Comportement « anticoncurrentiel » | Le Bureau de la concurrence poursuit Google pour ses pratiques publicitaires

Comportement « anticoncurrentiel » | Le Bureau de la concurrence poursuit Google pour ses pratiques publicitaires
Comportement « anticoncurrentiel » | Le Bureau de la concurrence poursuit Google pour ses pratiques publicitaires

Après l’Europe et les États-Unis, c’est au tour du Canada de poursuivre Google pour son comportement jugé « anticoncurrentiel » dans le domaine de la publicité en ligne. Le Bureau de la concurrence a annoncé jeudi soir qu’il intenterait une action en justice en déposant une demande auprès du Tribunal de la concurrence « à la suite d’une enquête approfondie ».


Publié à 16h18

Mis à jour à 16h48

Le cœur des accusations concerne les publicités affichées aux internautes lorsqu’ils visitent des sites Internet. Ces annonces sont envoyées via un système d’enchères automatisées largement dominé par Google. Or, selon l’enquête du Bureau de la concurrence, Google « a abusé de sa position dominante en adoptant des comportements visant à garantir le maintien et la consolidation de sa puissance commerciale ».

“Le comportement de Google contraint les acteurs du marché à utiliser ses propres outils technologiques publicitaires, empêche ses concurrents de rivaliser sur les mérites de leurs offres et fausse le processus concurrentiel”, indique le communiqué. du Bureau de la concurrence.

Ventes à perte

Google est plus particulièrement critiqué pour avoir lié ses différents outils publicitaires pour assurer sa domination. On estime aussi que le géant des moteurs de recherche a profité de cette suprématie pour « fausser la dynamique des enchères » en privilégiant notamment ses propres outils. “Dans certaines circonstances”, Google est accusé d’avoir vendu à perte des stocks publicitaires “pour désavantager ses concurrents”. Enfin, Google est accusé d’avoir dicté ses conditions à ses clients qui souhaitaient réaliser des transactions avec des outils publicitaires concurrents.

Le Bureau estime que Google, en adoptant ce comportement anticoncurrentiel, a pu consolider sa position dominante, empêcher ses concurrents de rivaliser, freiner l’innovation, gonfler les coûts publicitaires et réduire les revenus des éditeurs.

Extrait du communiqué du Bureau de la concurrence

Le Bureau de la concurrence demande dans un premier temps au Tribunal d’ordonner à Google de vendre deux de ses outils technologiques publicitaires. Nous souhaitons également qu’il condamne le géant américain à payer une amende d’un montant indéterminé, et lui interdise de se livrer à des pratiques anticoncurrentielles.

Dans un email envoyé à La presseGoogle a défendu ses outils publicitaires, qui « aident les sites Web et les applications à financer leur contenu et permettent aux entreprises de toutes tailles d’atteindre efficacement de nouveaux clients ».

“Google reste déterminé à créer de la valeur pour nos partenaires éditeurs et annonceurs dans ce secteur hautement concurrentiel”, a déclaré Dan Taylor, vice-président de la publicité mondiale chez Google. La plainte de la BCC ignore la concurrence intense où acheteurs et vendeurs d’espaces publicitaires n’ont que l’embarras du choix et nous sommes prêts à plaider notre cause devant les tribunaux. »

Décision en attente

Le Canada est loin d’être le premier pays à s’en prendre aux pratiques publicitaires de Google. En 2019, l’Union européenne a imposé une amende de 1,49 milliard d’euros (2,2 milliards de dollars canadiens) pour ses activités de publicité en ligne. Après cinq ans d’appel, la Cour de justice de l’UE a annulé cette décision en septembre 2024.

Aux Etats-Unis, un juge de Washington a reconnu en août dernier Google coupable de pratiques anticoncurrentielles concernant son moteur de recherche. Le gouvernement américain a demandé en novembre dernier à la justice que Google se départisse de son navigateur Chrome.

Un deuxième procès concernant ses pratiques publicitaires a été ouvert en septembre dernier devant le tribunal fédéral de Virginie. Elle a été achevée fin novembre. La décision du juge est attendue dans les prochaines semaines.

Selon le site Violation Tracker Global, Google et Alphabet ont été condamnés à 57 amendes depuis 2011, 20 fois pour pratiques anticoncurrentielles, 19 fois en lien avec la confidentialité des données.

Apprendre encore plus

  • 307,4 milliards
    Revenus d’Alphabet, la maison mère de Google, en 2023. Au total, 78 % proviennent de la publicité.

    Rapport financier Alphabet 2023

 
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