C’est une première. A Dès lundi, il sera possible de relier directement Paris à Berlin en train à grande vitesse. Un pari pour ce voyage de huit heures qui va dans le sens d’une Europe ferroviaire plus intégrée.
Un premier train quittera la gare de l’Est, à Paris, à 9h55, en présence de Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF et d’Anja Shöllman, directrice de production à la Deutsche Bahn. Arrivée prévue à Berlin à 18h03, après un peu plus de huit heures de voyage. En sens inverse, un train inaugural quittera Berlin lundi à 11h54. Il arrivera à Paris à 19h54.
“Je dis aux cheminots : restez du côté des Français” (Jean-Pierre Farandou, président du groupe SNCF)
SNCF Voyageurs et Deutsche Bahn ont annoncé cette nouvelle liaison en septembre, avec un train par jour dans chaque sens et un prix d’entrée de 59,99 euros en deuxième classe, et de 69,99 euros en première classe. Cette nouvelle ligne couvrira quelque 1 000 kilomètres séparant les deux capitales, avec des vitesses avoisinant les 260 km/h sur le réseau allemand, contre 320 km/h en France.
Une première
« Pour la première fois dans l’histoire ferroviaire entre les deux pays », les deux capitales Paris et Berlin » sera directement relié de centre-ville à centre-ville, à grande vitesse », souligne la SNCF. ” Cette nouvelle liaison Paris-Berlin (…) reliera également pour la première fois à grande vitesse la ville européenne de Strasbourg et la capitale fédérale allemande. », ajoute l’entreprise.
La SNCF et la Deutsche Bahn tentent le trajet de jour Paris-Berlin en huit heures
Côté allemand, il desservira également les gares de Francfort et Karlsruhe. La connexion sera assurée par des ICE, des trains à grande vitesse allemands, et non par des TGV français. Les deux opérateurs ferroviaires insistent sur l’argument écologique, soulignant qu’un trajet en train Paris-Berlin émet 2kg de CO2 par passager, contre 200 kg pour un trajet en avion.
Attirer les adeptes du « slow travel »
Cette nouvelle ligne a été annoncée fin septembre, le premier jour du salon ferroviaire Innotrans. Interrogé sur la durée du voyage, comparée aux moins de deux heures d’avion, Alain Krakovitch, directeur de l’activité TGV-Intercités chez SNCF Voyageurs, s’est montré confiant. Il avait mis en avant la demande de passages pour des « voyages lents », plus écologiques. Selon les calculs des deux compagnies ferroviaires, cette nouvelle ligne émettra 2 kg de CO2 par passager, contre 200 kg pour l’avion.
« La civilisation de l’individu écologique est en train de naître » (Jean Viard, sociologue)
Par ailleurs, cette ligne entre une grande ville française et allemande n’est pas la seule. En effet, la SNCF et la Deutsche Bahn opèrent déjà quatre vols Marseille-Francfort par jour, pour un trajet de 9 heures. Par ailleurs, cette liaison diurne ne remet pas en cause le train de nuit relancé entre les deux capitales en décembre 2023.
Les clients professionnels également ciblés
Interviewé fin septembre par La Tribune sur la nature du trafic attendu sur ce Paris-Berlin, le patron de TGV-Intercités a assuré qu’il ira au-delà des seuls passagers loisirs : « Si nous étions en 2019, j’aurais répondu que nous n’attendions que du trafic de loisirs, mais les choses ont changé depuis. Nous parvenons à remplir des voyages de plus de six heures avec des passagers affaires. Nous sommes convaincus que nous saurons séduire au-delà du seul segment des loisirs ». Et ce, même si le - de trajet représente l’équivalent d’une journée de travail.
Trains, écoles, théâtres : ces projets sacrifiés au nom du budget
La SNCF entend ainsi poursuivre son développement européen. Selon Alain Krakovitch, elle a transporté cet été pas moins de 20 % de sa clientèle sur des lignes transfrontalières ou hors frontières françaises, soit directement, soit avec ses filiales Eurostar et Ouigo Espagne.
(Avec l’AFP)