupe sud-africain MTN possède des filiales dans 16 pays, dont neuf en Afrique de l’Ouest.
Airtel Africa, la filiale de l’indien Baharty, est présente dans 14 pays, tandis que le malgache Axian opère dans 8 pays. Ce sont les principaux acteurs des télécoms en Afrique subsaharienne, aux côtés desquels on retrouve généralement des entités étatiques.
Quid de l’évolution des entités de Maroc Telecom sur le continent ?
Maroc Telecom a réalisé de bonnes performances en 2023. Le secteur des télécoms est porteur et la taille des marchés augmente, en raison de la croissance démographique en Afrique. La croissance économique a également accru le pouvoir d’achat des ménages.
Dans ce contexte, Maroc Telecom renoue avec la croissance grâce à ses filiales en Afrique subsaharienne, qui contribuent à la performance du groupe, avec un chiffre d’affaires en hausse de 3%. Aussi le FTTH, c’est-à-dire les activités internet fixe, favorise cette croissance pour Maroc Telecom, et permet de compenser la baisse des revenus mobiles.
UN CENTRE CONTRE LA CYBERSÉCURITÉ EN AFRIQUE
Le Centre Africain de Cybersécurité (CAC) est une organisation non gouvernementale qui vise à développer des synergies entre les directeurs de la cybersécurité (RSSI), ainsi que les directeurs de l’information (CIO) et les responsables des technologies informatiques. l’information (informatique) des organisations gouvernementales, non gouvernementales et du secteur privé au Maroc et dans les pays africains. Son rôle principal est de contribuer aux programmes et politiques gouvernementales au Maroc et en Afrique dans le domaine de la cybersécurité, ainsi que d’améliorer le fonctionnement des technologies de l’information dans les organisations gouvernementales et non gouvernementales et le secteur privé et de diffuser l’information. expériences réussies au Maroc et en Afrique.
Abdellah Benahmed / Inspirations ECO