La Chaux-de-Fonds qui pleure, un peu, beaucoup

Publié le 15 décembre 2024 à 08h17. / Modifié le 15 décembre 2024 à 08h20.

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« C’est un désastre ! J’ai rarement vu cela. La situation est difficile pour l’ensemble de notre industrie et les sous-traitants vont en souffrir. » Cette citation restera anonyme, le gérant qui en est l’auteur ne souhaite pas apparaître au grand jour. Son usine, basée près de La Chaux-de-Fonds, comptant plusieurs centaines de salariés, est un centre névralgique pour de nombreux fournisseurs de la région. Sur les crêtes du Jura, les entreprises sont souvent interdépendantes et, malheureusement pour l’écosystème, les nouvelles données par cet entrepreneur ne sont pas bonnes : « L’activation des mesures de réduction du - de travail (RHT) est prévue à partir de janvier et nous nous accrochons à l’espoir que cela recommencera au deuxième semestre. La Chaux-de-Fonds, perle du patrimoine immatériel horloger, possible Capitale culturelle suisse 2027, s’apprête à traverser un long hiver les pieds dans l’eau. Pour certains, le bain sera glacial.

Pour l’instant, aucune vague de dépôts de bilan à annoncer. Mais des rumeurs courent dans toutes les rues labellisées UNESCO. Une telle marque horlogère indépendante aurait mis tous ses salariés au chômage, ne passerait plus de commandes auprès de ses sous-traitants et serait au bord de la faillite. Un fabricant au chômage appelait ses employés juste pour se montrer et les laissait regarder Netflix toute la journée. Une autre usine d’un grand groupe attendrait les vacances de Noël pour annoncer une restructuration, avec la relocalisation de son personnel sur d’autres sites. Les vacances de cette autre entreprise ont été « prolongées » de deux semaines vers la fin de l’année.