(Agence Ecofin) – Alors que son approvisionnement est quasi inexistant en Afrique faute de producteurs locaux, le carburant aviation durable, annoncé comme principal vecteur de neutralité carbone dans l’aviation, attend un marché en forte croissance d’ici 2050. Une perspective qui intéresse certains pays comme le Zimbabwe, doté de moyens de production.
L’Autorité de l’aviation civile du Zimbabwe (CAAZ) et l’Organisation de l’aviation civile internationale prévoient d’évaluer le potentiel national de production commercialisable de carburant d’aviation durable (SAF). Des démarches ont été entreprises dans le cadre de cette étude, informe Nonkosi Ncube, le PDG de CAAZ.
« Cette étude de mise en œuvre commerciale à grande échelle représente une étape importante dans notre cheminement vers une aviation durable. Nos objectifs sont clairs : évaluer le potentiel du marché SAF au Zimbabwe, élaborer une analyse de rentabilisation pour l’investissement dans SAF et identifier les cadres politiques et réglementaires pour la croissance de SAF » a-t-elle déclaré.
Comme plusieurs autres pays africains, le Zimbabwe cultive les produits entrant dans la fabrication du SAF, comme les huiles végétales (palme, soja, etc.), la canne à sucre et les résidus agricoles (paille, coques, etc.). ). Selon les prévisions du gouvernement, la production de canne à sucre augmentera de 1% pour atteindre 3,5 millions de tonnes au cours de la campagne commerciale 2023/24. Le pays dispose également de vastes superficies cultivables.
L’initiative rejoint les ambitions de pays comme le Maroc, l’Afrique du Sud et le Nigeria qui cherchent à se positionner comme producteurs incontournables de ce carburant, principalement importé en Afrique. Avec l’objectif OACI 2050 qui prévoit de remplacer le Jet A1 et d’autres dérivés du kérosène par du SAF comme carburant pour atteindre la neutralité carbone dans l’aviation, la demande de SAF devrait augmenter considérablement.
Selon les prévisions de l’Association du transport aérien international (IATA), 450 milliards de litres de carburant durable seront nécessaires chaque année pour atteindre l’objectif de 2050. Pour y parvenir, il faudra investir 174 milliards de dollars par an, dont une grande partie sera consacrée aux achats de SAF. L’investissement total devrait atteindre 4 700 milliards de dollars à l’horizon indiqué.
Hénoc Dossa