Bill Hwang a été reconnu coupable de fraude et de manipulation de marché début juillet, à l’issue de son procès. Il risquait théoriquement une peine de 200 ans de prison.
L’ancien patron du fonds d’investissement américain Archegos Capital Management, dont l’implosion a secoué les marchés financiers en 2021, a été condamné mercredi à 18 ans de prison par un juge fédéral de Manhattan, selon plusieurs médias américains.
Bill Hwang a été reconnu coupable de fraude et de manipulation de marché début juillet, à l’issue de son procès.
Il risquait théoriquement une peine de 200 ans de prison.
L’ancien directeur financier d’Archegos, Patrick Halligan, a également été reconnu coupable, mais de trois chefs seulement contre dix pour Bill Hwang.
En pleine pandémie de Covid-19, Bill Hwang avait accumulé en quelques mois des positions de marché massives – et pour l’essentiel cachées – dans quelques entreprises.
A son apogée, en mars 2021, Archegos était exposé à hauteur de 160 milliards de dollars au travers de produits dérivés, grâce auxquels la société de Bill Hwang avait multiplié sa force de frappe, mais aussi les risques encourus.
Il s’agissait de « swaps », contrats qui permettent à un investisseur de bénéficier des fluctuations d’une action sans la détenir lui-même.
Son objectif était d’augmenter le prix des quelques sociétés dans lesquelles Archegos avait investi.
Il a notamment réussi à quasiment quadrupler la valorisation de ViacomCBS (devenu depuis Paramount Global) en un peu plus de quatre mois.
Dans le même temps, ce financier américain d’origine sud-coréenne et trois de ses cadres avaient caché l’ampleur de leurs positions aux établissements qui leur vendaient ces « swaps » ou lui prêtaient de l’argent.
Le fragile édifice s’est effondré lorsque ViacomCBS a annoncé, en mars 2021, une augmentation de capital, qui a déclenché un mouvement brutal de ventes de titres à Wall Street.
Cette inflexion a provoqué un effet domino, qui a fait fondre de manière accélérée la trésorerie d’Archegos et faire chuter le prix des titres détenus par le fonds d’investissement.
Environ 100 milliards de dollars de capitalisation boursière ont été perdus, portant préjudice aux autres actionnaires de ces sociétés et aux établissements qui avaient fait affaire avec Archegos, principalement des banques.
Le Crédit Suisse a été le plus durement touché, avec une perte d’environ 5,5 milliards de dollars. Au total, l’ardoise s’élève à environ 10 milliards pour les banques prises dans ce tourbillon.
Cet événement a encore fragilisé le Crédit Suisse, qui a frôlé la faillite en mars 2023 avant d’être racheté par son concurrent suisse UBS.