“Je ne connais pas d’autre pression que celle des résultats« . Près de « Le Monde », Fabien Namias, directeur général de BFMTV l’assure : Rodolphe Saadé ne cherche pas à influencer la ligne éditoriale de la chaîne, figure de proue de la filiale CMA Média appartenant au milliardaire franco-libanais »Je discute avec Nicolas de Tavernost (le vice-président de CMA Média et PDG du groupe RMC-BFM, ndlr) des changements que j’opère, et nous construisons la ligne éditoriale avec Jean-Philippe Baille (le directeur général de l’information de RMC et BFM, ndlr). Le reste n’est que pure fantaisie.», dit-il.
La rédaction a dénoncé les interventions de ses proches
Une réponse claire puisqu’en octobre, des journalistes de la chaîne avaient dénoncé auprès de « Médiapart » l’intervention de proches de Rodolphe Saadé dans les choix éditoriaux. En interne, plusieurs membres de la rédaction ont affirmé que «la séparation entre fonctions éditoriales et commerciales ne semble plus respectée», ciblant notamment les interventions perçues comme invasives de la part de Nicolas de Tavernost. L’exemple cité concerne une enquête sur Rachida Dati diffusée dans la case « Ligne Rouge », et dont l’ancien patron de M6 aurait tenté de ralentir la diffusion.Je n’y étais absolument pas impliqué (…) BFM est une antenne totalement gratuite», s’est défendu le dirigeant.
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L’autre exemple donné par « Médiapart » concernait également Rachida Dati. La ministre démissionnaire avait été la cible de critiques de la part de l’éditorialiste de BFMTV, Christophe Barbier, qui avait évoqué en plateau ses démêlés judiciaires et ses liens avec l’Azerbaïdjan en plus de s’en prendre à son bilan, au moment où elle avait été retenue à son poste au Ministère de la Culture. Selon « Médiapart », Rachida Dati a immédiatement réagi et contacté Rodolphe Saadé pour lui faire part de son mécontentement, qui a transmis ses doléances à ses représentants au sein de la chaîne. Les propos du ministre sont ainsi parvenus à la direction éditoriale. “C’est une manière de faire pression et de nous inciter à ménager certaines personnalités politiques.», a estimé un journaliste de BFMTV.
Les critiques s’accumulent lorsqu’il est arrivé à la tête du groupe RMC BFM en mars dernier, Rodolphe Saadé a assuré aux élus du CSE de BFMTV qu’il n’était pas «interventionniste», ni opposé par principe à la création d’une charte éthique.