La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde lors d’une visite à la société Pasqal, spécialisée dans l’informatique quantique, le 17 juin 2024 à Massy, près de Paris (AFP/Emmanuel Dunand)
“Nous sommes attentifs au bon fonctionnement des marchés financiers”, a déclaré lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, interrogée sur les bouleversements provoqués par la crise politique en France.
« Mon objectif obsessionnel est de ramener l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2 %. La stabilité des prix s’entend bien entendu parallèlement à la stabilité financière. Nous sommes donc attentifs au bon fonctionnement des marchés financiers», a répondu le dirigeant, interrogé sur la chute des marchés boursiers en fin de semaine dernière.
“Nous restons attentifs bien sûr, mais cela se limite à cela”, a ajouté Mme Lagarde, en marge d’une visite de l’entreprise française Pasqal, spécialisée dans l’informatique quantique, à Massy (Essone).
L’indice parisien CAC 40 a effacé vendredi la totalité de ses gains annuels après une baisse de plus de 6% sur la semaine, suite à l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée nationale et aux risques de blocages institutionnels. Dans la foulée, les bourses de Francfort, Milan et Londres ont également chuté.
La dissolution de l’Assemblée nationale annoncée par le président français le 9 juin a été suivie d’une semaine de rebondissements et de confusion politique dans le pays, avec des alliances et des nominations de candidats décidées dans l’urgence. Les deux tours des élections législatives anticipées se tiendront le 30 juin et le 7 juillet.
Lundi, les indices européens étaient en légère hausse mais étaient loin de compenser les pertes de la semaine dernière.
L’écart de taux d’intérêt à 10 ans entre la France et l’Allemagne, outil de mesure de la confiance placée par les investisseurs dans un pays, a franchi les 80 points de base en fin de semaine dernière, un record depuis la crise de la dette qui a frappé la zone euro il y a plus d’une décennie. il y a, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.
Par ailleurs, interrogée sur son éventuel avenir politique en France, Christine Lagarde a balayé la question. « Il faut rester à sa place et maintenir son rang. Aujourd’hui, en tant que président de la BCE, mon objectif impératif est de ramener l’inflation à 2 %. Cela peut paraître anodin au vu des enjeux politiques, des débats actuels, etc. Mais (…) c’est pour ça que j’ai été envoyée », a-t-elle déclaré.
