Le gouvernement caquiste doit bientôt présenter un plan sur la discipline scolaire, dans le but de rétablir une « culture de citoyenneté » dans les salles de classe. Pour l’instant, parents, directeurs et enseignants n’ont aucune idée de ce qui s’en vient.
En septembre, pour ramener la discipline à l’école, la Commission pour la relève de la Coalition Avenir Québec (CAQ) a proposé l’adoption de trois mesures : le port de l’uniforme au secondaire, le service professionnel dès le troisième cycle du primaire et l’implication des jeunes dans les tâches de leur école.
«Le nombre de fois où on entend parler de cas de violence ou d’intimidation contre des élèves ou contre des enseignants n’a aucun sens», a déclaré le premier ministre François Legault, qui a demandé au ministre de l’Éducation d’élaborer un plan sur la discipline scolaire, évoquant des «sanctions» et des «conséquences». ».
Tant les administrateurs scolaires que les parents et les enseignants affirment n’avoir pas été consultés pour élaborer ce plan, qui devait être soumis « rapidement ».
Président de la Fédération des directeurs d’établissements d’enseignement du Québec (FQDE), Nicolas Prévost trouve « particulier » que M. Legault ait demandé un tel plan après une rencontre, sans préavis.
Nous aurions pu prendre un moment de réflexion, regarder l’environnement et nous demander si cela répond vraiment à un problème.
Nicolas Prévost, président de la Fédération québécoise des directeurs d’établissements d’enseignement
Au cabinet du ministre Bernard Drainville, on indique que « les travaux se poursuivent ».
Vouvoiement, déjà sur la table en 2011
En 2011, le premier ministre Jean Charest avance l’idée d’instaurer un cours d’éducation civique, mais aussi d’imposer le retour des vœux à l’école.
“Des actions mal ciblées, selon les enseignants”, titre La presse le 24 février 2011. « Trop d’étudiants impolis », a écrit Le Journal de Montréalquelques mois plus tard.
Depuis, le vouvoiement n’a jamais été imposé et c’est à chaque école de décider si elle l’exige ou non.
Professeur émérite de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, Roch Chouinard s’intéresse à la gestion de classe depuis des années.
S’il estime qu’il est « grand temps » d’examiner la question du manque de respect, il ajoute qu’il « ne faut pas se précipiter » dans l’adoption de mesures.
L’éducation civique est une culture, mais une culture peut s’enseigner et s’apprendre. Il ne faut pas dire : « Quand les élèves ne se comportent pas correctement, sanctionnez-les ». Il faut être préventif.
Roch Chouinard, professeur émérite de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal
L’école, par son code de bonne conduite, et l’enseignant, par les règles qu’il dicte dans sa classe, ont tout pour demander aux jeunes d’être polis, d’attendre leur tour, de fonctionner en groupe, de respecter leurs camarades, etc.
« Lorsque vous voulez que quelqu’un se comporte d’une certaine manière, la première chose à faire est de lui dire, plutôt que de supposer qu’il se comportera de la bonne manière. Ensuite, il faut réagir lorsqu’il ne se comporte pas selon vos attentes », explique l’enseignant.
Dès le début de l’année, tous les enseignants devraient se donner comme priorité d’établir une gestion de classe, en établissant des attentes concernant le comportement des jeunes. Il énumère trois règles de base : « Nous nous respectons, nous prenons soin de l’environnement et nous faisons de notre mieux pour apprendre. »
Pas de « mur à mur »
Quebec’s two main teachers’ unions, the Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE) and the Fédération Autonome de l’enseignement (FAE), do not know what Quebec is up to.
La Fédération des comités de parents du Québec (FCPQ) non plus, mais elle ne veut pas de « mur à mur ». «Je ne suis pas sûre que cela nécessitera une réglementation plus stricte, mais plutôt une collaboration entre les communautés», affirme sa présidente, Mélanie Laviolette.
De son côté, le président de la FQDE estime que le vouvoiement n’est pas une solution magique.
« Il y a des écoles où les professeurs ne sont pas salués et les jeunes sont quand même respectueux. J’ai vu des écoles où il y a de la politesse, et il y a encore une certaine impolitesse. Ce n’est pas parce qu’on s’appelle M. ou Mme. [que le respect s’impose]…,” says Nicolas Prévost.
Au-delà de la transmission des savoirs, le rôle de l’école est aussi d’apprendre aux jeunes à développer leurs aptitudes sociales, souligne le professeur Roch Chouinard.
« Si le problème est le manque de respect, nous devons montrer aux enfants qu’ils respectent les adultes et qu’ils se respectent les uns les autres. Il faut le montrer ! », a déclaré M. Chouinard.