Le manque d’eau continue d’affecter gravement les bénéfices d’Hydro-Québec, qui sont en baisse de 30 % pour les neuf premiers mois de l’année.
Le bénéfice net de l’entreprise publique s’est élevé à 2,1 milliards pour les neuf premiers mois de l’année, en baisse de 861 millions par rapport à la même période de l’année dernière. La principale raison de cette baisse des bénéfices est la baisse des exportations rendue nécessaire par le faible niveau des eaux.
Les ventes d’électricité hors Québec sont en baisse du tiers par rapport à la même période l’an dernier et le manque à gagner atteint 777 millions pour Hydro-Québec. «Notre stratégie de gestion prudente des stocks énergétiques est la bonne dans un contexte de précipitations inférieures à la normale», a assuré Maxime Aucoin, le vice-président aux finances de l’entreprise publique.
Les faibles précipitations affectent la société d’État pour la deuxième année consécutive. Au troisième trimestre de l’année en cours, le bénéfice net a diminué de 19 millions par rapport à la même période de l’année dernière. Hydro-Québec rapporte cependant une hausse de ses revenus d’exportation car elle a obtenu un prix moyen supérieur au prix du marché pour chaque kilowattheure exporté grâce à sa stratégie de couverture.
Depuis le début de l’année, le prix moyen du kilowatt obtenu par Hydro-Québec sur les marchés d’exportation est de 9,6 cents, comparativement à un prix moyen du marché de 6,4 cents.
Augmentation des coûts de fonctionnement
Alors que le gouvernement du Québec demande à ses entreprises publiques de faire des efforts pour l’aider à réduire son déficit de 11 milliards de dollars, Hydro-Québec fait état d’une hausse importante de ses coûts d’exploitation.
Pour le seul troisième trimestre, les dépenses d’exploitation sont en hausse de 207 millions par rapport à la même période de l’année dernière. De cette somme, 140 millions sont liés aux coûts de démantèlement de la centrale nucléaire de Gentilly et 67 millions s’expliquent par une augmentation des dépenses résultant du plan annoncé d’augmentation de la production.
Depuis le début de l’année, les coûts d’exploitation d’Hydro-Québec ont augmenté de 337 millions, dont 197 millions pour l’expansion des activités et 140 millions pour les coûts de démantèlement de la centrale nucléaire de Gentilly.
Les investissements sont en hausse de 30% par rapport à l’année dernière, à 4,2 milliards. La majeure partie des investissements est liée à l’entretien du réseau électrique, mais une part croissante de l’argent dépensé est consacrée au développement commercial, notamment à la construction de deux nouvelles lignes de transmission pour acheminer l’électricité vers Boston et New York.
Durant les neuf premiers mois de l’année, les ventes d’électricité au Québec ont rapporté 405 millions de plus que pour la même période en 2023, en raison d’une hausse de la demande en électricité, mais surtout en raison des hausses tarifaires.
