(CercleFinance.com) – C’est probablement un jour charnière pour le Dollar qui franchit une nouvelle résistance (le ‘$-Index’ a repassé la barre des 107,00), poussé à la hausse par le contexte économique (ça s’améliore aux Etats-Unis que en Europe) puis géopolitique… le Dollar retrouvant son rôle de valeur refuge depuis ce week-end avec l’escalade du conflit russo-ukrainien (qui se déchaîne sur notre sol).
Après avoir franchi la « ligne rouge » consistant à tirer des missiles fournis (et guidés) par l’OTAN sur le sol russe, Moscou a ciblé la ville ukrainienne de Dnipro (à 1 300 km de Berlin) avec des missiles hypersoniques, non équipés de charges militaires ou nucléaires – un une sorte de « test à blanc » – qui a démontré l’impossibilité d’intercepter ces « munitions ».
Mais chaque protagoniste de la guerre russo-ukrainienne semble vouloir en rester au stade de l’intimidation et de la démonstration technique… jusqu’à ce que quelque chose tourne mal ?
L’autre « fait marquant » de la journée est l’élargissement du « spread » entre OAT et Bunds (+3Pts, de 75 à plus de 78Pts base), qui contribue à affaiblir l’Euro (qui teste ses planchers à partir de début octobre 2023 face au $).
Car l’euro perd du terrain face à toutes les devises : -0,6% contre le $ à 1,0475, -0,35% contre le franc suisse, et -1,3% contre le yen, grand gagnant du jour.
Sans la force du yen qui regagne 0,6% face au dollar, le «$-Index» aurait pu progresser vers 107,2 ou au-delà.
La faiblesse de l’euro s’explique par un climat des affaires en France qui s’est encore assombri en novembre, selon l’Insee, dont l’indicateur synthétique, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise, a perdu un point pour s’établir à 96.
Et le climat politique n’est guère plus favorable puisque la survie du gouvernement Barnier face à une motion de censure n’est pas garantie.
Outre-Atlantique, de nombreux chiffres étaient au menu ce jeudi aux Etats-Unis avec du bon et du moins bon.
Du côté des chiffres robustes, il y a eu les ventes de logements existants aux États-Unis : elles ont augmenté de 3,4% en octobre 2024 par rapport au mois précédent, pour s’établir à un rythme annuel désaisonnalisé de 3,96 millions, selon la Fédération nationale des agents immobiliers. (NAR).
Ce dernier souligne également que les ventes ont augmenté de 2,9% par rapport au même mois de l’année dernière, soit la première hausse d’une année sur l’autre depuis plus de trois ans (+1,8% en juillet 2021).
Le prix de vente médian des maisons existantes a augmenté de 4 % par rapport à octobre 2023 pour atteindre 407 200 $ (record !), et le stock de maisons existantes invendues s’est élevé à 1,37 million, soit 4,2 mois de stocks au rythme de flux.
Les chiffres pointant vers un ralentissement ont cependant été les plus nombreux : l’activité manufacturière dans la région de Philadelphie s’est contractée en novembre, selon l’enquête locale de la Fed, l’indice de diffusion de l’activité générale actuelle (Philly Fed) étant passé de +10,3 en octobre à -5,5 pour le mois en cours.
Près de 18 % des entreprises ont signalé une augmentation de leur activité générale ce mois-ci (contre 24 % le mois dernier), tandis que 23 % ont signalé une baisse (contre 14 %) et 58 % n’ont signalé aucun changement.
Les indices des nouvelles commandes et des livraisons ont également baissé mais sont restés positifs, perdant respectivement cinq points à +8,9 et trois points à +4,5, tandis que l’indice de l’emploi est revenu en territoire positif, à +8. ,6.
L’indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l’évolution de l’activité économique aux Etats-Unis, a baissé un peu plus nettement que prévu en octobre (-0,4% à 99,5), a annoncé jeudi le Conference Board, qui voit notamment l’effet des récentes les ouragans.
La faiblesse des commandes industrielles a été le principal contributeur à la baisse de l’indicateur, précise le ConfBoard, même si la baisse du nombre d’heures travaillées dans le secteur manufacturier, la hausse des inscriptions au chômage et la baisse des permis de construire ont également pesé.
Au-delà de l’impact temporaire lié au passage des récents ouragans, l’organisme professionnel estime que l’indicateur indique encore « des difficultés futures pour l’activité économique ».
Enfin, le ministère du Travail annonce avoir enregistré une baisse de -6 000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis (à 213 000) à la fin de la semaine du 11 novembre.
La moyenne mobile sur quatre semaines – plus représentative de la tendance de fond – s’établit à 217.750, en baisse de 3.750 par rapport à celle de la semaine précédente. et les indicateurs avancés du Conference Board.
