Le ministre de l’Environnement, à nos dépens, nous invite à parler d’absurdités : une aire protégée non protégée.
Pour ce faire, il a mandaté le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement (RNCREQ) pour organiser une conférence à Québec, sans aucune possibilité de participation à distance pour les organismes qui résident, comme nous, à plus de 800 km. Une équité pour le moins discutable.
Tout d’abord : une zone protégée. Mais contre quelle menace ? La menace des machines forestières dans le Nord, la menace des mines à ciel ouvert, la menace des barrages hydroélectriques et des parcs éoliens, la menace des coupes à blanc, etc.
Jusqu’à présent, les aires protégées, difficiles à établir, doivent, entre autres, préserver le caractère naturel de l’écosystème et les services écologiques qu’elles nous rendent.
Aujourd’hui, nous voulons protéger 30 % du territoire d’ici cinq ou six ans, comme nous l’avons déclaré lors de la grand-messe de la COP15 en décembre 2022 à Montréal. Un représentant à 30% de chacune des 13 provinces écologiques du Québec.
Petits arbres
Ici, en Abitibi, il ne reste presque plus de forêt naturelle intacte. Un seul en effet, non loin de Louvicourt. Et n’en parlons pas trop… Que reste-t-il ailleurs ? Des petits arbres, disséminés dans le nord, qui coûtent toujours de plus en plus cher à ramasser. Des caribous emprisonnés à vie dans un camp de concentration et qui mourront dans une forêt certifiée FSC.
Pour mystifier la population, nous allons créer des zones protégées d’utilisation durable. APUD. Nous nous rapprocherons des zones protégées prévues, nous créerons des zones protégées entourées d’une zone tampon. Et surtout, on va s’amuser un peu. Et quand le monde dort, eh bien, nous allons brûler davantage. Nous connaissons l’histoire.
Le ministère de l’Environnement nous dit qu’il exigera des entreprises qu’elles fassent : « …une foresterie adaptée aux objectifs de conservation et soumise à des pratiques exemplaires » ? Mais nous appelons cela du développement durable ! N’est-ce pas leur mandat, actuellement, de le faire dans le reste de nos forêts?
« Ensuite, nous les comptabiliserons, ces zones tampons, comme étant protégées. “Cela nous aidera à obtenir une protection de 30 %.” Il faudra dire au monde entier en 2030 : « Voici une aire protégée non protégée au Québec ». APUD de bon sens.
Chien de garde?
L’Action boréale S’OPPOSE que la partie d’usage durable (tampon) qui entoure le noyau de conservation d’un APUD soit inscrite au registre des aires protégées, dans le but d’obtenir la protection de 30 % du Québec.
Lors de la création du ministère de l’Environnement, en 1979, son premier titulaire, Marcel Léger, le qualifiait de « gardien de notre patrimoine ».
Avec Benoit Charette, le ministère est devenu « le chien de traîneau des extractivistes ». Que fait-il là ?
Action boréale
Henri Jacob, président
Richard Desjardins, vice-président