La « Lex Trump » s’est mise en place

La « Lex Trump » s’est mise en place
La « Lex Trump » s’est mise en place

Les secousses qui ont suivi l’élection de Donald Trump pour un second mandat à la tête des Etats-Unis continuent de s’étendre. Les investisseurs ont tendance à rapatrier leurs paris haussiers vers Wall Street, ce qui pénalise les autres marchés, tandis que des mécanismes profonds et sans doute durables se mettent en place, notamment sur le marché des changes.

La séance du mercredi 13 novembre n’a pas donné lieu à de fortes hausses boursières. En Europe, elle a fait suite à une sévère purge des indices, frappée par les craintes d’un avenir difficile dans un monde gouverné par Trump Lex. Aux Etats-Unis, Wall Street a connu une deuxième séance d’accalmie, avec des variations d’indices modestes : de -0,16% pour le Nasdaq à +0,1% pour le Dow Jones, dont +0,02% pour le S&P500. Pas de quoi casser trois pattes à un canard démocrate. Le président élu Donald Trump a continué de répartir les rôles au sein de sa future administration, confirmant la présence de profils aux idées fortes. Il a appris avec délice dans la journée ce qui avait de fortes chances d’arriver : son camp dispose de la majorité à la Chambre des représentants. Les démocrates boivent donc le calice jusqu’à la lie puisqu’ils laissent aux républicains le contrôle de la Maison Blanche, du Sénat, de la Chambre des représentants et de la Cour suprême.

La limitation du contre-pouvoir a naturellement conduit les stratèges des grandes banques d’investissement à brûler leurs scénarios médians pour se concentrer sur leurs hypothèses extrêmes, puisque Donald Trump dispose désormais d’un boulevard pour déployer sa politique.

Quelle sera la relation du futur président avec la banque centrale américaine ? Sans doute mauvais, puisqu’il n’attendra pas longtemps pour reprendre ses joutes verbales avec Jerome Powell si le chef de la Fed et son équipe sont contraints de déployer des politiques monétaires restrictives pour contrer le risque inflationniste prêté aux initiatives prévues par Donald Trump. Les ultras du camp républicain pourraient aussi donner de la voix pour limiter le pouvoir de la Réserve fédérale, un de leurs vieux chevaux de bataille. Dans le même temps, le marché a augmenté la probabilité d’une baisse des taux d’un quart de point de la part de la Fed le 18 décembre, d’hier à aujourd’hui, de 59 % à 83 %. La raison ? La publication hier à 14h30 de l’inflation d’octobre, tout à fait conforme aux attentes aux Etats-Unis. Une forme de soulagement car plusieurs économistes avaient alerté sur un risque de reprise plus marquée des hausses de prix, qui aurait mis à mal les espoirs d’assouplissement monétaire en fin d’année. Toutefois, le rendement américain à 10 ans reste élevé, signe que le marché obligataire reste vigilant quant à l’évolution de l’inflation. La publication de l’indice des prix à la production d’octobre à 14h30 constituera un nouveau test.

À court terme, le plus grand impact du retour aux affaires de Donald Trump est visible sur les taux de change. La baisse se poursuit pour l’euro, le yen et les principales devises qui ne sont pas trop manipulées. Au Japon, la monnaie est revenue proche du seuil qui fait habituellement sortir du bois les autorités monétaires, qui ne peuvent pas se permettre de trop laisser le yen baisser. Les fortes variations du dollar pèsent également sur les économies émergentes.

Le pétrole reste stable, tiraillé entre la perspective de voir les Etats-Unis pomper comme Shadocks (percer, bébé, percer) et les efforts de l’OPEP+ pour maintenir les prix à un niveau élevé. Nous avons appris hier soir que l’Inde avait dépassé la Chine comme principale Source de croissance de la demande pétrolière en Asie. Un pétrole qui provient de plus en plus de la Communauté des États indépendants (principalement Russie, Kazakhstan et Azerbaïdjan), qui assurait 43 % de l’approvisionnement depuis début 2024. En 2021, la CEI fournissait moins de 2 % des besoins indiens. Entre-temps, la guerre en Ukraine et les embargos qui ont suivi ont perturbé les flux.

Côté corporate, le jeu des chaises musicales se confirme chez LVMH, avec quelques changements dans les hautes sphères du groupe. S’y ajoutent les résultats de Cisco, Deutsche Telekom, Alstom et Siemens AG, ainsi que les plans à moyen terme présentés par Thales et ASML.

En Asie-Pacifique, l’indice Nikkei 225 a chuté pour la troisième séance consécutive, en baisse de 0,4 %. Pour le Hang Seng de Hong Kong, il s’agit de la quatrième séance de baisse consécutive, portant le passif à 7% depuis jeudi dernier. Cette fois, la Chine continentale ne parvient pas à adopter le point de vue inverse et perd également plus de 1% au cours de la séance d’aujourd’hui. La Corée du Sud a en revanche réussi à gagner 0,4%, tout comme l’Australie. L’Inde est proche de l’équilibre mais pourrait se retrouver avec une sixième séance consécutive de baisse si elle ne parvient pas à progresser en clôture. Les indicateurs avancés européens ne sont pas plus inspirés que ces derniers jours : ils stagnent autour de l’équilibre, avec un léger biais baissier vers 8h00.

Les faits saillants économiques du jour

Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la production d’octobre et les dernières inscriptions hebdomadaires au chômage sont attendus à 14h30. Tout l’agenda ici.

Les principaux changements dans les recommandations

  • Air -KLM : JP Morgan maintient sa recommandation de surpondération avec un objectif de cours ramené de 12 à 11,50 EUR.
  • Alstom : Goldman Sachs maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours relevé de 16 à 18 EUR. Deutsche Bank maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours relevé de 21 à 22 EUR.
  • DR. Martens : Goldman Sachs passe de vente à neutre avec un objectif de cours réduit de 71 GBX à 64 GBX.
  • Eiffage : Barclays maintient sa recommandation de surpondération avec un objectif de cours ramené de 142 à 138 EUR.
  • Jenoptik : Baader Helvea passe de l’accumulation à l’achat avec un objectif de cours réduit de 35 à 29 EUR.
  • M6 Métropole Télévision : Barclays maintient sa recommandation de sous-pondération avec un objectif de cours ramené de 13,50 à 11,50 EUR.
  • Nestlé : HSBC maintient sa recommandation d’achat avec un objectif de cours réduit de 101 à 95 CHF.
  • SoftwareONE : JP Morgan maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours ramené de 15 à 8 CHF.
  • Lem Holding : Stifel maintient sa recommandation d’achat et réduit l’objectif de cours de 1525 à 1100 CHF.
  • Sanofi : Zacks maintient sa recommandation neutre avec un objectif de cours réduit de 58$ à 53$.
  • Ströer : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché avec un objectif de cours réduit de 64 à 55 EUR.
  • TF1 : Barclays maintient sa recommandation de pondération de marché et réduit l’objectif de cours de 9,50 à 8,50 EUR.
  • Groupe UBS : Zacks passe de neutre à surperformant avec un objectif de cours relevé de 34 à 37 USD.
  • UPM-Kymmene Oyj : Jefferies passe de la conservation à l’achat avec un objectif de cours de 31,25 EUR.

En France

Annonces importantes (et moins importantes… je précise que l’information est donnée juste avant l’ouverture et ne préjuge pas de la couleur des actions en cours de séance)

  • Ça bouge chez LVMH : Maud Alvarez-Pereyre est nommée directrice des ressources humaines à partir du 1er décembre 2024, Cécile Cabanis prendra la direction financière le 1er décembre.est Février 2025, date à laquelle son prédécesseur Jean-marc Guyoni prendra les rênes de la branche vins et spiritueux.
  • Thales présente ses objectifs pour la période 2024-2028.
  • ATR (Airbus, Leonardo) renonce à un nouveau modèle pour se concentrer sur la gamme existante.
  • Le premier A321XLR en service commercial, exploité par Iberia, est équipé de moteurs LEAP-1A de CFM (Safran, GE Aerospace).
  • Saint-Gobain envisage de vendre sa division verre automobile, selon Bloomberg.
  • Schneider Electric rembourse par anticipation ses OCEANE 2026.
  • L’AMF exempte Vivendi d’une offre publique d’achat sur Lagardère dans le cadre de son spin-off.
  • Eiffage vise un résultat net des dirigeants du même ordre qu’en 2023.
  • Alstom dépasse les attentes le 1est semestre et confirme ses perspectives annuelles.
  • Un score dans le rouge au 3ème trimestre plombé par la révision de ses hypothèses de réassurance vie et santé.
  • Valneva et LimmaTech vaccinent le premier participant à l’essai de phase IIb sur l’infection contrôlée du candidat vaccin tétravalent contre la shigellose S4V2.
  • Hydrogen Refueling Solutions revendique le passage de 100 tonnes d’hydrogène livrées par ses stations de grande capacité.
  • Les principales publications du jour : Claranova, Phaxiam… La suite ici.

Dans le grand monde

Annonces importantes (et moins importantes)

D’Europe

  • L’Italie vend 15 % de Banca Monte dei Paschi, Banco BPM en acquiert 5 %. Delfin aurait pris 3,5%.
  • Les bénéfices de Merck KGaA au troisième trimestre augmentent plus rapidement que prévu.
  • Saipem signe un contrat de 1,9 milliard de dollars avec TotalEnergies au Suriname.
  • ASML annonce que son chiffre d’affaires atteindra 44 à 60 milliards d’euros d’ici 2030.
  • DE Shaw prend une position courte d’un milliard de dollars sur Bayer, selon un dossier réglementaire.
  • Deutsche Telekom relève ses prévisions pour 2024.
  • K+S réduit ses prévisions de bénéfices.
  • EON maintient ses objectifs annuels et augmente ses investissements.
  • Tensions entre Ben & Jerry’s et sa société mère Unilever à propos du soutien à Gaza.
  • SMA Solar supprime 1.100 postes et révise ses perspectives à la baisse.
  • Siemens AG affiche une légère croissance opérationnelle mais la division numérique continue de ralentir.
  • Baywa annonce une baisse de son chiffre d’affaires sur neuf mois.
  • Stadler Rail abandonne ses objectifs pour 2024.
  • Telefonica recevra 380 millions de dollars pour régler un différend avec le gouvernement colombien.
  • Kuehne und Nagel acquiert l’américain IMC Logistics.
  • Des actionnaires influents réclament la scission de Smith & Nephew, selon le FT.
  • Embracer vend Easybrain à Miniclip pour 1,2 milliard de dollars.
  • Boohoo subit une baisse de ses bénéfices au premier semestre en raison de la baisse des dépenses de consommation et des coûts d’investissement.
  • OMV remporte une sentence arbitrale de plus de 243 millions de dollars suite à des livraisons irrégulières de gaz allemand en provenance de Gazprom.
  • Telecom Italia affirme que ses objectifs de bénéfice et d’endettement sont en bonne voie suite à la vente de son réseau.
  • Les principales publications du jour : Siemens AG, Deutsche Telekom, Merck KGaA, 3i Group, EON SE, Swiss Re, Hapag-Lloyd, CVC Capital Partners, Swiss Life Holding, Talanx AG, Aviva…

D’Amérique du Nord

De l’Asie-Pacifique et au-delà

Le reste du calendrier mondial des publications ici.

Conférences

 
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