Afin de préserver le pouvoir d’achat des salariés pendant la pandémie de Covid-19, l’utilisation des titres-restaurant a été étendue aux courses alimentaires en 2022. Une mesure vivement contestée par les restaurateurs, qui multiplient les revendications depuis la fin de la crise sanitaire.
Pour rappel, la secrétaire d’État chargée de la Consommation, Laurence Garnier, a confirmé la décision du gouvernement de maintenir cette exonération. « Aujourd’hui, ce que je peux vous dire, c’est que le gouvernement est favorable à l’extension de cette exonération », a-t-elle déclaré à parisien le 23 octobre. Alors que l’exécutif avait annoncé une prolongation jusqu’en 2025, les députés ont finalement voté le 20 novembre à l’Assemblée nationale pour deux ans supplémentaires, jusqu’en 2026.
Malgré la fin de la pandémie, les citoyens français continuent d’être victimes de précarité financière. Selon la Commission nationale des titres restaurant (CNTR), l’objectif de cette prolongation est d’alléger la charge qui pèse sur les 5,2 millions de salariés français qui bénéficient de ces titres de paiement. Sans surprise, cette mesure déplaît aux restaurateurs, qui souhaitent obtenir à nouveau l’exclusivité de l’utilisation de ces titres.
Pour rappel, le 24 septembre, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH) avait dénoncé dans un rapport un « manque à gagner de 576 millions d’euros », relaie RMC. On constate en effet que la part de marché des distributeurs alimentaires a augmenté de 8,6 points entre 2022 et 2023, contrairement à celle des restaurateurs qui a baissé de 6,4 points sur cette période.
L’extension de l’utilisation des titres-restaurants pourrait subir des modifications au Sénat
Pour rappel, les députés Républicains avaient proposé une prolongation d’un an seulement, dans le but de soutenir les restaurateurs. Par conséquent, la décision de maintenir l’exonération des titres-restaurant jusqu’en 2026 pourrait subir des modifications lors de son examen au Sénat. “Si la mesure apparaît comme un patch sur une crise qui nécessite des mesures d’un autre ordre”, elle représente “un soutien au pouvoir d’achat des ménages bénéficiant de titres-restaurant”, a fait valoir Karim Benbrahim, député socialiste, lors des récents débats.
Rappelons que les titres restaurant permettent de régler des achats de produits directement consommables ou nécessitant une préparation, comme le riz, les pâtes, la viande, etc. Le gouvernement avait proposé l’application d’une réforme de ces titres de paiement. Il s’agit de maintenir un seuil de paiement journalier de 25 euros au niveau des restaurants, ainsi que d’en appliquer un autre, plus bas, pour les paiements aux distributeurs alimentaires. Mais cette proposition est pour le moment suspendue.
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