Une compagnie minière américaine prépare un projet d’agrandissement d’un demi-milliard de dollars pour prolonger la vie d’un gisement aurifère en Abitibi-Témiscamingue. Seul bémol, l’exploitant de la mine Casa Berardi devra probablement se résigner à faire un léger pas en arrière avant de rebondir.
Publié à 00:31
Mise à jour à 7h00
Hecla Mining a donné un aperçu de ses ambitions pour son complexe situé à une centaine de kilomètres au nord de La Sarre, sur le territoire d’Eeyou Istchee Baie-James, dans un avis de projet récemment envoyé au gouvernement du Québec.
L’entreprise souhaite essentiellement exploiter deux nouvelles mines à ciel ouvert, tout en réduisant progressivement ses activités d’exploitation souterraine. Elles devraient avoir des superficies respectives de 68 et 60 hectares, soit 136 et 120 terrains de football.
« Il y a des revenus intéressants à en tirer », explique en entrevue Christophe McLean, vice-président et chef de la direction financière d’Hecla Québec. « À terme, l’expansion devrait générer 1 million d’onces d’or. »
Les puits prévus devraient être exploités entre 2028 et 2037, ce qui devrait représenter un investissement d’environ 500 millions de dollars, que la société minière devrait financer elle-même, souligne M. McLean. Les premières pelletées de terre ne sont toutefois pas près de commencer.
Ce projet pourrait être soumis à la procédure du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), qui prévoit des consultations auxquelles le public peut participer. Le promoteur travaille actuellement à mettre la table pour la réalisation de son étude d’impact.
L’an dernier, la mine a produit 90 363 onces d’or. À titre comparatif, la production du métal jaune était estimée à près de 604 000 onces au complexe Canadian Malartic, situé à l’ouest de Val-d’Or, en 2023.
« Casa Berardi est un gisement de taille moyenne. C’est une mine qui a toujours su se réinventer. L’expansion à ciel ouvert est une sorte d’évolution naturelle », explique Éric Lemieux, analyste minier chez EBL Consultant.
Décisions à venir
Selon McLean, le complexe minier emploie environ 475 personnes. L’effectif a diminué d’environ 100 personnes ces dernières années, à mesure que la mine réduit progressivement ses activités souterraines, moins rentables.
Près de la moitié de la main-d’œuvre travaille actuellement sous terre, ajoute-t-il. Hecla réévaluera ce segment après cette année. Il y a donc une certaine incertitude à venir, car il faudra encore quelques années avant de procéder à la construction des nouvelles fosses.
Plus de 85 % de nos employés habitent dans la région. Nous sommes ici depuis longtemps. Nous sommes convaincus que les gens reviendront lorsque les postes seront affichés pour les deux nouvelles fosses. Le défi sera de garder nos gens pour que nous puissions reprendre les activités.
Christophe McLean, vice-président et chef de la direction financière chez Hecla Québec
L’agrandissement de la mine Casa Berardi survient au moment où le prix du métal précieux a augmenté d’environ 13 % depuis le début de l’année. L’once d’or se négocie autour de 2 340 $ US. Le climat économique est favorable, mais Hecla avait préparé son projet en fonction d’un prix beaucoup plus bas, précise son directeur québécois.
« Nous avions déposé un rapport technique pour l’ensemble de la mine et nous l’avions préparé à un prix de 1 600 $ US l’once », a-t-il déclaré.
Les producteurs d’or n’ont pas échappé aux poussées inflationnistes survenues pendant la pandémie de COVID-19, qui ont fait grimper leurs coûts d’exploitation, souligne Éric Lemieux. Selon l’analyste, la situation s’est stabilisée.
« Il y a donc une belle opportunité pour les dépôts en activité d’augmenter leurs marges bénéficiaires », dit-il. « Les choses se stabilisent en termes d’inflation. »
Apprendre encore plus
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- 1988
- Année de mise en service de la mine
Source : Association minière du Québec
- 4
- Nombre de propriétaires du gisement. Hecla en est propriétaire depuis 2013.
Source : LA PRESSE
