Ces cas n’impliquaient pas de patients atteints d’une maladie en phase terminale ; Les critiques de la loi affirment que les problèmes de santé mentale ont joué un rôle important dans la décision de choisir la mort. Bien que l’AMM pour les patients non en phase terminale soit légale depuis 2021, les critiques affirment que l’élargissement de l’éligibilité va trop loin.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
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L’année dernière, 15 343 personnes ont bénéficié du programme AMM, soit une augmentation de 15,8 % par rapport à l’année précédente. Parmi ceux qui ont participé au programme en 2023, 95,9 % des patients ont été confrontés à une mort naturelle « raisonnablement prévisible » – cas connus sous le nom de « Piste 1 ».
Les 622 patients restants relevaient du volet 2 : il s’agit de cas où une longue vie est possible, mais où le patient a choisi la mort en raison d’autres facteurs, qui peuvent inclure des problèmes de santé mentale.
Bien qu’il ne soit plus nécessaire d’être atteint d’une maladie en phase terminale pour bénéficier du programme, l’admissibilité reste limitée aux adultes atteints de ce que Santé Canada appelle une « maladie, affection ou handicap grave ou incurable ». qui sont confrontés à « un stade avancé de déclin irréversible de leurs capacités » et qui « connaissent des souffrances physiques ou psychologiques durables et intolérables qui ne peuvent être atténuées dans des conditions qu’ils jugent acceptables ».
Le Dr Sonu Gaind, professeur de psychiatrie à l’Université de Toronto, affirme que le système tel qu’il fonctionne actuellement est inquiétant.
«Cela est particulièrement préoccupant en ce qui concerne le cheminement vers l’AMM pour les personnes handicapées qui ne sont pas mourantes, car dans ce cheminement, la nature de la souffrance est parallèle aux marqueurs traditionnels du suicide», a-t-il expliqué à CTV News lors d’une entrevue samedi. “Cela inclut des choses comme le sentiment d’être un fardeau et un fort sentiment de solitude.”
Le rapport de StatCan révèle que parmi les 622 cas d’AMM où la mort naturelle n’était pas « raisonnablement prévisible », 47 % des personnes souffraient d’isolement ou de solitude et 49 % se considéraient comme un fardeau pour leur famille, leurs amis et ceux qui prenaient soin d’elles.
« La seule raison pour laquelle ces personnes sont décédées l’année dernière, c’est parce qu’elles bénéficiaient de l’AMM », a ajouté M. Gaind. « Nous parlons ici de personnes qui, dans certains cas, avaient plus de dix ans à vivre. Cela devrait nous alerter.
Les critiques des lois actuelles sur l’aide médicale à mourir soutiennent que les personnes handicapées ont besoin d’un meilleur soutien et de meilleures ressources, au lieu de leur offrir la possibilité de mourir médicalement. En septembre, une coalition de groupes de défense des droits des personnes handicapées a déposé une contestation fondée sur la Charte en Ontario concernant un article de la loi canadienne sur l’aide médicale à mourir.
« C’est discriminatoire parce que lorsque d’autres personnes expriment de la solitude, une perte de dignité ou un désir de mourir, nous répondons généralement par du soutien ou de la prévention – mais avec les personnes handicapées, nous répondons par une offre d’AMM », a lancé Isabel Grant, professeur de droit à l’Université de Toronto. Université de la Colombie-Britannique, lors d’une entrevue avec CTV News samedi.
Les critiques soutiennent que l’AMM devrait être réservée exclusivement aux patients de la voie 1 et que les personnes handicapées ou malades sont capables de vivre de nombreuses années.
« Dans ces situations, je ne pense pas que nous tuions sous des prétextes honnêtes ; Ce sont de faux prétextes », a déclaré M. Gaind. « Nous prétendons donner la mort à la maladie, alors qu’en réalité les dispositions relatives à l’aide médicale à mourir sont alimentées par des souffrances très différentes. »
Mais les défenseurs des lois actuelles sur l’aide médicale à mourir affirment que le renforcement des restrictions créera des obstacles supplémentaires pour les personnes qui envisagent l’aide médicale à mourir.
“Ce sont des gens qui souffrent de façon intolérable, qui souffrent d’une maladie grave et irrémédiable et qui pensent à la fin de leur vie”, a déclaré jeudi Helen Long, de Dying with Dignity Canada, à CTV News. « Nous ne voulons pas ériger d’obstacles supplémentaires ni rendre le processus plus difficile qu’il ne devrait l’être pour eux, tout en maintenant les nombreuses garanties très adéquates qui sont en place.
Plus tôt cette année, le gouvernement libéral a choisi de retarder pour la troisième fois l’expansion prévue de l’aide médicale à mourir pour inclure les personnes dont le seul problème de santé est une maladie mentale jusqu’en mars 2027. Dans le cadre du système actuel, l’admissibilité à l’aide médicale à mourir la mort n’est accordée que dans les cas impliquant une maladie physique sous-jacente.
Depuis la légalisation de l’aide médicale à mourir en 2016, le Canada comptera 28 584 bénéficiaires de cette aide à la fin de 2023.