Électrification des transports | Le joyau de Lion Electric en neutre

Dix-huit mois après son inauguration, ce qui était présenté comme le joyau de Lion Électrique – son usine de blocs-batteries à Mirabel – se retrouve au point mort alors que le fabricant d’autobus scolaires et de camions électriques doit trouver de l’argent d’ici la fin de la semaine, a-t-on appris. La presse.

Selon nos informations, la décision d’arrêter la production a été prise vendredi dernier. Il ne s’agit toutefois pas d’une fermeture du lieu. Nous continuons de trouver des employés qui s’occupent de l’inventaire à l’intérieur.

À la fine pointe de la technologie, cette usine automatisée de 175 000 pieds carrés⁠2 (16 260 mètres⁠2) assemble les batteries qui équipent les véhicules assemblés dans son usine de Saint-Jérôme, dans les Laurentides.

Le complexe a pu sortir de terre grâce à des prêts totalisant 100 millions accordés par les gouvernements Trudeau et Legault en 2021. Pour le manufacturier québécois, il s’agissait de l’outil qui lui permettrait de mieux contrôler ses coûts de production en plus de réduire sa dépendance. sur les fournisseurs étrangers.

Cela devait aboutir à la création d’environ 135 emplois sur deux ans.

L’usine peut fournir l’équivalent de 5 000 véhicules par an. Le problème : les livraisons de Lion s’éloignent de cet objectif. Au terme des trois premiers trimestres de l’exercice en cours, ils ont diminué de 42% en un an, pour s’établir à 386 unités, soit 350 autobus scolaires et 36 camions.

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PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE ARCHIVES

À la fine pointe de la technologie, l’usine Lion de Mirabel a la capacité de fournir jusqu’à 5 000 véhicules par année. Les livraisons du constructeur sont encore loin de ce seuil.

C’est dans ce contexte que Lion doit lever le pied sur Mirabel. Ce dernier ne l’a pas annoncé publiquement. Lorsqu’on lui a demandé si la production avait cessé dans l’usine de batteries, la société a répondu qu’elle n’était pas en mesure de fournir des détails.

«Pour le moment, nous ne pouvons pas commenter», a écrit dans un courriel le vice-président marketing, communications et affaires publiques Patrick Gervais.

Au passage de La presse Sur place, lundi en début d’après-midi, l’activité semblait assez lente. Il n’y avait qu’une vingtaine de véhicules sur le parking de l’usine et aucun camion n’était garé dans les emplacements réservés à la manutention. La situation était similaire au centre d’innovation, un complexe adjacent. Il y avait néanmoins de l’activité.

Une fois construite, Lion a vendu son usine de batteries à la fiducie immobilière dans le cadre d’une transaction de cession-bail pour 28 millions d’euros. Selon nos informations, l’entreprise québécoise honore toujours son loyer.

Pour écouler ses surplus de batteries, Lion avait annoncé en juillet dernier rechercher des clients externes. De l’aveu même du fondateur et PDG, Marc Bédard, cette stratégie allait prendre du temps à mettre en œuvre.

“Ce sera pour l’année prochaine”, expliquait-il en juillet, lors d’un entretien téléphonique avec La presse. Ce n’est pas une histoire à court terme. C’est pourquoi nous estimons que cela commencera quelque part en 2025. »

Un scénario loin d’être idéal alors que le temps presse pour renflouer les caisses. Lion a récemment averti qu’elle pourrait se retrouver à court d’argent en moins d’un an si elle ne parvenait pas à se refinancer. Tous les scénarios sont sur la table, y compris une vente par le constructeur. Le titre a souffert en Bourse.

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Compte à rebours

Les prochains jours s’annoncent décisifs.

Un prêt de 23 millions accordé par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Finalta Capital arrive à échéance samedi. Si l’entreprise ne trouve pas d’argent d’ici là, elle ne sera pas en mesure de rembourser les sommes dues à ses prêteurs.

A cela s’ajoute la fin d’un délai de grâce qui permet actuellement au constructeur de bénéficier d’assouplissements sur les conditions en ce qui concerne un prêt de 117 millions US souscrit auprès d’un syndicat bancaire.

Lion se bat pour sa survie alors que le virage électrique s’opère moins vite que prévu, ce qui se reflète notamment dans ses commandes de camions électriques. Sur ce créneau, ses livraisons ont d’ailleurs plongé de 50% à la fin des neuf premiers mois de l’année.

De plus, dans le reste du Canada, les livraisons par autobus scolaires sont au neutre. L’entreprise pointe du doigt le manque de flexibilité du Fonds de transport en commun à zéro émission (ZFTF) d’Infrastructure Canada.

Ce programme peut couvrir jusqu’à 50 % des coûts lorsqu’un transporteur scolaire électrifie sa flotte de véhicules. L’entreprise estime que les délais sont trop longs avant que les transporteurs scolaires puissent avoir une idée du financement qui leur sera accordé, ce qui ralentit ses livraisons.

De plus, au sud de la frontière, l’élection du républicain Donald Trump, moins favorable à l’électrification des transports par rapport à l’administration Biden, risque de compliquer la tâche du constructeur québécois, qui a déjà une forte pente à gravir.

“Compte tenu de la situation actuelle de l’entreprise et de l’incertitude provoquée par le futur gouvernement Trump concernant le financement fédéral de l’électrification, nous sommes sceptiques quant aux chances de Lion de convertir les opportunités en opportunités commerciales”, a déclaré l’analyste Kevin Chiang de CIBC World Markets dans une note récemment envoyée à ses clients.

Au 30 septembre, qui marquait la fin du troisième trimestre, Lion disposait d’environ 27 millions de dollars américains en liquidités. Pour se serrer la ceinture, l’entreprise a procédé à plusieurs vagues de licenciements et de licenciements au Canada et aux États-Unis, ce qui a réduit son effectif à environ 750 employés.

Au sud de la frontière, l’entreprise cherche également un moyen de sous-louer une partie de son complexe de 84 000 m⁠2 [900 000 pi⁠2] située à Joliet qui devait servir de chaîne de montage dans un contexte de demande bien en deçà des attentes.

Avec la collaboration de Richard Dufour, La presse

Public money in Lion Électrique:

  • 2008-2021 : 7 millions de subventions du gouvernement du Québec pour la recherche et le développement
  • 2021 : 19 millions d’Investissement Québec (IQ) pour l’achat d’actions
  • 2021 : 100 millions de prêts de Québec et d’Ottawa
  • 2022: 15 million in loan from the Caisse de dépôt et placement du Québec
  • 2023 : 98 millions prêtés par IQ et le Fonds de solidarité FTQ
  • 2024 : 7,5 millions en prêt du gouvernement du Québec

Apprendre encore plus

  • 67 millions
    Valeur marchande de Lion Électrique à la clôture des marchés lundi

    Source : Bourse de Toronto

    7 mai 2021
    Date à laquelle le fabricant est entré aux bourses de New York et de Toronto

    Sources : Bourses de New York et de Toronto

 
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