A partir du 1er janvier 2025, de nouvelles normes entreront en vigueur pour limiter les émissions de CO2. LLes constructeurs automobiles européens multiplient les avertissements. Le patron de Renault demande plus à l’Europe » flexibilité » afin d’éviter des conséquences financières majeures pour le secteur.
Luca de Meo veut négocier les normes CO2
Luca de Meo, PDG de Renault et président de l’ACEA (l’association des constructeurs automobiles européens), a de nouveau exprimé ses inquiétudes concernant les nouvelles normes CO2. Lors d’une conférence de presse tenue à Bruxelles il y a quelques jours, il a déclaré que la situation est « très urgent « . Selon lui, si aucune flexibilité n’est accordée, les marques devront prévoir des milliards d’euros pour anticiper d’éventuelles amendes.
Des fonds qui, souligne-t-il, n’ont pas pu être investis dans l’innovation et la transition énergétique. “ Personne ne nie la nécessité de la décarbonisation », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’il faut que « c’est faisable « . L’industrie automobile, qui respectait jusqu’à présent les normes CAFE (Consommation moyenne de carburant de l’entreprise), se prépare à faire face à des règles plus strictes à partir du 1er janvier 2025.
L’industrie est confrontée à d’importants défis économiques
A cette date, les émissions moyennes autorisées par voiture vendue en Europe vont encore baisser. Une évolution qui oblige les constructeurs à accélérer la vente de véhicules électriques. Plusieurs pays européens, dont la France, réclament un assouplissement du calendrier. Les industriels mettent en avant les défis économiques actuels, marqués par une baisse du pouvoir d’achat des ménages européens.
Dans ce contexte, la transition vers les véhicules électriques » ça reste compliqué » selon Luca de Meo. Il précise que l’industrie automobile traverse une « phase très délicate “, mais ce n’est pas le cas “ une raison de douter de sa capacité à rebondir « . Il a notamment nuancé ses propos en expliquant que « nous avons traversé des guerres, des crises financières et énergétiques. Nos marques ont la résilience nécessaire ».
Malgré les appels à l’aide de l’industrie et des États, la Commission européenne réfute toute idée de report des objectifs 2025. Parler d’un changement de position sur ce sujet est vraiment prématuré », a déclaré il y a quelques jours un porte-parole de l’institution. Le sujet pourrait être « évalué en fin d’année ». « Nous verrons combien de voitures ont été vendues et quelles sont les émissions »a-t-il précisé.
Mais tous les constructeurs ne sont pas alignés
Mais toutes les marques n’ont pas le même message. Stellantis estime par exemple être en mesure de respecter les normes CO2 pour 2025. Doug Ostermann, directeur financier du groupe automobile, a récemment déclaré que « les ventes de véhicules électriques dépassent le niveau minimum requis l’année prochaine pour se conformer aux objectifs plus stricts d’émissions de CO2 de l’Union européenne ».
Même chose du côté de BMW. Oliver Zipse, le patron de la marque allemande, juge « inutile » de reporter les normes. Interrogé par nos confrères de Figaroil a déclaré que les constructeurs européens étaient « capable d’atteindre ces objectifs « . Il a rappelé que la réduction des émissions de CO2 « ne concerne pas que la mobilité électrique « . L’hybridation peut aussi permettre d’atteindre les objectifs fixés par l’Union.
Une équation complexe entre économies et décarbonation
La situation met en évidence un dilemme majeur pour l’industrie : comment concilier les objectifs climatiques ambitieux de l’Union européenne avec la réalité économique d’un marché automobile en transformation rapide ? La transition vers les voitures électriques, bien qu’essentielle, représente un investissement colossal pour les marques, notamment pour rendre plus accessibles les véhicules à batterie.
Luca de Meo précise qu’il ne remet pas en cause l’échéance 2035 et la fin de l’énergie thermique en Europe. Il a également dit que « ce n’est pas le moment d’en discuter ». Le sujet porte sur 2025. Mais nous sommes à la mi-décembre et il ne reste que quelques jours à l’ACEA pour négocier avec les autorités européennes. Le dialogue semble mal engagé. Les marques européennes devront faire preuve de résilience.
Le reste de votre contenu après cette annonce
Le reste de votre contenu après cette annonce