Même au travail, les soignants célèbrent les fêtes

Même au travail, les soignants célèbrent les fêtes
Même au travail, les soignants célèbrent les fêtes

(Montréal) La majorité des Québécois se réunissent en famille ou entre amis la veille de Noël, mais plusieurs professions exigent que les gens restent en service en tout temps, y compris le personnel du réseau de la santé. Des urgences aux ambulances en passant par divers services hospitaliers, l’ambiance des vacances parvient toujours à s’immiscer dans les quarts de travail.


Publié hier à 10h20

Katrine Desautels

La Presse Canadienne

« L’ambiance est vraiment agréable. Plusieurs ambulanciers et employés, nous avons des chapeaux de Noël. Ils sont nombreux à décorer la devanture des ambulances avec des guirlandes et des lumières, donc ça donne une ambiance vraiment festive à la journée», décrit Adrianne Venne, ambulancière chez Urgences-santé à Montréal.

À l’intérieur des hôpitaux, il y a quelques petites décorations, mais tout n’est pas autorisé pour des raisons de prévention des infections. Mais ce n’est pas le plus important, selon Audrey-Anne Turcotte Brousseau, chef de service au CIUSSS de l’Estrie – CHUS. Elle est médecin urgentiste à l’hôpital Fleurimont et à l’hôpital Hôtel-Dieu.

« L’ambiance festive vient davantage de l’attitude des gens et du fait que nous sommes tous dans le même bateau pour passer Noël ensemble. C’est plus dans le cœur des gens et dans la façon dont nous interagissons les uns avec les autres qui crée une ambiance de vacances différente d’un quart de travail standard », explique D.concernant Turcotte Brousseau.

Entre employés, les repas partagés semblent être une tradition dans de nombreux centres hospitaliers. A Noël comme au Nouvel An, les collaborateurs sont invités à apporter un plat et à le partager avec leurs collègues à la pause.

Fares Massaad est infirmière clinicienne au CHU Sainte-Justine, à Montréal. Il travaillait auparavant au service d’hémato-oncologie et se trouve maintenant aux urgences. « Avec le personnel, l’ambiance est souvent plus festive aussi bien en hémato-oncologie qu’aux urgences. Nous commandons à manger le 24 et le 25 nous organisons un repas-partage. C’est une tradition aux urgences si vous travaillez à Noël. Pour les hématomes, c’était pareil, on a fait un repas partagé le 24 et le 25″, raconte-t-il.

La coutume est similaire en Estrie, comme en témoigne D.concernant Turcotte Brousseau. « Du point de vue de l’ambiance de travail, les salariés et les médecins, on se concerte un peu en amont pour savoir qui travaille le 24 et le 25 au soir et la nuit. Ensuite, nous organisons généralement un petit repas partagé ou un repas collaboratif pour ajouter une petite touche festive à ce décalage où nous sommes loin de nos familles », raconte M.moi Turcotte Brousseau.

C’est un changement qui, malgré l’éloignement de nos proches, finit par être super agréable. Et les patients sont tellement reconnaissants que nous soyons là. Il y a un petit esprit très particulier ce soir-là.

Audrey-Anne Turcotte Brousseau, chef de service du CIUSSS de l’Estrie – CHUS

Côté paramédical, on fête aussi du mieux qu’on peut. M.moi Venne raconte que les ambulanciers s’organisent pour se retrouver dans le parking d’un hôpital et au coin d’une rue pour manger ensemble. Chacun apporte un petit plat de chez soi et partage avec les autres. La fondue au chocolat et le moût de pomme sans alcool sont très populaires, a déclaré M.moi Il est venu.

La fréquentation est différente le jour du Nouvel An

Le personnel hospitalier célèbre également l’arrivée de la nouvelle année. « Le 31, souvent pendant le décompte, les infirmiers resteront dans le service. Nous terminons notre service vers 23h30, donc au lieu que tout le monde rentre chez soi et profite de l’occasion pour faire la fête seul dans le métro, nous restons souvent dans le département et faisons le compte à rebours avec nos collègues de nuit », explique M. Massaad.

Même histoire avec Dconcernant Turcotte Brousseau. « Habituellement, vers minuit, à moins qu’un patient très instable n’arrive, nous prenons quelques minutes pour lui dire bonne année et après cela, nous recommençons à travailler », dit-elle.

Pour les ambulanciers, la situation semble un peu différente. « Le Nouvel An est vraiment le contraire de Noël. A Noël, c’est assez calme et le jour de l’An, c’est vraiment… le bordel”, raconte M.moi Venez rire. «Avant minuit, tout va relativement bien, mais quand arrive le nouvel an, il y a beaucoup d’ivresse», rapporte-t-elle.

De manière générale, il est vrai que le trafic est plus important au Nouvel An qu’à Noël. « Les 22, 23, 24 et 25 [décembre] les gens essaient de rester avec leur famille et [d’endurer] leur problème depuis un moment. Ce qu’on constate par la suite, c’est une augmentation de l’achalandage avec des patients qui tardent parfois un peu avant de consulter, essayant de tout étirer pour ne pas avoir à passer Noël à l’hôpital. On voit ce type de patients entre Noël et le Jour de l’An », précise D.concernant Turcotte Brousseau.

« Et aussi du fait que les familles se rassemblent, se rapprochent, s’embrassent… c’est le partage de virus. Ainsi, un peu plus tard pendant les fêtes de fin d’année, aux alentours du Nouvel An, on voit des pathologies infectieuses, des grippes, des nez qui coulent, des fièvres qui durent depuis quelques jours. Nous constatons un trafic beaucoup plus important le jour du Nouvel An, entre autres, à cause de cet élément. »

M. Massaad souligne que c’est un moment de rassemblement pour tout le monde, même pour ceux qui ne fêtent pas Noël en raison des vacances scolaires. « Les virus se transmettent bien dans ce genre de contexte donc souvent on aura une petite résurgence de virus respiratoires et de maladies contagieuses dans les jours qui suivront », explique l’infirmière.

En revanche, même si la météo a une influence sur la fréquentation des urgences tout au long de l’année, une plus grande proportion de personnes empruntent les routes pendant les vacances, ce qui augmente les risques d’accidents.

« Cela augmente certainement considérablement le nombre d’appels. Beaucoup de chutes sur la glace, des gens qui tombent, beaucoup d’accidents de voiture”, prévient M.moi Il est venu.

Dconcernant Turcotte Brousseau souligne que lors de fortes tempêtes de neige, la circulation aux urgences est souvent réduite pour cette raison. « On constate une modulation de la clientèle en fonction de la météo de façon assez quotidienne », constate-t-elle.

Gratitude

La plupart des membres du personnel du réseau de la santé sacrifient le temps de réunion, mais ils se sentent reconnus par les patients. M. Massaad a déclaré qu’il recevait parfois un petit cadeau ou des chocolats au service d’hémato-oncologie. « Même aux urgences, même s’il s’agit d’une clientèle qui n’est pas suivie sur le long terme, le personnel reçoit beaucoup de gratitude pour sa présence, que ce soit le réveillon de Noël ou le jour de l’An », témoigne-t-il.

M.moi Venne se sent également utile pour briser l’isolement. Elle dit que beaucoup de gens appellent le 9-1-1 parce qu’ils sont tristes. Mélangés à de l’alcool ou à d’autres substances, ils peuvent avoir des pensées noires. «Je comprends qu’il ne s’agit pas d’une urgence vitale, mais ce sont quand même des gens qui ont besoin d’un soutien émotionnel», fait valoir l’ambulancier. Elle se fait un devoir de les traiter avec empathie alors qu’ils traversent une période difficile.

Le contenu sur la santé de la Presse Canadienne est financé grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est seule responsable des choix éditoriaux.

 
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