Arguments en faveur du Vietnam

>> Le Vietnam répond pleinement aux critères du statut d’économie de marché

>> Le Vietnam est déjà une économie de marché

L’audience organisée début mai par le Département américain du Commerce sur la reconnaissance du statut d’économie de marché du Vietnam a rapidement attiré l’attention du public.

Les représentants des agences diplomatiques de la Russie et de l’Inde, deux économies majeures parmi les 72 pays et territoires ayant reconnu le Vietnam, sont sur la même longueur d’onde : la reconnaissance de son statut d’économie de marché ouvre de nombreuses opportunités de coopération mutuellement bénéfiques.

Selon l’ambassadeur de Russie au Vietnam Bezdetko Gennady Stepanovich, le renforcement des relations avec les pays de la région Asie-Pacifique, dont le Vietnam, a toujours été l’une des plus grandes affaires extérieures de la Russie. En 2007, le Vietnam a été reconnu comme une économie de marché. “En prenant cette décision, nous avons avant tout pleinement pris conscience de l’amitié traditionnelle dans les relations entre la Russie et le Vietnam, élevée au rang de partenariat stratégique.», a-t-il indiqué.

Bien entendu, la Russie était également attentive au rôle particulier de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) dans les questions régionales, à la croissance économique des pays de l’Asie du Sud-Est, ainsi qu’à l’énorme potentiel d’investissement et de coopération commerciale avec le Vietnam et ASEAN.

La Russie s’est également efforcée de faire en sorte que la Russie et le Vietnam perçoivent la région Asie-Pacifique comme un lieu harmonieux et dynamique, garantissant un développement durable. “Nous envisageons la coordination des actions avec les pays de cette région, dont le Vietnam, non pas sous l’angle de la compétition stratégique, mais sous celui de la coopération.“, il expliqua. C’est exactement ce qu’a déclaré le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh : «Intérêts harmonisés, risques partagés».

Investissement et commerce

Le principe de la Russie est de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des autres pays, ni de leur imposer ses vues, même dans le domaine économique. La reconnaissance du statut d’économie de marché du Vietnam s’inscrit dans le cadre de l’objectif d’élargir les investissements et la coopération commerciale avec le Vietnam, l’un des pays les plus proches de la Russie dans la région Asie-Pacifique.

Cette décision russe a également initié la signature en 2015 de l’accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union économique eurasienne (EAEU), comprenant la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, l’Arménie et le Kirghizistan. . Après presque dix ans, les effets de cet accord se font sentir et les progrès vont se poursuivre.

“Je suis convaincu que la poursuite de la coordination et le renforcement de la coopération entre les deux pays dans les domaines économique, commercial et d’investissement, ainsi que la résolution des difficultés et des défis existants, apporteront des avantages aux deux parties.», a conclu le diplomate russe.

Benefices mutuels

En 2009, l’Inde a reconnu le Vietnam comme une économie de marché majeure afin de renforcer les relations bilatérales et de reconnaître les réformes économiques importantes réalisées depuis le lancement de la politique vietnamienne. Doi Moi (Renouvellement) en 1986. Cette décision a été prise à la suite de la transition réussie du Vietnam vers une économie de marché, marquée par la libéralisation des échanges et l’intégration économique internationale.

“En reconnaissant le statut d’économie de marché du Vietnam, l’Inde visait à promouvoir les opportunités de commerce et d’investissement, ainsi que la coopération économique et les relations stratégiques avec les partenaires vietnamiens.», a souligné Madan Mohan Sethi, consul général de l’Inde à Ho Chi Minh Ville.

Selon lui, cette décision «a profité aux deux pays» en favorisant leur croissance économique, en augmentant leurs investissements et en renforçant leurs relations diplomatiques. Pour l’Inde, cette reconnaissance a consolidé les liens économiques bilatéraux et ouvert de nouvelles voies de commerce et d’investissement. Les entreprises indiennes bénéficient désormais d’une réduction des barrières commerciales et d’un environnement juridique stable au Vietnam. En outre, cela a déjà créé des opportunités de coopération pour des coentreprises dans des secteurs clés tels que la technologie, les produits pharmaceutiques et la fabrication.

Reconnaissance il y a une quinzaine d’années

Transformation du pangasius.

Photo : VNA/CVN

Sur le plan stratégique, cette reconnaissance s’inscrit dans le cadre de la politique indienne « Act East », dans laquelle le Vietnam joue un rôle important, en renforçant l’influence et la présence de l’Inde en Asie du Sud-Est, ainsi qu’en contribuant à la stabilité économique et à la prospérité régionale.

En 2004, la Chine est devenue le premier pays à reconnaître le Vietnam comme économie de marché. Au cours des deux dernières décennies, les relations commerciales bilatérales se sont considérablement développées et ont connu de nombreux progrès. En 2023, la Chine reste le plus grand partenaire commercial du Vietnam, avec un chiffre d’affaires d’import-export de 171,84 milliards de dollars.

Après la Chine, de nombreux pays ont à leur tour reconnu le Vietnam comme une économie de marché, notamment depuis 2007, date à laquelle le Vietnam est officiellement devenu membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Rien que cette année-là, 12 pays, dont la Russie et la plupart des membres de l’ASEAN, l’ont reconnu.

Durant la période 2008-2011, quatre pays supplémentaires l’ont reconnu chaque année, parmi lesquels des économies développées comme le Japon, l’Inde, l’Australie, la République de Corée, la Nouvelle-Zélande…

Depuis 2012, une dizaine de pays ont reconnu le statut d’économie de marché du Vietnam, dont le Royaume-Uni, de nombreuses économies de l’Union européenne (UE), le Canada…

Dans l’ensemble, cette large reconnaissance a apporté des opportunités et des réalisations dans la coopération économique et commerciale bilatérale, comme en témoignent les indicateurs de croissance économique au fil des ans.

Thuy Hà/CVN