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Des enjeux économiques pour l’entreprise et les salariés

Des enjeux économiques pour l’entreprise et les salariés
Des enjeux économiques pour l’entreprise et les salariés

Quels sont les principaux enseignements de votre rapport économique ?

La situation macroéconomique se dégrade

Plusieurs éléments démontrent que le contexte économique n’est actuellement pas favorable aux entreprises.

  • À l’échelle mondiale, les tensions géopolitiques et commerciales accrues entre les États-Unis et la Chine, qui, quel que soit le vainqueur des élections américaines, ne s’atténueront probablement pas à l’avenir, conduisent à une distorsion des relations commerciales entre l’Europe et la . En effet, les mesures américaines de restrictions commerciales envers la Chine accentuent la forte augmentation de la part des produits chinois dans les importations de l’UE (passant de 18,9% en 2018 à 21,4% au S2 2023), déstabilisant certains secteurs, notamment ceux liés à la transition énergétique et à la transition énergétique. l’industrie automobile, qui souffre de la concurrence déloyale de la Chine.
  • Dans la zone euro, la situation devient préoccupante pour l’Allemagne et son industrie, mais l’activité résiste dans les pays du sud de l’Europe, comme l’Espagne ou l’Italie. Dans ce contexte, les entreprises européennes devront évoluer à contre-courant, si possible en se dirigeant vers les marchés expansifs du sud de l’Europe pour limiter les effets de la baisse de la demande des autres pays européens.
  • La légère et récente hausse du pouvoir d’achat ne compense pas les pertes historiques subies par les salariés depuis 2021

    En France, la situation n’est guère plus encourageante. La consommation peine à redémarrer. Les volumes de nourriture consommés n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant la pandémie et continuent de baisser. En effet, la légère et récente hausse du pouvoir d’achat ne compense pas les pertes historiques subies par les salariés depuis 2021, ce qui freine le retour de la consommation. Par ailleurs, le taux d’épargne des ménages reste à un niveau très élevé (17,9% en 2024, contre 14,6% en 2019), notamment le taux d’épargne financière (actions, OPCVM, obligations, assurance-vie, etc.). ), qui dépasse de quatre points son niveau structurel. Cette préférence pour l’épargne s’explique par l’incertitude, par les craintes de hausses d’impôts, mais aussi par un calcul rationnel lié à la hausse des taux et aux meilleurs rendements associés. Ce recours à l’épargne devrait perdurer selon la Banque de France, malgré la baisse des taux, retardant ainsi l’accélération attendue de la consommation.

Dans ce contexte, les carnets de commandes des entreprises se remplissent de moins en moins vite et leurs marges diminuent. Malgré la baisse des taux, l’investissement des entreprises diminue et les faillites se multiplient, notamment dans les grandes entreprises, où l’impact économique et social est plus élevé que dans les petites entreprises (emplois directs et indirects, capital économique et immatériel). Enfin, la situation macroéconomique se détériore.

Quels sont les impacts sur le marché du travail ?

Sur le marché du travail, en retard sur le déclin de l’activité économique, le taux de chômage a légèrement augmenté. En effet, après avoir atteint un niveau historiquement bas (7,1% en 2022), il est remonté à 7,5% fin 2023. Il se situe autour de 7,3% mi-2024.

Selon la Banque de France, ce taux devrait continuer d’augmenter en 2025, à 7,6 %, parallèlement à l’apaisement des difficultés de recrutement. Mais ces prévisions ayant été faites avant le vote du budget, nous pensons que, s’il est voté tel quel, la hausse du chômage en 2025 sera supérieure à celle estimée par la Banque de France.

Après un ralentissement des créations d’emplois en 2024, l’emploi devrait diminuer en 2025. Comment analysez-vous cette baisse ?

En effet, depuis trois ans, la création d’emplois ralentit. Après 113 000 créations nettes d’emplois en 2024, la Banque de France table sur des destructions nettes de -13 000 emplois en 2025.

Cependant, lorsque l’emploi diminue et que le chômage augmente, les organisations syndicales des entreprises disposent de moins d’éléments macroéconomiques sur lesquels s’appuyer pour réclamer des augmentations de salaires (relâchement des tensions sur l’emploi et difficultés de recrutement, etc.). Cela limite leur marge de manœuvre.

Pourquoi la récente hausse du pouvoir d’achat ne compense-t-elle pas les pertes subies par les salariés entre 2021 et 2023 ?

Une baisse de l’inflation ne signifie pas une baisse des prix

De 2019 à mi-2024, en moyenne, le pouvoir d’achat des salariés du secteur privé a diminué de quatre points de pourcentage. Si l’on regarde 25 ans en arrière, il s’agit d’une baisse historique du pouvoir d’achat. Depuis le début de l’année 2024, la croissance des salaires dépasse légèrement celle des prix, ce qui ramène le pouvoir d’achat des salariés en territoire positif, mais reste insuffisante pour compenser les pertes passées et relancer la consommation. En effet, si l’inflation est actuellement à 1,2% sur un an, le niveau des prix ne cesse d’augmenter depuis 2021.

Mais c’est aussi le niveau des prix qui détermine le pouvoir d’achat. La baisse de l’inflation ne signifie pas que les prix baissent : ils augmentent, mais à un rythme plus lent. En fin de compte, tant que les prix n’ont pas baissé, que les salaires n’ont pas augmenté de manière significative et que la confiance n’est pas revenue, la consommation ne peut pas réellement redémarrer.

Toutefois, cette augmentation significative des salaires n’est pas attendue à court terme. Les entreprises sont confrontées à une situation économique morose, qui fragilise leur santé économique et réduit leurs marges de manœuvre pour augmenter les salaires. Ainsi, même si l’inflation baisse, la fenêtre d’opportunité pour rééquilibrer le partage de la valeur ajoutée en faveur des salariés se referme.

Cependant, après un pouvoir d’achat négatif au cours des trois dernières années, les attentes sociales sont élevées. Une façon pour les entreprises de réagir sans freiner leur développement serait de réduire la part de la valeur ajoutée qui revient aux actionnaires, qui est à un niveau élevé depuis dix ans.

Rapport économique du Groupe Alpha

 
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