La circulation dans les rues de Québec est pire qu’avant la pandémie

La circulation dans les rues de Québec est pire qu’avant la pandémie
La circulation dans les rues de Québec est pire qu’avant la pandémie

La congestion sur le réseau de Québec est pire qu’avant la pandémie et il est difficile d’y échapper avec des hausses moyennes de 15 % à tout moment de la journée et même de près de 30 % très tôt le matin.

« La situation se dégrade », constate le directeur du Service des transports et de la mobilité intelligente (TMI) de la Ville, Marc des Rivières. « La fréquence et la durée des épisodes de congestion augmentent. Pendant la pandémie, on a eu un revers, mais aujourd’hui, on voit bien que les habitudes qui existaient sont revenues et on a même une augmentation des déplacements motorisés sur le réseau, ce qui se traduit par plus de congestion.

Les plus récentes analyses de la circulation sur les artères du réseau de Québec, obtenues par La Revuesont cohérents avec la situation qui prévaut sur le réseau autoroutier du ministère des Transports : le répit face à la pandémie appartient bel et bien au passé dans la capitale nationale.

Huit carrefours

En analysant les débits à huit carrefours « stratégiques et représentatifs » pour la fluidité du réseau, le TMI constate que le débit moyen a augmenté de 15 % par rapport à 2019, l’année précédant la pandémie.

Le matin, tout le monde a la même « bonne » idée, partir plus tôt. Cela se traduit par une augmentation de 29% du trafic entre 6h et 7h du matin.

Cette situation se répercute quotidiennement. «C’est assez achalandé tout le - avec une légère augmentation le vendredi», précise M. des Rivières. « Nous venons de démystifier un mythe selon lequel le mercredi serait le plus grand jour de la semaine. La vérité est que le plus grand jour est le vendredi.

Impossible d’ajouter des chaînes

« Dans un environnement comme le Québec, il est presque impossible d’ajouter des voies de circulation, rappelle-t-il. Il n’y a pas de solution magique : on ne mettra pas de deuxième étage sur le boulevard Robert-Bourassa, sur Dorchester ou sur la Grande Allée.

Et la situation s’annonce pire dans les années à venir en raison de l’augmentation attendue de la population et du nombre de véhicules immatriculés.

Le gestionnaire d’artères, qui permet d’intervenir en - réel pour prolonger ou raccourcir la durée des feux tricolores, a certainement aidé. Il n’a pas chômé ces derniers mois : les interventions ont bondi, passant de 15 000 en 2023 à 21 000 cette année. Mais cela a ses limites, et peut améliorer la fluidité de 10 à 15 % au maximum, constate Marc des Rivières.

Les solutions passent par d’autres modes, dont le tramway, assure la Ville

La congestion routière ne fera qu’empirer si l’on n’accorde pas plus d’importance aux autres modes de déplacement, dont le tramway, prévient la Ville de Québec.

« Si les transports publics, le vélo et la marche ne deviennent pas plus importants, la situation que nous vivons se détériorera progressivement de jour en jour. Les gens doivent adapter leur mode [de transport] au besoin », précise le directeur du Service de transport et de mobilité intelligente (TMI) de la Ville de Québec, Marc des Rivières.

“C’est un plaidoyer pour un bon réseau structurant”, ajoute-t-il. Le tramway est l’épine dorsale, mais il y a d’autres éléments que nous devons également y relier. » Notamment un couloir dans l’axe Robert-Bourassa, cite-t-il.

Illustration du projet de tramway de Québec

Illustration fournie par ALSTOM

Marie-Soleil Gagné, directrice générale de l’organisme pro-transport public Accès transports viables, est du même avis. «À l’origine, le tramway devait entrer en service en 2026. Si tel était le cas, nous n’aurions pas cette conversation aujourd’hui. On saurait qu’il existe une solution pour lutter contre la traite au Québec», souligne-t-elle.

Trafic induit

Elle rappelle que la congestion a un coût environnemental, mais aussi économique, et elle réitère la notion scientifiquement prouvée de « trafic induit », qui établit que plus on ajoute de voies routières, plus on augmente le trafic.

Cette notion s’applique également à d’autres modes de transports, comme le vélo et les transports en commun, souligne M.moi Gagné. De meilleures pistes cyclables ou des transports en commun améliorés incitent les gens à les utiliser davantage, ce qui laisse plus de place aux automobiles sur la route.

Options de mobilité

Pour CAA-Québec, « l’augmentation de la circulation au-delà des niveaux d’avant la pandémie n’est pas une surprise ». Son porte-parole, Simon Bourassa, affirme que « la Ville de Québec doit offrir des options de mobilité accessibles aux citoyens dans tous les secteurs de la ville afin de réduire la congestion routière ».

L’association, qui représente les automobilistes, souligne également l’importance d’entretenir et de développer le réseau routier, qui « doit évoluer au même rythme que le développement résidentiel, ce qui n’est pas toujours le cas ». Elle invite également le gouvernement à « poursuivre les investissements nécessaires » en ce sens.

Flux de trafic

Variation journalière en 2024, par rapport à 2019
  • Lundi : +16,7%
  • Mardi : +20%
  • Mercredi : +14,4%
  • Jeudi : +11,9%
  • Vendredi : +13,8%
  • Moyenne : +15,3%

Source : Québec

Evolution horaire en 2024, par rapport à 2019
  • De 6h à 7h : +28,7%
  • De 7h à 10h : +7,5%
  • De 11h à 14h : +11,2%
  • De 15h à 18h : +10,9%

Source : Québec

Carrefours patrouillés
  • Charest / Cyrille-Duquet
  • D’Estimauville / Sainte-Anne
  • Lebourgneuf / Pierre-Bertrand
  • Lebourgneuf / Robert-Bourassa
  • L’Ormière / Chauveau
  • Quai Saint-André / Dalhousie
  • Sainte-Foy / Neree-Tremblay
  • Sainte-Foy / Séminaire

Selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec, la population passera de 762 707 personnes en 2021 à 990 637 personnes en 2051, soit une augmentation de 7 500 personnes par année dans la capitale nationale.

Selon les chiffres fournis par la Société d’assurance automobile du Québec, le nombre de véhicules de tourisme (voitures ou camions légers) immatriculés par les particuliers dans la capitale nationale est en augmentation constante depuis 10 ans. Il est passé de 400 208 en 2012 à 443 129 en 2022 et 450 315 en 2023.

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