comment la Ville de Rennes veut limiter les dégâts

comment la Ville de Rennes veut limiter les dégâts
comment la Ville de Rennes veut limiter les dégâts

Construire 5 000 logements par an. Telles sont les ambitions du Programme Local d’Habitation (PLH) de Rennes Métropole. L’objectif ? Répondre aux prévisions démographiques qui annoncent 100 000 habitants supplémentaires dans la Métropole d’ici 2050. Pour y parvenir, le PLH 2023-2028 poursuit ses programmes en zones d’aménagement concerté (ZAC) – sur des terrains qui appartiennent à la collectivité – selon un rapport bien huilé. répartition entre loyers sociaux, accessions sociales, gratuites et réglementées. [Retrouvez le dossier spécial immobilier dans le dernier numéro du
Mensuel de Rennes]

Le mantra ? Densification, pour préserver le modèle de « ville-archipel » et anticiper une artificialisation nette nulle (zan). Il prévoit, jusqu’en 2050, une interdiction progressive du bétonnage des terrains agricoles ou naturels.

A ces recettes traditionnelles, le nouveau PLH a ajouté une autre mesure « maison » : la généralisation de la copropriété réelle. L’objectif affiché ? Baisser le coût du logement, répondre à l’urgence sociale, aux problèmes d’accès au logement des classes moyennes (lire page précédente), tout en luttant contre la spéculation.

Contenir le cas

Une position « interventionniste » qui contient des dégâts selon Honoré Puil. « L’action très forte de la collectivité permet de limiter la casse à Rennes – réduction de 38 % des ventes promotionnelles entre 2022 et 2023 -, relativise le vice-président chargé du logement à la Métropole. A Nantes, c’est -60%, à Bordeaux, -47%… »

Et tant pis si certains professionnels de l’immobilier voient dans ces politiques un coup de massue porté au libre marché. «Nous essayons d’opposer les parcs sociaux, publics et privés», a dénoncé, sous les applaudissements, Danièle Dubrac à l’ouverture du congrès de l’Unis à Rennes, le 12 octobre. La présidente de l’Union des syndicats de l’immobilier a réagi à une tribune de Nathalie Appéré publié la veille dans Le . Le maire de Rennes a prévenu : « Le logement est une affaire trop sérieuse pour être laissée au marché. »

Dans la capitale bretonne, les promoteurs – qui soutiennent les projets associatifs – accueillent cependant la mesure plutôt positivement. Le BRS permettra-t-il de relancer la machine ? « En ZAC, il y a encore des prix planchers qui restent supérieurs à ceux qu’on avait avant », explique Nolwenn Lam Kermarrec, co-présidente de Kermarrec promotion. La terre n’est pas l’alpha et l’oméga de tout. »

54% des logements

Une chose est sûre, la crise du covid, suivie de celle de l’immobilier, ont mis un coup d’arrêt à l’achat de logements en ZAC. Ils représentaient, selon l’Agence d’urbanisme de Rennes, une moyenne annuelle de 54 % des logements vendus entre 2013 et 2018 à Rennes. Cette part est tombée à 43 % entre 2019 et 2023. Plus largement, les objectifs de production de logements n’ont pas été atteints en 2024 selon les projections de l’Audiar, qui table sur un peu plus de 4 000 logements livrés.

Doté d’un budget de 300 millions, le nouveau PLH pourrait aussi être fortement impacté par la contribution des collectivités pour réparer la spirale incontrôlée du déficit public. « Que se passera-t-il s’ils nous prennent 15 millions ? », demande Honoré Puil. Comme si la crise ne suffisait pas.

Entreprise

 
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