Nous pouvons poser plusieurs actions d’ici le 31 décembre pour faire en sorte de payer moins d’impôts en 2024. Le mois de décembre est rarement le mois où l’on a envie de regarder des colonnes de chiffres ; pourquoi ne pas profiter du mois de novembre pour vous pencher sur vos finances ? Voici 10 conseils qui pourraient vous être utiles.
1. Si vous êtes éligible, contribuez au CELIAPP
Réduire son revenu imposable est l’une des stratégies les plus efficaces à mettre en œuvre pour payer moins d’impôts l’année prochaine.
Vous pouvez évidemment le faire en cotisant à un régime enregistré d’épargne-retraite (REER), mais rien ne presse, puisque vous avez jusqu’au 1est Mars 2025 pour cela.
Attention : ce n’est pas le cas des cotisations au compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), qui doivent absolument être faites avant le 31 décembre. Si vous êtes admissible, vous pouvez cotiser jusqu’à 8 000 $ par année. , plus tout montant reporté de l’année précédente (pour un maximum de 16 000 $ par année). Ce montant sera déduit de votre revenu imposable.
Vous pouvez en profiter pour cotiser simultanément à votre REER, notamment pour investir l’argent le plus tôt possible. «Mais sur le plan fiscal, il n’y a aucune différence entre cotiser à un REER le 29 décembre ou le 2 janvier», souligne Charles Rioux Rousseau, planificateur financier et conseiller en développement de la pratique et qualité à l’Institut de planification. financier.
2. Retraits REER : attendez
Si vous prévoyez retirer de l’argent d’un REER pour acheter votre première propriété ou retourner aux études, essayez d’attendre jusqu’en janvier pour le faire. Le début de la période pendant laquelle vous devrez rembourser cet argent sera décalé d’un an.
Comme il s’agit souvent de sommes importantes (le Régime d’accession à la propriété, ou RAP, permet désormais des retraits allant jusqu’à 60 000 $), cela peut avoir un impact considérable.
3. Retraits CELI : n’attendez pas
Pour les retraits d’un compte d’épargne libre d’impôt (CELI), c’est l’inverse. Si vous aviez prévu retirer de l’argent d’un CELI au début de 2025, il pourrait être intéressant de retirer plutôt ce montant avant la fin de 2024.
De cette façon, vous pourrez récupérer vos droits de cotisation CELI à partir de 2025, vous n’aurez donc pas à attendre 2026 pour remettre de l’argent.
4. Effectuez les dépenses pour les crédits et déductions dont vous souhaitez bénéficier
Plusieurs types de dépenses sont admissibles aux crédits d’impôt, par exemple les rénovations visant à rendre les logements accessibles aux personnes âgées.
Si vous envisagez de faire certaines de ces dépenses dans les mois à venir, essayez de les faire si possible d’ici la fin de l’année. L’argent reviendra dans votre poche plus rapidement que si vous deviez attendre encore un an pour le récupérer.
C’est d’ailleurs le bon moment pour parcourir la liste des crédits d’impôt dont les particuliers peuvent bénéficier tant au niveau provincial que fédéral. Vous pourriez avoir une belle surprise.
Consultez les crédits d’impôt pour les citoyens – Québec
Voir les crédits d’impôt et les avantages pour les particuliers – Canada
C’est le même principe pour les frais déductibles de votre revenu imposable, par exemple ceux liés aux travaux éligibles pour les propriétaires d’immeubles à revenus.
5. Cotisez à votre REEE, surtout s’il s’agit d’un adolescent
Le régime enregistré d’épargne-études (REEE) donne accès à d’importantes subventions gouvernementales pour aider un enfant à financer ses études postsecondaires.
Les subventions sont calculées sur l’argent versé au cours de l’année, donc si vous cotisez avant la fin de l’année, vous recevrez l’argent du gouvernement plus tôt et celui-ci pourra croître sans risque. imposer plus longtemps.
La date limite du 31 décembre est particulièrement importante si l’enfant a eu 15 ans cette année et n’est pas encore bénéficiaire d’un REEE. Si tel est le cas, pour pouvoir bénéficier du programme, vous devrez verser une contribution d’au moins 2 000 $ dans un tel compte à votre nom d’ici la fin de l’année, ce qui vous permettra de recevoir des subventions pour l’année en cours. année et y auront également accès en 2025 et 2026.
De plus, si le jeune aura 17 ans dans moins de sept ans, c’est le meilleur moment pour cotiser significativement au REEE afin d’obtenir le plus de subventions possible pendant qu’il est encore temps. Un maximum de 5 000 $ par année est admissible aux subventions (2 500 $ par année plus 2 500 $ de droits accumulés si tel est le cas). Le capital peut être récupéré par le souscripteur.
6. Consolidez vos dons
Le crédit d’impôt pour don de bienfaisance devient plus généreux lorsque vous dépassez la barre des 200 $. Au fédéral, c’est 15 % pour les premiers 200 $ et 29 % ou 33 % pour le reste (selon les cas). Au provincial, c’est 20 % pour les premiers 200 $ et 24 % ou 25,75 % pour le reste (selon les cas).
Vous avez donc tout intérêt à regrouper vos dons pour les déclarer.
Par exemple, si vous avez donné 150 $ jusqu’à présent et que vous prévoyez faire d’autres dons dans les mois à venir, essayez de les faire avant la fin de l’année pour dépasser le seuil de 200 $.
Il est également possible de regrouper vos dons avec ceux de votre conjoint, ou avec ceux des cinq dernières années si ceux-ci n’ont pas été déclarés.
Pour des contributions plus importantes, sachez que faire un don de titres à un organisme de bienfaisance peut être bénéfique. Non seulement vous aurez un reçu pour don de bienfaisance correspondant à la valeur marchande des titres, mais le gain en capital ne sera pas imposé.
7. Consolidez vos frais médicaux
Les frais médicaux ne sont éligibles à un crédit d’impôt qu’au-delà d’un certain montant, qui doit être cumulé sur une période de 12 mois se terminant au cours de l’année civile concernée. Au fédéral, il s’agit de montants qui dépassent 3 % du revenu net du particulier ou 2 759 $, selon le montant le moins élevé. Au niveau provincial, ce sont ceux qui dépassent 3 % du revenu familial net.
Si vous avez des dépenses de cette ampleur, essayez si possible de les maintenir sur la même période de 12 mois.
Par exemple, si vous avez déjà payé 2 000 $ pour un appareil dentaire et que vous devez effectuer un autre paiement de 2 000 $, essayez de le faire dans le délai imparti. Et pendant que vous dépassez le seuil, vérifiez si vous avez d’autres dépenses admissibles que vous pourriez engager en même temps.
Évidemment, ce conseil est moins facile à suivre que d’autres, étant donné que l’on n’a pas toujours le contrôle sur le moment où surviennent les frais médicaux. « Généralement, les personnes qui ont des dépenses médicales importantes en ont toute l’année. Mais soyez ordonné dans la façon d’archiver les dépenses médicales, car pour quelqu’un qui prépare une déclaration d’impôts, cela peut être un véritable désastre », souligne Charles Rioux Rousseau.
8. Pertes et gains en capital : établissez votre stratégie
À la fin de l’année, vos pertes en capital servent à réduire vos gains en capital, ce qui diminue le montant imposable.
Si vous avez réalisé des plus-values importantes cette année et que vous souhaitez vendre des actifs dont la valeur a diminué pour compenser ces plus-values, la vente doit être réalisée au plus tard le 30 décembre 2024.
N’oubliez pas de faire attention au taux de change : si, par exemple, vous avez acheté des actions d’une entreprise américaine alors que le dollar américain était au pair avec le dollar canadien et que l’action a perdu de la valeur, vous pourriez avoir l’impression d’avoir fait une perte en capital, en appliquant le taux de change actuel, elle pourrait constituer un gain en capital aux fins de l’impôt canadien.
Les pertes peuvent être utilisées pour compenser les gains des trois années précédentes ou de toute année ultérieure.
En parlant de plus-values, faut-il prendre en compte dans votre stratégie la hausse du taux d’inclusion annoncée par les gouvernements ? Cela concerne les acquis réalisés après le 25 juin 2024, mais n’a pas encore été adopté par voie législative.
“Quand c’est annoncé dans le budget, même si le texte de loi n’est pas écrit et qu’il n’est pas officiel, on fait comme si c’était en vigueur, c’est une sorte de relation de confiance entre la communauté fiscale et le gouvernement”, » explique Charles Rioux Rousseau.
L’instabilité qui règne actuellement à la Chambre des communes laisse croire à certains que cet amendement échouera. Nous restons donc « dans le flou » concernant cette mesure, admet le planificateur financier.
En tout cas, la date du 25 juin est passée ; impossible de remonter le temps pour réaliser ses plus-values avant celle-ci. Si le fait que le taux d’inclusion augmente ou non change beaucoup la donne dans votre cas, vous pouvez choisir d’attendre que les choses deviennent plus claires avant de bouger vos pions. « Bien sûr, si vous réalisez des plus-values et que vous n’êtes pas pressé de vendre vos affaires, pourquoi vous précipiter ? Mais selon la situation, c’est une bonne discussion à avoir avec votre planificateur financier. Et il ne faut pas attendre entre Noël et le jour de l’An, il faut l’appeler là, dès début novembre », souligne Charles Rioux Rousseau.
9. Convertissez votre FERR en REER pour éviter le retrait minimum
Si vous avez moins de 71 ans et avez un FERR ouvert, vous pouvez le reconvertir en REER d’ici la fin de l’année pour éviter d’avoir à effectuer le retrait minimum applicable l’année prochaine.
« Parfois, les gens sont surpris de voir à quel point le retrait minimum est élevé. S’ils ont recommencé à travailler un peu ou s’ils anticipent un bon gain en capital, ajouter le retrait minimum du FERR peut générer un revenu imposable trop élevé», souligne Charles Rioux Rousseau.
Cela dit, comme les retraités de 65 ans et plus bénéficient de crédits d’impôt liés à l’âge, il faut faire attention à ne pas, par exemple, vivre uniquement de CELI ou de retraits de comptes non enregistrés sans déclarer aucun revenu imposable. et économiser ses REER pour plus tard.
«Pour la plupart des retraités, s’assurer d’avoir un revenu imposable d’environ 25 000 $ par année est optimal», explique Charles Rioux Rousseau. Cela varie d’une personne à l’autre, mais il est encore temps de réfléchir à votre stratégie d’ici le 31 décembre.
10. Si vous aviez 71 ans cette année…
Ce point concerne spécifiquement les personnes qui ont eu 71 ans en 2024. Vous avez jusqu’au 31 décembre pour cotiser à votre REER avant que celui-ci doive être converti en fonds enregistré de revenu de retraite (FERR) ou en rente enregistrée. Attention, vous ne bénéficiez pas de la prolongation de 60 jours comme le reste de la population !
Veuillez toutefois noter que vous pouvez continuer de cotiser au REER de votre conjoint s’il est âgé de 71 ans ou moins l’année où les cotisations sont faites.
Si vous faites partie des rares personnes âgées de 71 ans à avoir travaillé en 2024 et qui souhaitent utiliser les droits accumulés pour cotiser à leur REER, sachez qu’il existe un moyen de verser un excédent de cotisation en décembre en prévision de 2025. Cela implique toutefois une petite pénalité : parlez-en à un professionnel si vous êtes dans cette situation.