Le premier micro-ordinateur circulaire au monde est belge et fabriqué à Braine-le-Château

Une première mondiale

La particularité des micro-ordinateurs, aussi appelés ordinateurs embarqués, développés par Citronics ? Ils sont “circulaire”c’est à dire fabriqué à partir de cartes mères récupérées sur d’anciens téléphones portables.

– ©ÉdA Mathieu Golinvaux

« Nous collectons les smartphones en quantités industrielles. On extrait ensuite la carte mère, que l’on reprogramme avant de l’assembler sur un autre moduleexplique le fondateur de la start-up. Sinon, ces cartes mères sont détruites. Ici, ils sont réintégrés à d’autres composants pour fabriquer des micro-ordinateurs. Et c’est une première mondiale.

Le jeune chef d’entreprise, ingénieur électronicien de formation, ne cache pas un certain étonnement d’être le premier sur le marché mondial : « Pourquoi personne n’a-t-il pensé à faire cela avant, à réutiliser ces composants ? Je me demandais depuis le début… Culturellement, nous ne réutilisons pas de composants dans le monde de l’électronique. Certains pensent que cela coûte trop cher. Mais depuis le Covid, et avec le blocage du canal de Suez, les pirates en mer Rouge, etc., l’approvisionnement n’est plus assuré.»

C’est l’un des grands points forts de Citronics : « Toute la chaîne de valeur se situe en Europe, du développement des prototypes à la production industrielle. Il n’y a donc aucun risque en termes d’approvisionnement.

Ces ordinateurs embarqués sont utilisés dans de nombreux domaines, de l’éducation et de la recherche à l’optimisation énergétique. « Nous travaillons déjà avec la société Karno, spécialisée dans les réseaux de chaleur. Dans le secteur des télécoms, nous entamons une collaboration avec Deutsche Telekom”annonce Jean-Brieuc Féron.

Une chaîne brainoise

C’est au Village N°1 (voir encadré), l’entreprise basée à Braine-le-Château qui regroupe près de 800 travailleurs handicapés, qu’est installée la ligne d’extraction Citronics.

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– ©ÉdA Mathieu Golinvaux

Ce mercredi, quatre personnes s’affairaient à démonter des smartphones pour récupérer la carte mère. Vers 11 heures, après 3 heures de travail, 154 smartphones avaient déjà été démontés, lit-on sur l’écran de l’ordinateur.

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– ©ÉdA Mathieu Golinvaux

« Il existe trois stations d’extraction : un « pré-contrôle » pour vérifier que la carte mère semble « vivante » ; l’extraction elle-même et la séparation des matériaux, afin qu’ils puissent être envoyés au recyclage ; insérer la carte mère dans un banc de test pour s’assurer qu’elle fonctionne et n’a pas été endommagéeénumère le fondateur de Citronics. La chaîne d’extraction a été conçue et adaptée pour les travailleurs du Village n°1.

Une collaboration avec Fairphone

“Nous ne le faisons pas seuls : la société Fairphone nous a soutenus depuis le début, même lorsqu’elle ne comprenait pas complètement ce que nous faisionsdit Jean-Brieuc Féron. Elle nous fournit désormais des milliers de vieux smartphones.

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– ©ÉdA Mathieu Golinvaux

Les smartphones de l’entreprise néerlandaise présentent également un avantage non négligeable : ils se démontent beaucoup plus facilement qu’un Samsung ou un iPhone. Citronics envisage néanmoins de se tourner vers d’autres marques dans les mois ou années à venir pour développer son activité et devenir « Leader européen dans la promotion des smartphones, tant sur le plan environnemental que social ».

 
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