A Nairobi, s’est tenu vendredi novembre 2024 l’événement Inspire & Connect, organisé par Bpifrance, la banque publique d’investissement française. La journée a réuni plusieurs centaines d’investisseurs et décideurs économiques africains et français. Ceci dans le but de développer des partenariats entre entrepreneurs des deux pays et d’inciter les entreprises françaises à s’implanter dans la région.
De notre correspondant à Nairobi,
A Nairobi, entre panels de discussion et ateliers thématiques, les participants échangent et se rencontrent. Une délégation de huit entreprises françaises est présente Kenya pour l’occasion. Parmi eux, Matières, spécialisée dans la fabrication et la conception de ponts métalliques modulaires. Il est déjà présent en Afrique de l’Ouest et centrale. Vincent Lerond, son responsable de secteur, est venu à Nairobi avec une ambition : « Essayer de conclure un accord légèrement plus important avec ce que nous appelons un lot de terrasses. Plutôt que de livrer un seul pont, elle monte un projet avec les autorités kenyanes avec un ensemble de ponts. Nous sommes donc effectivement intéressés à nous développer en Afrique de l’Est. Et le Kenya est vraiment une bonne porte d’entrée pour des pays comme la Tanzanie et l’Ouganda. »
En 2020 déjà, le président français Emmanuel Macron appelait les entreprises françaises à s’implanter au Kenya. L’intérêt grandit, on en compte désormais 140 dans le pays, contre 35 en 2012. Dans des secteurs très variés : l’énergie, la grande distribution ou encore l’agriculture.
Lire aussiKenya : à Nairobi, opération pour séduire les entreprises françaises
« Des profondeurs de marché exceptionnelles » en Afrique de l’Est
Pour Yves Battesti, responsable Afrique de l’Est chez Bpifrance, les opportunités dans la région sont encore trop méconnues. ” Il est vrai que lorsque l’on discute avec les entreprises françaises, Bpifrance accompagne, chaque année en France, ceux qui exportent en Afrique et sont particulièrement habitués à prospecter les géographies ouest-africaines. Et cela tient sans doute à la facilité d’accès au marché pour ces entreprises françaises, du fait de la proximité linguistique, de la monnaie aussi bien sûr et de tout un ensemble de facteurs. Ce que nous avons identifié il y a quelques mois en Afrique de l’Est, c’est qu’il existe des profondeurs de marché tout aussi exceptionnelles, ajoute Yves Battesti. Lorsque l’on considère les taux de croissance consolidés de tous les pays d’Afrique de l’Est, ils sont supérieurs au taux de croissance consolidé de l’Afrique subsaharienne dans son ensemble. Cette croissance crée des opportunités de marché pour les entreprises kenyanes et françaises.. »
Financer les industries locales
Des opportunités dans les domaines de la technologie, de l’énergie et des transports notamment. James Mwangi, directeur général de la banque kenyane Equity Bank, y voit également un atout pour les industries locales. ” Depuis 60 ans, l’Afrique exporte principalement des matières premières. Pourquoi n’utiliserions-nous pas la technologie, le savoir et le capital français pour ajouter de la valeur aux produits africains ? Que ce soit du thé, du café ou du cacao. »
Un protocole d’accord vient d’être signé entre Bpifrance et Equity Bank pour cofinancer des partenariats entre entreprises des deux pays.