La « faute inexcusable » de la SNCF pour le suicide d’un salarié confirmée en appel

La « faute inexcusable » de la SNCF pour le suicide d’un salarié confirmée en appel
La « faute inexcusable » de la SNCF pour le suicide d’un salarié confirmée en appel

La « faute inexcusable » de la SNCF, qui avait refusé de reconnaître le caractère professionnel du suicide d’un de ses salariés, a été confirmée par la cour d’appel d’Amiens.

Le 21 mai 2018 au petit matin, Julien Pieraut, 27 ans, employé du centre technique SNCF Est Europe à Bobigny, a été délibérément heurté par un train sur un passage à niveau alors qu’il se rendait à son travail. La SNCF a soutenu n’avoir jamais entendu parler des difficultés psychologiques de Julien Pieraut dues à son activité professionnelle.

La SNCF “ne pouvait ignorer les difficultés de son salarié”

Julien Pieraut habitait dans l’Aisne, à environ 2h30 de route de son lieu de travail. Il a signalé à son employeur en 2015 des « soucis dus aux transports », puis a demandé une mutation en Picardie l’année suivante, rappelle la cour d’appel d’Amiens dans son arrêt rendu le 10 décembre. Au lieu de cela, la SNCF lui a proposé une nouvelle mission à la fin. de 2017, toujours en région parisienne, avec des horaires de travail majorés et l’exposant à un travail matinal sept jours sur sept.

Même si cette proposition a aggravé ses problèmes de déplacement, Julien Pieraut a finalement accepté ce nouveau poste, demandant en échange une augmentation et une aide dans sa recherche d’un logement plus proche de son travail, demandes restées sans réponse.

La SNCF “ne pouvait ignorer les difficultés de son salarié, qui l’en avait informé à plusieurs reprises”, ainsi que les risques psychosociaux que celles-ci pouvaient engendrer, selon la cour d’appel.

Les parents indemnisés 40 000 € chacun

Cela confirme en tous points un jugement de première instance rendu l’année dernière, qui avait accordé aux parents de Julien Pieraut une indemnisation de 40 000 euros chacun pour leur préjudice moral respectif. Le syndicat SUD-Rail a salué cette décision.

Des “procès retentissants” comme ceux sur les suicides en série à Télécom ou sur les accidents ferroviaires de Brétigny (2013) et du TGV-Est (2015) “interrogent le travail, ses conditions d’exécution et ses organisations”, a rappelé le syndicat dans une presse. communiqué publié mardi. De son côté, la SNCF n’a pas souhaité commenter auprès de l’AFP sa nouvelle condamnation en appel dans cette affaire.

 
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