Un psychologue et une nutritionniste viennent de perdre leur emploi à - plein à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie du Québec (IUCPQ), en raison de compressions budgétaires, dénoncent leur syndicat. Le premier suivait, entre autres, des patients en attente de transplantation cardiaque.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) déplore que les patients vulnérables paient le prix des coupures à l’IUCPQ. La psychologue qui travaillait à plein - suivait une trentaine de patients.
«La direction nous dit que c’est une clientèle qu’elle référera au CIUSSS de la Capitale-Nationale», indique la présidente de l’APTS à l’IUCPQ, Sima Jalili Shani.
Or, les équipes en santé mentale des CISSS et CIUSSS du Québec ne sont « pas les plus dotées en effectifs », souligne-t-elle. ” [Leurs membres] ont déjà du mal à assurer le service à la population. Nous allons décharger à nouveau dans leur cour, sans savoir s’ils seront en mesure de rendre le service et combien de - il leur faudra pour prendre en charge ces patients. »
Inquiète du sort de certains patients, la psychologue dit avoir réussi à convaincre la direction de l’IUCPQ de la garder au travail une journée par semaine pendant quelques mois. L’état de santé psychologique est pris en compte lors de l’évaluation d’une candidature à une greffe.
J’ai un patient qui n’est peut-être pas éligible [pour une greffe] si je ne peux pas y donner suite.
La psychologue, qui a requis l’anonymat pour préserver la confidentialité de ses dossiers
Elle déplore que ses patients soient obligés de « rétablir un lien thérapeutique » avec un autre psychologue. Elle envisage de retourner en pratique privée.
«C’est assez absurde qu’on laisse partir une psychologue du réseau public», commente Sima Jalili Shani. Nous savons que nous avons beaucoup de difficulté à les attirer et à les retenir dans le réseau. »
Pas un poste permanent
Ce psychologue – comme la nutritionniste – occupait un poste temporaire dit « complémentaire ». Après avoir complété un remplacement de congé de maternité en 2022, elle a travaillé sur le projet pilote de services psychologiques en cardiologie en 2023.
Dans un courriel, l’IUCPQ explique qu’elle « met fin à certains excès » dans le cadre de « mesures d’optimisation pour atteindre l’équilibre budgétaire ».
L’IUCPQ dit s’assurer que « l’offre de services » aux patients est « maintenue » et qu’il n’y a « aucune interruption de service ».
Selon l’IUCPQ, la nutritionniste a trouvé un emploi dans un autre établissement de Santé Québec. L’établissement rappelle que la psychologue avait été embauchée pour remplacer le congé maternité.
«À la suite du retour du titulaire du poste, la direction avait maintenu du renfort avec des heures non budgétisées, qui ont dû être revues dans le cadre de notre engagement à assurer la stabilité financière de notre organisation», écrivons-nous.